Bla bla bla...

jacquesm

Message supprimé à la demande de son auteur.
Invité
(M7, 90mm, Tri X 400).

"Est-ce que quelque chose comme la "fêlure fatale", cette faille sombre et révélatrice qui traverse le milieu d'une vie, existe hors de la littérature ? Je croyais que non. Maintenant je pense que oui. Et je crois que voici la mienne : une avidité morbide du pittoresque à tout prix.
A moi, l'histoire d'une de mes folies
".

(L'excellente Donna Tartt et son troublant premier roman, The Secret History, 1992).
Bertrand S
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Lyon


L'Homme et la Mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables!

Charles Baudelaire
odusseus
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Ajaccio/Paris/?
:applaudir: :applaudir: :applaudir: à toutes (en fait à Nathalie) et à tous !
LaurentT
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Ile de France, petite couronne
loul a écrit :



"Elle se renversait de tous côtés, pareille à une fleur que la tempête agite. Les brillants de ses oreilles sautaient, l’étoffe de son dos chatoyait ; de ses bras, de ses pieds, de ses vêtements jaillissaient d’invisibles étincelles qui enflammaient le cœur des hommes."

G. Flaubert, Hérodias, et Loul ! (bravo aux deux)
odusseus
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Ajaccio/Paris/?
...et LaurentT : bravo à tous les trois ! :applaudir:
LaurentT
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Ile de France, petite couronne
Bravo à toi pour ce fil !
Exigeant, challenging dirait-on, mais tellement profond.
Il n'y pas, pour une photo, de plus belle parure que des mots...

(amha) :wink:
arjouna
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Bravo à tous les auteurs de ce fil très summiluxien !
Arjouna
Philippe D.
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"Anéantir donne un sentiment de puissance et flatte quelque chose d'obscur, d'originel en nous. Ce n'est pas en érigeant, c'est en pulvérisant que nous pouvons deviner les satisfactions secrètes d'un dieu. D'où l'attrait de la destruction et les illusions qu'elle suscite chez les frénétiques de tout âge."

De l'inconvénient d'être né - E. M. Cioran
LaurentT
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Ile de France, petite couronne
arjouna a écrit :
Bravo à tous les auteurs de ce fil très summiluxien !
Arjouna


summiluxe, calme et volupté....! :wink:
clicclac
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Extrème Orient Breton.
et oui,
C'est un trou de verdure où coule une rivière :roll:
ad augusta per angusta.
fd
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San Jose. Californie


"Le bar venait de fermer et ils devaient encore rentrer a pied. Juste au moment ou ils arrivaient devant leur hotel,
voila le corbillard qui s'arrete en face de l'Hopital ... "

C. Bukowski
chuber
    Re: Bla bla bla...
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strasbourg
odusseus a écrit :
Habitué aux bides, j'ai eu l'idée de lancer un fil (qui ne marchera pas :mrgreen: ) où obligation serait faite de poster du blabla littéraire avec les photos (tous les thèmes sont admis), en rapport avec le sujet, bien sûr. Je commence donc :


R7 + 2,8/60 + Ilford Delta 400

"Un jour, il y a bien longtemps, je tombai sur une photographie du dernier frère de Napoléon, Jérôme (1852). Je me dis alors, avec un étonnement que depuis je n'ai jamais pu réduire : "je vois les yeux qui ont vu l'empereur". Je parlai parfois de cet étonnement, mais comme personne ne semblait le partager, ni même le comprendre (la vie est ainsi faite à coup de petites solitudes), je l'oubliai..."

Roland BARTHES.



YES :wink: 8)
sous les pavés la plage
zekkar
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...Je me voudrais écorce, rugueuse et centenaire, asséchée par le vent, abreuvée par la pluie, cuir de bois abrité sous mes frondaisons vertes, ma chevelure d'ange transformée en manteau.
Je me voudrais nature, palpitante et vibrante, emportant dans mes bras les murmures des oiseaux, une nature douce portant à bout de doigt les insectes bavards qui ruissellent de chants....


Auteur(e) inconnu(e)

CLE 40 cron Tx.
Arbre détruit par un incendie volontaire au Tanneron, 1998
LaurentT
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Quand j’étais jeune, je rêvais d’illustrer par l’image Le Pays d’Octobre, de Ray Bradbury. Je ne l’ai finalement jamais fait, mais voilà, grâce à Odusseus, il y a un début à tout !




Soudain, il n’y eut plus de route. Elle longeait la vallée comme n'importe quelle autre route, entre des pentes de terre stérile et pierreuse et des chênes verts, puis au-delà d'un large champ de blé tout seul dans le désert. Elle aboutissait près de la petite maison blanche qui appartenait au champ de blé et puis s'évanouissait, comme si elle ne devait plus servir à rien, n'avait plus de raison d'être.
(…)
Au quatrième matin, Drew Erickson, couché dans le lit, regardait la faux, et il sut qu'il était temps pour lui de se mettre au travail parce que, dans le long champ, le grain était mûr. Il avait vu, de ses yeux vu, et il ne voulait pas devenir paresseux ni s'amollir. Trois jours d'oisiveté, c'était suffisant pour n'importe quel homme. Il se leva dans le premier parfum frais de l'aube et prit la faux et la tint devant lui tandis qu'il s'éloignait dans le champ. Il la leva à deux mains et l'abattit.
C'était un grand champ. Trop grand pour être entretenu par un seul homme, et cependant un homme seul l'avait entretenu.

La Faux, in Le Pays d’Octobre, Ray Bradbury
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