Jean D. |
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Membre des Amis Messages : 6248Depuis le 24 jan 2004 Paris |
Bonsoir ! Encore quelques précisions…
Les Leica IIIc ont été équipés de "rideaux rouges" entre les n° 362401 et 379226 (années 1940 à 1942). Comme je l’écrivais ci-dessus, chaque rideau est bicolore (une face rouge, l’autre noire) et les deux rideaux sont inversés. Jean, j’ai déjà lu ceci à propos du "tissu des parachutes de l'armée allemande", mais franchement je suis plutôt sceptique : d’une part un tissu de parachute est beaucoup plus léger, d’autre part (à ma connaissance) il n’est pas bicolore… J’écrivais, à propos de la photo de ce Leica IIIc, que l’on constate que le bouton de déclenchement est bien d'origine (à couronne dévissable en cas d'utilisation d'un déclencheur souple) : c’est le bouton des modèles Leica précédents (à collerette striée verticalement) qui équipe ces premiers Leica IIIc, alors que les suivants (après guerre ?) recevront un nouveau bouton (à collerette guillochée de diamètre un peu plus large, de sorte qu’il n’est plus nécessaire de la dévisser en cas d'utilisation d'un déclencheur souple) ; ce bouton sera adopté également sur les IIIf, un peu différent sur le IIIg. J’ajoute qu’à partir du Leica IIIc le bouton de déclenchement porte un point noir excentré, qui permet – si nécessaire - de compter les images lors du rembobinage : en effet, il tourne d’un tour par vue ! La numérotation du Leica IIIc, arrêtée à 397607, a repris à 400001 après la guerre, en 1946 : le levier de rembobinage n’est plus situé sur une petite marche, le levier d’ajustement dioptrique n’est plus terminé par un minuscule bouton et le barillet des vitesses lentes possède un ergot de blocage au 1/30ème (ce dernier caractère serait toutefois présent sur certains IIIc fabriqués pendant la guerre, selon Christoph Ozdoba, dont le site est effectivement très intéressant, mais ne s’agit-il pas d’une transformation ?). Sur la photo de détail jointe par Mektoub, on voit bien tous ces détails, et on constate que l’échelle de synchro-flash est rapportée, fixée par deux vis sur ce modèle transformé. Jean D. |
Jean |
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Spécialiste Messages : 2022Depuis le 17 août 2003 Bordeaux |
Bonjour Jean.
Décidément ce rideau rouge fait parler ou du moins écrire! Effectivement à l'époque le tissu de parachute n'était pas bicolore et pour cause compte tenu de son utilisation. Mais c'est uniquement quand le stock du tissu bicolore expérimental ( et non "parachutable"! ) fut épuisé que ce tissu trouva une destination pour le moins inhabituelle. Je m'en réfère comme beaucoup à Paul-Henry van Hasbroeck. Mais on trouve dans le Tome IV de Prestige de la Photographie page 114, un article non signé ou j'ai noté 1) que les rideaux rouges avaient été abandonnés avant guerre, leur couleur perturbant les films panchromatiques. 1ère hypothèse. 2) Autre hypothèse, ces rideaux rouges fournis par Kodak devaient protéger le voile généré par un objectif dépourvu de son bouchon!! Rien n'ayant été démontré l'expérience s'arrêta là. Je note plus loin qu'une fois le stock épuisé, Wetzlar récupéra de la toile de parachute en raison de sa souplesse et de sa résistance, l'auteur ajoutant même que c'est dans un atelier de Karlsruhe que la toile fut caoutchoutée et découpée. Et pour en finir avec ces rideaux rouges, il faut savoir que quelques IIIc post-war en sont équipés. Ce sont des faux bien évidemment! Jean |
Jean D. |
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Membre des Amis Messages : 6248Depuis le 24 jan 2004 Paris |
Bonjour !
Un grand merci pour ces recherches, Jean, mais cela ne me convainc pas vraiment... Paul-Henry van Hasbroeck est certes un historien du Leica réputé, mais son affirmation ne me paraît pas indubitable. Au sujet de cette autre source : si, une fois le stock initialement fourni par Kodak épuisé, Wetzlar avait récupéré de la toile de parachute, puis l'avait fait caoutchouter et découper dans un atelier de Karlsruhe, cela n'explique pas le caractère bicolore de chaque rideau. La toile de parachute aurait été rouge (c'est invraisemblable, car cela aurait constitué une excellente cible), ou alors teinte en rouge (pourquoi ?), puis caoutchoutée sur une seule des deux faces ? Par ailleurs, les deux hypothèses ("perturbation des films panchromatiques" et "voile généré par un objectif dépourvu de son bouchon") paraissent non fondées... En somme, le sujet mythique des "rideaux rouges" ne me semble guère éclairci, et je conserve quelque scepticisme... Gianni Rogliatti mentionne les "rideaux rouges" mais ne donne pas d'explication, et Dennis Laney ne les évoque pas... La perplexité règne également chez "Pacific Rim" : "There are many stories behind the red curtain, I don't know which is true." ("Il y a beaucoup d'histoires autour du rideau rouge, je ne sais laquelle est vraie")... Ekreviss connaît-il la vérité ? Allusion littéraire et cinématographique pour sourire de ce qui, à mon avis, demeure un mystère : je pense au "Rideau cramoisi", de Jules Barbey d'Aurevilly, d'où fut tiré le film d'Alexandre Astruc (prix Louis-Delluc en 1952). Petite mise en garde au sujet de Paul-Henry van Hasbroeck, auquel j'ai été confronté lors de la vente d'un appareil de sa collection : il prétend récupérer les 4 % prélevés par PayPal en majorant d'autant le prix d'adjudication, contrairement au règlement formel d'eBay... Jean D. |
perlinpinpin |
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Messages : 88 Depuis le 26 juin 2004 St julien de Crempse pres de Bergerac en Dordogne |
Ekreviss a écrit : - Le viseur multi-focale doit-être un VIDOM. Rien d'exceptionnel, mais c'est un viseur utile car la "fonction" de pouvoir viser à l'envers était très prisée des photographes. N'oublions pas que la "première" génération de photo-reporter utilisant le Leica étaient souvent issus du milieu de la peinture; donc une image devait "tenir debout" également à l'envers. Henri Cartier-Bresson tenait bien évidemment beaucoup à juger les images à l'envers (il a jugé tout un livre de Burri comme cela), et c'est également pour cette raison qu'il avait sur son M3 un viseur VIDOM pourtant complètement "démodé"...vu ! |
Jean |
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Spécialiste Messages : 2022Depuis le 17 août 2003 Bordeaux |
Mais décidément je ne dois pas savoir m'exprimer!
C'est grave à mon âge car difficile à corriger! D'autant que je n'ai pas le sentiment d'avoir dit ou plutôt écrit que les parachutes étaient rouges. Les boîtiers supposés équipés de rideaux en toile de parachute traitée l'ont été quand le stock de toile rouge d'un côté, noire de l'autre, fut épuisé. Ces boîtiers ne peuvent être donc munis à partir de ce moment là que de rideaux de couleur noire sur les deux faces. Quelle était la couleur des parachutes de l'armée allemande au départ, je n'en sais rien. Elle devait être vraisemblablement sombre puisque les parachutages en général avaient lieu la nuit! Mais puisque certains prétendent qu'ils ont été caoutchoutés on peut aussi imaginer qu'ils ont été aussi teints en Noir. Bref voilà beaucoup d'échanges pour constater tous les deux, comme bien d'autres, qu'il existe un certain flou dans cette histoire et que les spécialistes autoproclamés de l'histoire de Leitz ne dépendent que des informations non documentées glanées ça et là. C'est dire aussi que beaucoup d' informations difficiles à vérifier ne sont que le résultats de nos lectures et que "ce n'est pas parce que c'est écrit dans le journal que c'est forcément vrai"! J'apprécie votre "coup d'oeil" à la littérature et au cinéma. Merci aussi de m'apprendre que Paul-Henry van Hasbroeck est un pécheur "n'attachant pas les chiens avec des saucisses". Beaucoup de collectionneurs fussent-ils reconnus comme des connaisseurs, deviennent des marchands et des spéculateurs. Ils peuvent être même de mauvaise foi! Il n'y a qu'à se promener dans les jardins de Bièvres en juin pour s'en convaincre. Jean |
Jean D. |
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Membre des Amis Messages : 6248Depuis le 24 jan 2004 Paris |
Bonjour !
Merci à Perlinpinpin pour cette photo d'Henri Cartier-Bresson en pleine action ! Son Leica M3 est de 1954 (pas de sélecteur de champ et "petites vis supplémentaires"), l'objectif est probablement le Summarex f:1,5/85 mm monté par l'intermédiaire d'une bague n° 14098. Jean j'ai bien compris maintenant, merci : les "rideaux rouges" ne correspondraient qu'au stock initial fourni par Kodak, cela semble en effet plausible, et (après épuisement de ce stock) d'autres rideaux auraient été ultérieurement fabriqués avec du tissu de parachute qui aurait été caoutchouté, ceux-ci n'auraient alors évidemment aucun rapport avec les précédents et ne seraient pas rouges et noirs (mais totalement noirs), pourtant c'est souvent le contraire qui est colporté ! Il est quand même curieux que Leitz n'ait jamais dissipé ce mystère, car nous n'y voyons que du bleu... Jean D. |
Jean |
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Spécialiste Messages : 2022Depuis le 17 août 2003 Bordeaux |
L'information que nous donne Ekreviss sur l'utilisation du Vidom par Cartier-Bresson est des plus intéressantes. Elle me ravit.
Perlinpinpin nous le confirme avec cette photo de HCB où curieusement il utilisait un Vidom obsolète sur un M3! Jean avec son regard précis d'observateur nous fait remarquer que l'objectif est un Summarex f:1,5/85. N'oublions pas qu' il existait depuis 1951 le viseur à miroir SGOOD qui lui était dédié. Et en l'absence de l'explication d'Ekreviss, que d'autres peut-être connaissent, il était effectivement difficile de comprendre ce choix. Est-il encore nécessaire de rappeler que Gautier devait être en état de grâce le jour où germa dans son esprit l'idée de créer Summilux? Jean |
mektoub |
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Vieux briscard Messages : 3045Depuis le 25 fév 2004 Wallonie |
c'est bien ceci le vidom?
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perlinpinpin |
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Messages : 88 Depuis le 26 juin 2004 St julien de Crempse pres de Bergerac en Dordogne |
oui! c'est le successeur du VISOR et le prédécesseur du VIOOH, je crois |
Jean D. |
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Membre des Amis Messages : 6248Depuis le 24 jan 2004 Paris |
Bonjour !
Jean D. |
zekkar |
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✝ Messages : 4675Depuis le 19 oct 2003 Paris |
Les parachutes teutons était blanc pour les sauts en hiver (Norvége)
et Kaki (Crete) comme les anglais americains et français pour cause de fournisseur unique de toile avant 40. Leitz a du enduire cette toile impermeable à l'air et à l'eau (sauts en mer). Cartier détestait la couleur et les télés je subbodore que l'optique est un summarit avec un parasoleil bidouillé de cron Notre tireur commun Jules steimez m'a toujours affirmé que les contacts de HCB c'était du 50 et du 50 et rien que du 50. Mais comme Jean D m'a collé je balise ! |
Jean D. |
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Membre des Amis Messages : 6248Depuis le 24 jan 2004 Paris |
Rebonjour ! Jacques a écrit : je subodore que l'optique est un Summarit avec un parasoleil bidouillé de cronEn effet, on raconte qu'Henri Cartier-Bresson utilisait exclusivement la focale 50 mm, pourtant certaines de ses images paraissent prises avec un objectif grand-angulaire (je pense par exemple aux portraits de Matisse avec ses colombes). Bon, allez Jacques, devant tant de bonne volonté, je lève la réprimande infligée ici ! Jean D. |
alain.besancon |
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Vieux briscard Messages : 10433Depuis le 23 mai 2003 Dijon |
J'ai lu assez récemment que ce n'était qu'une légende: HCB aurait bcp, bcp utilisé le 50, mais lui aurait aussi fait quelques infidélités, entre autre au 35.
Alain |
Filament |
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Membre des Amis Messages : 14998Depuis le 2 nov 2003 Montpellier |
Je rejoins l'avis de Jean D. car j'ai le souvenir d'avoir lu que pour photograhier Henri Matisse et ses colombes HCB a utlisé un 35 mm de manière à pouvoir montrer le peintre et ses sujets préférés. |
Jean D. |
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Membre des Amis Messages : 6248Depuis le 24 jan 2004 Paris |
Rebonjour ! Vous pourrez admirer ici cette photographie montrant Henri Matisse avec ses colombes, prise par Henri Cartier-Bresson à Vence en 1944, et lire son intéressante analyse par Jessica Duffett (c'est presque tout en bas de cette page).
Jean D. |
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