Bla bla bla...

odusseus
    Tristesses de la Lune
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Ajaccio/Paris/?

Leica R7 + apo3,4/180 + Fuji Provia 100F

Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.

Charles Baudelaire
Paradoxal
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Yves, je viens de lire ce poème accompagnant ta belle photo avec attention et grand plaisir.
Ce fil qui mérite vraiment que l'on s'y attarde est un bijou, un ravissement.
Et bravo aussi à ceux qui ont posté avant toi.
Paradoxal
Christine
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:content: simplement beau
odusseus
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Ajaccio/Paris/?
:oops: Merci...
odusseus
    1943
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Ajaccio/Paris/?


« L'OVRA, la police italienne, n'a rien à envier à la Gestapo. Les bourreaux de Fred Scamaroni savent à qui ils ont affaire et ils lui réservent un sort cruel : brutalisé, brûlé au fer rouge, les ongles arrachés, il ne connaît le répit qu'entre deux interrogatoires quand il perd connaissance, jeté dans sa cellule, le corps ensanglanté. Le rapport italien, communique après la Libération le compte rendu de son premier interrogatoire : « Fred Scamaroni dit s'appeler Edmond Severi, être officier français de la Coloniale, né à Alger en 1908 ». (...)

Scamaroni ne parlera pas. Malgré la torture, il se tait et ne révèle rien sur la résistance. Il endurera les pires souffrances sans livrer aucun secret. « Vous ne savez pas ce que c'est que l'honneur », dit-il à l'Italien qui lui promet de lui laisser la vie s'il donne des détails sur la Résistance. (...)

Seul dans sa cellule, il écrit sur le mur avec son sang avant de se donner la mort : «Je n'ai pas parlé. Vive de Gaulle ! Vive la France ! Ajaccio, le 19 mars 1943». Il préfère se tuer pour ne pas risquer de livrer des secrets pendant de nouvelles séances d'interrogatoire. Plus tard, un rapport du contre-espionnage italien témoignera: « Ils lui ont arraché les ongles, ils lui ont mis des morceaux de fer rouge. Il s'est tué avec un fil de fer. Il a fait passer celui-ci à travers la gorge. Trois heures après, il était mort... »

(Portraits de la résistance en Corse)

Né à Ajaccio le 24 octobre 1914, Fred SCAMARONI se donnera la mort dans cette cellule de la citadelle d'Ajaccio le 19 mars 1943.
Invité

Message supprimé à la demande de son auteur.
Tarabucetta
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A côté de la grosse meringue réactionnaire
Merci Odusseus, je ne connaissais pas l'histoire de Fred Scamaroni.
Bravo à ce grand homme, ce héros !
odusseus
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Merci à vous :wink:
michel (proteus)
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metz
il est toujours utile de se rapeller l'histoire de ces hommes et femmes de la résistance
merci, Odessus
si vous voulez voir l'invisible, observez attentivement le visible
Astrid
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Vienne - Autriche
des mots qui manquent ... :cry:
odusseus
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Ajaccio/Paris/?
Merci à vous tous...
Christine
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Difficile de faire la transition après toi, avec un thème aussi grave et une personnalité aussi forte,…d’autant plus avec mon sujet léger !
Merci pour ton témoignage Odusseus.



MP TX 2/50

"L’aîné des Gibus, qu’on appelait par contraction Grangibus pour le distinguer du p’tit Gibus ou Tigibus son cadet, parla ainsi :
- Voilà ! Quand nous sommes arrivés, mon frère et moi, au contour des Menelots, les Velrans se sont dressés tout d’un coup près de la marnière à Jean-Baptiste. Ils se sont mis
à gueuler comme des veaux, à nous foutre des pierres et à nous montrer des triques. Ils nous ont traités de cons, d’andouilles, de voleurs, de cochons, de pourris, de crevés,
de merdeux, de couilles molles, de…
- De couilles molles, reprit Lebrac, le front plissé, et qu’est-ce que tu leur z’y as redit là-dessus ?
- Là-dessus on « s’a ensauvé », mon frère et moi, puisque nous n’étions pas en nombre, tandis qu’eusses, ils étaient au moins tienze et qu’ils nous auraient sûrement foutu la pile.
- Ils vous ont traités de couilles molles ! scanda le gros Camus, visiblement choqué, blessé et furieux de cette appellation qui les atteignait tous, car les deux Gibus, c’était sûr,
n’avaient été attaqués et insultés que parce qu’ils appartenaient à la commune et à l’école de Longeverne.
- voilà, reprit Grangibus, je vous dis maintenant, moi, que si nous ne sommes pas des andouilles, des jeanfoutres et des lâches, on leur z’y fera voir si on en est des couilles molles.
- D’abord, qu’est-ce que c’est t’y que ça, des couilles molles ? fit Tintin.
La crique réfléchissait.
- Couille molle !... Des couilles, on sait bien ce que c’est, pardine, puisque tout le monde en a, même le Miraut de Lisée, et qu’elles ressemblent à des marrons sans bogue, mais couille
molle !... couille molle !...
- Sûrement que ça veut dire qu’on est des pas grand-chose, coupa Tigibus, puique hier soir, en rigolant avec Narcisse, not’meunier, je l’ai appelé couille molle comme ça, pour voir,
et mon père, que j’avais pas vu et qui passait justement sans rien me dire, m’a foutu aussitôt une bonne paire de claques.
Alors…
L’argument était péremptoire et chacun le senti. ..."


La Guerre des Boutons, Louis Pergaud (mort à la guerre 1915)
odusseus
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Ajaccio/Paris/?
Merci à toi :wink:


Bravo pour ton post, cela me rappelle des souvenirs de l'époque où j'avais du faire un résumé de ce livre (en CM2, si ma mémoire ne me fait pas défaut) :applaudir: :applaudir: :applaudir:

Amitiés.
Christine
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Lyon
merci :oops:
clicclac
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Extrème Orient Breton.
:D Super, Christine ! Et la photo, et le texte :D
ad augusta per angusta.
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