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Summilux 50 mm f/1,4

(1959 - 1961)

jeudi 1er octobre 2015, par Blowupster

JPEG - 91.6 ko
© JCB
Modèle de 1958 (pré-série)
Objectif Vitesse/Longueur focale (mm) Angle de vision (diagonal) Lentilles éléments/groupes Intervalle de mise au point en m Poids en g Prix (€ TTC)
Summilux-M f/1,4/50 45° 7/5 ∞ à 1 325  ?
Le prix est donné à titre indicatif (tarif constaté en ?).

Premier objectif appelé Summilux, cet objectif super lumineux (Lux = lumière) fait son apparition en 1958.
Optique dérivée du Summarit qu’il remplace, il apporte un meilleur contraste et permet une grande définition de fins détails à la fin des années 50.
Nouveau nom, nouvelle ligne ? Avec ce Summilux la vis de blocage disparait. Cette vis très pratique pour éviter que la bague de mise au point tourne au moment de la rotation nécessaire pour désolidariser l’objectif du boitier, est compensé par une manufacture très travaillée du tube d’objectif afin de le rendre rugueux aux endroits disponibles pour les doigts. On peut ainsi saisir l’objectif sans glisser. Ce quadrillage ouvragé ne se retrouvera que sur cet objectif lui donnant une finition originale montrant le savoir-faire des mécaniciens de l’époque.
La forme de cet objectif sera gardée pour les premiers Summilux V2 puis reprise pour une édition spéciale commémorative L.H.S.A. en version asphérique (2005), pour une version limitée noire usée « Lenny Kravitz » en 2015 et une version noire matte en laiton massif « Black Chrome » (2015).

Trois caractéristiques principales se dégagent de cet objectif :

  • À partir de f/4 cet objectif est excellent, relativement proche des performances des dernières versions
  • À plus grande ouverture on a une superposition de détails très fin restitués par la partie centrale de l’objectif et un halo plus nébuleux restitué par la périphérie de l’objectif, ce qui peut surprendre : les détails dans les ombres ou dans les parties très lumineuses sont restitués avec une très grande finesse alors que la proximité de surface très lumineuses provoque un flare périphérique très particulier. Bref : un rendu pittoresque à f/1,4, médiocre jusqu’à f/2,8, moderne ensuite.
  • La mise au point ne se fait pas sur un plan comme on pourrait s’attendre mais suit approximativement la surface d’une calotte sphérique dont le centre est l’appareil.
    En pratique ça pose un problème puisque les objectifs sont testés et comparés en photographiant un plan (qui ne se souvient pas des fameuses cartes géographiques) qui sera restitué flou sur les bords de l’image, ça peut aussi avoir un avantage intéressant pour une mise au point télémétrique centrée comme sur le M car une mesure de distance restera valide si l’appareil est incliné après la mesure.

L’utilisation de cet objectif à PO (pleine ouverture) est pourtant son seul intérêt, le rendu est une superposition de deux images, une très bien définie et une autre nébuleuse. Avec un sujet très contrasté, le rendu nébuleux devient vite envahissant : un fond clair ou des plans baignés dans des températures de couleurs différentes seront très variablement restitués ; une partie fortement éclairée va saturer rapidement et baver sur la surface sensible. Peut-être faut-il sous exposer en numérique pour rattraper les ombres au traitement ? Peut-être que la caractéristique du film Velvia permet parfois de rattraper le comportement surprenant ? En tout cas l’utilisation de cette optique ne relève pas de la simplicité.

Avec un sujet éclairé de façon contrôlée, les détails fin sont présents. Un sujet très saturé (coloré) avec un contraste modéré peut créer un effet pictural 3D, écrire un récit onirique hors d’accès pour les optiques apochromatiques.
La restitution particulière de cet objectif aliénée à un traitement d’image (courbe de contraste, saturation par couleur) hardi, offre un espace extravaguant dans lequel naviguer redonne un sens au roulis, du goût au salé, de la moiteur à l’embrun, de l’errements à la tenue de son cap, de l’accident à l’écart et au final la peur de la noyade chronophage.
Si ce rendu particulier à PO n’a pour vous aucun intérêt, le Summicron sera assurément un meilleur choix.

Au final ce premier Summilux n’est pas un objectif universel mais profiter de l’excellente qualité d’image à partir de f/4 et jouer avec les caractéristiques uniques à pleine ouverture le rend attachant à l’époque du numérique.
Produit à 17 800 exemplaire entre 1958 et début 1961 (Le dernier Summilux V1 porte le numéro 1844000) Son code est SOOME/11114, il sera remplacé en 1961 par une version V2 dotée de meilleurs performances (particulièrement aux grandes ouvertures) .
La version noire est rare ; elle est codée SOOME/11113. Une production très courte alors que l’objectif restera au catalogue jusqu’en 1965 (les premiers Summilux V2 seront produits dès 1961 numéro 1844001).
Une version à vis (L39), codée SOWGE/11014, a été fabriqué à 548 exemplaires.

Les filtres utilisés sont de 43 mm « thin », c’est-à-dire que les filtres ordinaire actuel empêchent l’utilisation du para soleil d’origine (XOOIM). Le pare soleil est difficile à trouver et cher.
L’objectif n’est pas codables officiellement, le bricoleur lui associera le code du Summilux V2 ou celui du modèle asphérique plus simple.

Pare soleil évasé contemporain (1959-1967) : XOOIM 12521 et couvercle OROBA 14037
Pare soleil éventé plus récent : 12586 (1966-1995)
Filtre orange Or E43 13176 YLXOO 2885
Filtre bleu E43 13173 YMOOL
Filtre jaune E43 YCGOO 13161
Filtre UVa E43 12209 (noir : YMZOO 13206)
Filtre UV/IR 13417
Couvercle moderne 43 mm 2945

À noter que le pare soleil 12564 (pour Elmarit-R 35 mm) ne tient pas en place.

Blowupster, Novembre 2013. Mise à jour Octobre 2015.

Exemples :

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© Rainer


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