cedric-paris |
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Membre des Amis Messages : 8024Depuis le 20 oct 2013 entre jungle et mer |
Merci de ces découvertes.- Les deux photos des chauve-souris (renards volants en Australie, flying foxes) de Trent Parke sont vraiment étonnantes et fascinantes. Cela ressemble presque à un photoshop stylisé anthropomorphe et surréaliste. ©Trent Parke Deux photographes en N&B, très différents. Alan Schaller, tout en géométrie, lignes et courbes. Parke, davantage onirique et dans le mouvement. Deux photographes en couleur, Gosselin, qui nous emmène avec ses potes musiciens à Los Angeles, dans une virée tout en fraîcheur, moments fugaces et joie de vivre. Alexander Bronfer, dans une ambiance plus tranquille et posée. Carpe Noctem |
Tafar |
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Membre des Amis Messages : 892Depuis le 15 jan 2020 Compiègne |
lenicolas a écrit : cedric-paris a écrit : Merci de m'avoir fait découvrir Trent Parke. Et le morceau de critique de Schaller, pour grognon, est constructif et un plaisir à lire. Merci Cédric Je ne voudrais pas blesser ceux à qui ça plaît. Je veux bien avoir une tentative de discussion constructive sur le sujet, mais au fond, peut on vraiment argumenter le bon goût? Si on s’en tient aux commentaires objectifs, personne ne niera que le style de Mr Schaller n’est pas très original. On trouve des tas d’exemples sur la page Instagram ou Mr Schaller est un des administrateurs. Après tout ce n’est pas un crime, Picasso a eu des milliers de suiveurs, Cartier-Bresson et Moriyama aussi… À chacun son plaisir, je ne veux pas dénigrer celui de découvrir une image certes attendue mais bien léchée. Pour moi, 20 ans à traîner les expos, acheter les bouquins, discuter avec les artistes m’ont rendu un peu grognon, et la seule chose qui m’emballe encore c’est l’originalité et l’émotion, ou à défaut une vraie valeure documentaire. Pour le plaisir de partager, je vous propose Théo Gosselin pour l’authenticité de moments vécus et capturés sur le vif, ou peut-être préférerez vous Alexander Bronfer pour une vision stylisée et séduisante mais sans compromettre l’aspect documentaire (ici la mer morte et son déclin inévitable). Bonne soirée! J’avais préparé une réponse. Mais votre nouvelle intervention me plonge dans un profond désarroi. Alors qu’il était question de photographie de rue, d’architecture et d’esthétique NB, vous nous présentez comme contre argument un photographe qui prend des scènes de la vie quotidienne, certes parfois dans la rue, mais le plus souvent en intimité dans une maison ou dans une chambre. En couleur et avec des relents de photographies New Age. De jeunes Hippies post modernes dans des scènes déjà vues et archi-revues ! Je ne sais quoi répondre ! Pour les photos de plage, bien préparées et esthétiquement irréprochables je cherche encore le lien avec Métropolis d’Alan Schaller tout comme je cherche aussi ou vous voyez un quelconque déclin de la mer dans ce magnifique reportage photographique dont on peut discuter de la spontanéité des prises de vues. C’est quasiment du hors sujet complet et totalement hors de propos pour ce qui de ce fil que vous êtes venu eclairer de votre point de vu, avec un début d’argumentation laissant entrevoir une discussion qui aurait pu être profitable à tous. Mais là désolé. Ça ne donne même pas envie de contre argumenter votre premier post « grognon ». Car il y avait matière à ouvrir un débat. Autant, avec Trent Parke, on aurait pu opposer 2 visions de la photo de rue encore que ni l’esthétique photographique ni la recherche d’une certaine harmonie géométrique dans la composition ne peut être retenue. |
"+1" de la part de : Fred_G |
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Tafar |
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Membre des Amis Messages : 892Depuis le 15 jan 2020 Compiègne |
cedric-paris a écrit : Merci de ces découvertes.- Les deux photos des chauve-souris (renards volants en Australie, flying foxes) de Trent Parke sont vraiment étonnantes et fascinantes. Cela ressemble presque à un photoshop stylisé anthropomorphe et surréaliste.©Trent Parke Deux photographes en N&B, très différents. Alan Schaller, tout en géométrie, lignes et courbes. Parke, davantage onirique et dans le mouvement. Deux photographes en couleur, Gosselin, qui nous emmène avec ses potes musiciens à Los Angeles, dans une virée tout en fraîcheur, moments fugaces et joie de vivre. Alexander Bronfer, dans une ambiance plus tranquille et posée. Magnifique en effet |
lenicolas |
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Spécialiste Messages : 1887Depuis le 3 déc 2010 Oslo, Norvège. |
Tafar a écrit : lenicolas a écrit : cedric-paris a écrit : Merci de m'avoir fait découvrir Trent Parke. Et le morceau de critique de Schaller, pour grognon, est constructif et un plaisir à lire. Merci Cédric Je ne voudrais pas blesser ceux à qui ça plaît. Je veux bien avoir une tentative de discussion constructive sur le sujet, mais au fond, peut on vraiment argumenter le bon goût? Si on s’en tient aux commentaires objectifs, personne ne niera que le style de Mr Schaller n’est pas très original. On trouve des tas d’exemples sur la page Instagram ou Mr Schaller est un des administrateurs. Après tout ce n’est pas un crime, Picasso a eu des milliers de suiveurs, Cartier-Bresson et Moriyama aussi… À chacun son plaisir, je ne veux pas dénigrer celui de découvrir une image certes attendue mais bien léchée. Pour moi, 20 ans à traîner les expos, acheter les bouquins, discuter avec les artistes m’ont rendu un peu grognon, et la seule chose qui m’emballe encore c’est l’originalité et l’émotion, ou à défaut une vraie valeure documentaire. Pour le plaisir de partager, je vous propose Théo Gosselin pour l’authenticité de moments vécus et capturés sur le vif, ou peut-être préférerez vous Alexander Bronfer pour une vision stylisée et séduisante mais sans compromettre l’aspect documentaire (ici la mer morte et son déclin inévitable). Bonne soirée! J’avais préparé une réponse. Mais votre nouvelle intervention me plonge dans un profond désarroi. Alors qu’il était question de photographie de rue, d’architecture et d’esthétique NB, vous nous présentez comme contre argument un photographe qui prend des scènes de la vie quotidienne, certes parfois dans la rue, mais le plus souvent en intimité dans une maison ou dans une chambre. En couleur et avec des relents de photographies New Age. De jeunes Hippies post modernes dans des scènes déjà vues et archi-revues ! Je ne sais quoi répondre ! Pour les photos de plage, bien préparées et esthétiquement irréprochables je cherche encore le lien avec Métropolis d’Alan Schaller tout comme je cherche aussi ou vous voyez un quelconque déclin de la mer dans ce magnifique reportage photographique dont on peut discuter de la spontanéité des prises de vues. C’est quasiment du hors sujet complet et totalement hors de propos pour ce qui de ce fil que vous êtes venu eclairer de votre point de vu, avec un début d’argumentation laissant entrevoir une discussion qui aurait pu être profitable à tous. Mais là désolé. Ça ne donne même pas envie de contre argumenter votre premier post « grognon ». Car il y avait matière à ouvrir un débat. Autant, avec Trent Parke, on aurait pu opposer 2 visions de la photo de rue encore que ni l’esthétique photographique ni la recherche d’une certaine harmonie géométrique dans la composition ne peut être retenue. Bonsoir! Désolé pour la confusion et le hors sujet. Honnêtement j’ai regardé sur mon étagère dédiée à la photographie candide et j’ai pris deux bouquins au hasard. J’accepte votre remarque sur le hors sujet, vous êtes libre de créer les catégories qui vous plaisent. Pour moi, les quatre artistes de ce fil ont bien leur place sous le meme chapiteau, celui d’une photographie faite en public, avec l’être humain au premier plan, non mise-en-scène, sans intervention ou collaboration, et sans être journalistique pour autant. Ce n’est pas la définition universelle de la street photographie (il n’y en a pas!) mais c’est une définition assez largement acceptée. Ce qui contraste Gosselin et Schaller pour moi au delà de couleur vs noir et blanc, c’est l’ambition et la portée finale du travail. Gosselin n’aspire qu’à faire un travail personnel (« personal journal » dit il) et finit par produire un document qui retranscrit les idéaux et les fantasmes d’une génération. Schaller veut nous parler de la condition humaine urbaine (Metropolis' is a series examining how we are dwarfed in the modern world around us and often lost in it) et -a mon avis- se perd dans une démarche illustrative où il enchaine les vignettes sans vrai propos. (Suis-je le seul à trouver que la note d’intention de Schaller est bien mieux remplie par Trent Parke?) Si vous trouvez que Bronfer se perd dans son esthétique et ne nous montre pas le déclin de la mer morte alors vous comprenez ce qui m’agace dans le travail de Schaller. J’ai peut-être plus de patience à l’égard de Bronfer parceque son esthétique est plus personnelle et originale alors que celle de Schaller pour moi fait vraiment formulaique et remâchée. Pour continuer de proposer des découvertes aux lecteurs de ce fil - et au risque de m’enfoncer dans le hors-sujet - je dépose ici le groupe Hardcore Street Photography sur Flickr. Leurs heures de gloire sont peut-être derrière eux, mais ce groupe a contribué à élargir *ma* définition de la « street photographie » au delà du carcan urbain. Bonne soirée! Lumiere et teinte. http://www.nicolaslevy.no |
"+1" de la part de : cedric-paris |
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lenicolas |
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Spécialiste Messages : 1887Depuis le 3 déc 2010 Oslo, Norvège. |
Fred_G a écrit : Mais dans le cadre de cette discussion je ne comprends pas bien comment on peut opposer des photos de voyage personnelles très colorées et "intuitives" à des photos de rue graphiques en N&B. Ce sont deux univers bien distincts, pas exclusifs l'un de l'autre.C’était une très bonne question, j’espère y avoir répondu dans mon message précédent? Tafar a écrit : J’avais préparé une réponse. Mais votre nouvelle intervention me plonge dans un profond désarroi. Je viens de relire ce fil et en fait je ne vois pas bien ce qui vous empêcherait de défendre Alan Schaller si ça vous chante? Si vous décidez de vous y coller je vous lirais avec curiosité. Mon avis en plus d’être partisan, subjectif et grognon n’est même pas infaillible! Il est arrivé que quand on m’explique avec patience je finisse par apprécier des artistes que je détestais au premier regard. Au pire ça éclairera quand même d’autres lecteurs. Fred_G, puisque vous aimez Gosselin, je vous propose son voisin dans ma bibliothèque (et mon voisin en scandivavie) le suédois Olof Grind. Influencé par Ryan McGinley il mélange autobiographie et recherche visuelle. Si Gosselin est new age, Olof Grind est carrément psychédélique (Pour les curieux j’ai discuté avec lui, il y a des secrets qu’il ne partage pas, mais il a bien voulu me dire que l’une des composantes de son style est l’utilisation de compacts argentiques des années 90 avec des gélatines de couleur sur le flash.) Bonne soirée! Lumiere et teinte. http://www.nicolaslevy.no |
"+1" de la part de : Tiberius |
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Robert |
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Membre des Amis Messages : 18571Depuis le 21 déc 2006 Ile de France |
J'aime bien cette conversation |
Tafar |
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Membre des Amis Messages : 892Depuis le 15 jan 2020 Compiègne |
Robert a écrit : J'aime bien cette conversation Moi pas du tout ! |
Robert |
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Membre des Amis Messages : 18571Depuis le 21 déc 2006 Ile de France |
Amour de la controverse |
djidji1 |
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Membre des Amis Messages : 2160Depuis le 30 jan 2005 Marseille. |
Bonsoir Tafar a écrit : Robert a écrit : J'aime bien cette conversation Moi pas du tout ! Qu’on partage son avis ou pas, lenicolas prend la peine de nous dire pourquoi il aime et pourquoi il n’aime pas et ce de façon argumentée Dommage que vous ne fassiez pas de même comme votre précédent message l’avait laissé entendre : chirurgical et sanguinolent écriviez vous. j’en salivais d’avance Jean Jacques |
"+1" de la part de : cedric-paris, stefaren |
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Tafar |
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Membre des Amis Messages : 892Depuis le 15 jan 2020 Compiègne |
djidji1 a écrit : Bonsoir Tafar a écrit : Robert a écrit : J'aime bien cette conversation Moi pas du tout ! Qu’on partage son avis ou pas, lenicolas prend la peine de nous dire pourquoi il aime et pourquoi il n’aime pas et ce de façon argumentée Dommage que vous ne fassiez pas de même comme votre précédent message l’avait laissé entendre : chirurgical et sanguinolent écriviez vous. j’en salivais d’avance Jean Jacques Devant tant d'insistance, je m'y colle avant de me replonger les mains encore pleines de sang pour une journée non stop dans les arcanes de notre nouveau bloc opératoire, fraichement inauguré le mois dernier. lenicolas a écrit : Bon je vais sans doute paraître un peu grognon, et au bout de vingt ans a suivre le monde de la «street photographie» j’admets volontiers que je suis en pleine crise de foi concernant ce genre. Crise de foi ou plutôt crise de foie ? Pour la crise de foi je ne sais vers quel temple vous orienter. Par contre pour le foie, je peux vous recommander un bon gastroentérologue qui maitrise l'hépatologie à merveille. Mais à vous lire, je crains qu'il ne s'agisse plutôt d'une crise avérée de mauvaise foi ! Un proctologue alors ? lenicolas a écrit : Donc ce Schaller qui est apparu il y a quelques mois dans mes recommandations YouTube, avec des vidéos où il parle de lui-même à la 3ème personne (« Allan Schaller is on YouTube! » « Allan Schaller goes analogue!») a maintenant un bouquin. Un coup d’œil rapide sur le site de l’Artiste : des gens qui marchent, des gens qui regardent leur téléphone, des gens qui fument. L’Auteur se fiche visiblement de nous montrer leur visages, leurs émotions, leur vêtements, leur statut social… . Allan Schaller est peut être apparu, il y a quelques mois sur vos recommandations Youtube mais le bonhomme officie depuis déjà quelques années. Il même fort étonnant que votre connaissance livresque du monde de la photographie, ne vous ait pas planté avant, face à cette série Métropolis déjà été exposée au Leica Store de Londres en 2018 !!! Crise de léthargie ? Cette série a déjà eu le temps de faire son chemin et d'être reconnue, sinon comme une oeuvre majeure, au moins comme une oeuvre à part entière. Par The Guardian, excusez peu ... Si vous aviez pris le temps de voir, le documentaire qui détaille sa mise sur papier glacé, vous auriez remarqué que l'éditeur a déjà édité les plus grands nom de la photographie. (Je n'ai pas croisé le votre. Je sais c'est totalement gratuit, mais je n'ai pas pu m'empêcher ) Pour planter le décors, disons qu'Alan Schaller est venu à la photographie sur le tard. Au milieu des années 2000 sans parcours ni formation photographique particulière. Chacun conviendra, vu la courte période d’initiation puis de perfectionnement à cet art, qu'il s'agit d'une trajectoire exceptionnelle pour ne parler que de la maitrise technique. Affirmer qu’il est présomptueux parce qu’il parle de lui à la 3ème personne sur UNE vidéo de lancement de sa chaine Youtube, c'est sans doute que vous n'avez pas du tout saisi l'esprit de cette vidéo de même que le reste de la série Youtube, teintée d'une bonne dose d’autodérision et d'humour à l'anglaise. Toutes ses vidéos sont d'ailleurs marrantes avec une musique de lancement qui plante le décors (en plus d'être instructives !). Le personnage est sympathique, voire attachant. Beaucoup d’autres auraient pris le melon bien plus vite ! Des gars qui se filment pour parler seuls face caméra pour disserter de photos et d'émotions, il y en a des tonnes sur Youtube ... Et pas besoin de recommandations Youtube, un simple coup d'oeil à votre page Youtube et on est servi en terme d'autosatisfaction narcissique sans recul et sans filet ! Pour le coup, j'ai pas juste "jeté un coup d'oeil", je me suis vraiment tapé toute la série. Autant dire que j'ai évité de peu la crise d'apoplexie ! lenicolas a écrit : Et la malheureusement c’est d’une platitude. Je serais curieux de demander à Allan quels artistes l’inspirent, parce qu’on a l’impression d’une AI qu’on aurait entraînée sur le hashtag #streetphotography sur Instagram. Des gens tous seuls dans l’architecture brutaliste, des gens qui passent dans un petit triangle de lumière entre deux immeubles… Si on excuse la lourdeur du post-traitement, on peut trouver les compositions solides… Trop Solides : aucune prise de risque, pas de grain de folie et très peu d’émotion. Toutes les images sont propres et polies. L’impression d’un photographe qui sort avec son appareil pour trouver des scènes qui ressemblent déjà à des photographies ; est-ce de l’art ou de l’illustration? D’ailleurs sans surprise j’apprends que Schaller est Ambassadeur Leica et anime des workshops de street photography ; la conclusion logique quand votre pratique est aussi formulaïque c’est de mettre en bouteille la formule et d’en faire le commerce. Si vous aviez pris la peine de bien regarder ses photos, vous auriez sans doute perçu les multiples clins d'oeil à des artistes de renom, Elliott Erwitt, Fan Ho ou HCB, pour ne citer qu'eux ! Une de ses vidéos le montre sortir déambuler dans Londres et revenir bredouille sans aucune photo à se mettre sous la dent. Ou est le melon ? Pour ce qui est de "Allan Schaller goes analogue ", j’avoue préférer un artiste qui reconnait passer du numérique à l’analogique avec la fascination jubilatoire que ce mode d’expression peut encore inspirer de nos jours, plutôt qu’un gars qui vient nous servir un discours pédant sur son passage « malgré lui » au numérique et ne pas arrêter de nous bassiner que rien ne vaut la chimie ou le grain T ou je ne sais qu’elle autre particularité. En plus il le fait en mettant en valeur le travail de laboratoire et surtout du tireur qui passe souvent au second plan. Ce n'est certes pas un Pablo Inirio mais c'est quand même sympa que sa vidéo prenne le temps de montrer comment une photo peut être mise en valeur lors du tirage par une personne anonyme loin des lumières des salles d'expo. En plus, sur les quelques tirages montrés, il y a des visages et des regards !!! Il n'est de pire aveugle celui qui ne veut point voir ... lenicolas a écrit : Cette série sera sûrement très populaire auprès des hôtels de Londres. Un art sans risque et sans folie pour habiller les chambres d’une touche « moderne » mais sans choquer les clients.Elle l'est aussi à la campagne du fin fond de de la Picardie profonde d'ou je vous parle ! Pour ce qui est de choquer ou pas. autant dire que voir des clochards assis sur une bouche de métro, des Junckies en train de se shooter dans le New York des années 70 ou la misère sociale urbaine ou pas. MERCI. J'ai fait pas mal de SAMU étant jeune et j'en garde même à plus de 60 balais des images bouleversantes au point de ne pas en redemander d'avantage ! Por mémoire, 1ère sortie dans les environs de Creil pour un ermite qui s'était pendu dans une cabane en forêt et retrouvé 15j plus tard. Sans doute photographiquement parfait en NB. Mais franchement, je passe mon tour. Autre sortie sur une nana retrouvée inanimée et bleue dans la salle d'attente de son médecin traitant. je l'ai réanimée bien malgré moi sans avoir fait le diagnostic juste en lui mettant un coup d'oxygène. C'est un pompier qu im'a soufflé le mode opératoire quasi invisible . Elle s'était balancé une bonne dose d'héroïne entre les orteils. C'est juste pour dire que ce genre de scène en photo et à postériori, si elle choque le bourgeois en manque de sensation, elle ne me choque pas du tout, elle me retourne complètement le cerveau et me replonge bien malgré moi dans un quotidien glauque que je côtoie encore hélas trop souvent à mon goût et que j'essaye de fuir avec des images à la Alan Schaller. lenicolas a écrit : Pour contraster, je proposerai de regarder les séquences citadines dans Minutes To Midnight de Trent Parke. Voila un photographe qui a également décidé de laisser tomber le côté documentaire de l’image pour retranscrire une émotion, mais toute comparaison s’arrête là. Chez Parke les compositions sont décentrées, bancales, sur le fil, et les trouvailles techniques intelligentes (poses longues pour faire disparaître les bus et vans) servent à transmettre au lecteur la confusion et au scepticisme de Parke à l’égard de Sydney. Chez Parke j’ai l’impression de marcher dans les rues avec lui. J’imagine un photographe qui marche vite, déclenche à l’instinct, et me montre des scènes comme vues du coin de l’œil, dissipées avant d’être comprises entièrement. .... Des artistes qui font autrement ne manquent pas. Trent Parke ou d'autres ... Schaller propose sa vision de Métropolis. C'est comme vous dites un exercice de style, mais quel style et surtout quel panache ! lenicolas a écrit : Chez Schaller j’ai l’impression de le regarder planté 20min sur le même trottoir, à attendre que le piéton le plus générique possible passe devant un mur en béton qu’il finira par noircir en post prod. Je baille et je le plante là ; je vais me chercher un café.Et alors ? il y en a d'autres et pas des moindres qui ont avoué à postériori avoir passé des heures à attendre à un endroit qu'un gars saute sur une flaque derrière une gare. L'instant décisif, c'est pas forcément l'instant providentiel ! Surtout que Schaller ne s'en cache pas. Il détaille sa démarche et prend la peine d'expliquer ses choix esthétiques et son parti pris de privilégier la géométrie dans sa construction photographique. Démarche à l'opposé d'un Daido Moriyama, qui shoote de manière compulsive sans cadrage et souvent à l 'arrache des kilomètres de négatif pour sortir une photo originale. Pourquoi serait-il meilleur ? Pour ce qui est de montrer ou pas le visage de passants, vous êtres aussi passé devant pas mal de photos faisant la part belle au hasard de regards croisés dans des rames de métro ou dans la rue ... c'est du déjà vu mais c'est aussi du déjà fait chez Alan. Donc inutile de lui reprocher l'inverse ! Par contre s'agissant de montrer des gens ou pas, je vous invite à aller voir (ou revoir) le travail de Olga karlovac ou l'individu est flouté et la recherche de géométrie totalement absente. C'est beau et pas à mettre en opposition de Metropolis. C'est pas meilleur ou moins bon. C'est autre chose, c'est tout. Personnellement, ça me plait, Emotionnellement, ça m'interpelle mais pas au point d'être saisi d'une extase jubilatoire De même que Alexeï Titarenko qui fait totalement disparaitre la foule pour mieux accentuer la chape de plomb qu'un système autoritaire peu poser sur une Métropole ... Je concède que Métropolis n'est qu'un clin d'oeil éloigné du Métropolis de Fritz Lang mais peut on reprocher à un artiste de détourner à son profit une oeuvre pour en faire une nouvelle voire complètement différente ? De ce point de vue, et à prendre comme un divertissement, j'invite aussi à voir comment Ridley Scott avait détourné Métropolis de Fritz Lang dans une pub mémorable pour Apple pour le lancement du McIntosh en 1984, sans jamais montrer le produit auquel elle était destinée. C'est esthétique, les plans séquences peuvent être considérés comme une succession de photos au cadrage soigné et à l'esthétique affirmée. C'est gratuit et c'est ma BA de la journée . |
"+1" de la part de : cedric-paris, Charly6 |
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lenicolas |
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Spécialiste Messages : 1887Depuis le 3 déc 2010 Oslo, Norvège. |
Merci d'avoir pris le temps de repondre! Tarfar a écrit Affirmer qu’il est présomptueux parce qu’il parle de lui à la 3ème personne sur UNE vidéo de lancement de sa chaine Youtube, c'est sans doute que vous n'avez pas du tout saisi l'esprit de cette vidéo de même que le reste de la série Youtube, teintée d'une bonne dose d’autodérision et d'humour à l'anglaise. Toutes ses vidéos sont d'ailleurs marrantes avec une musique de lancement qui plante le décors (en plus d'être instructives !). Le personnage est sympathique, voire attachant. Beaucoup d’autres auraient pris le melon bien plus vite !Je concède que le mec à l'air sympathique Je ne crois pas avoir dit ou impliqué l'inverse... Je n'ai regardé qu'une de ses vidéos parceque j'ai compris qu'helas il n'y aurait pas grand chose à y apprendre. Youtube est un trou noir et j'essaie d'y passer le moins de temps possible. Je partage quand même Wrong Side Of the Lens une série d'une douzaine de mini docus presentant des photographes de "street" au sens tres large. C'est plutot bien produit pour du youtube, si vous devez n'en voir qu'un, Jill Friedman evidement. citation : Por mémoire, 1ère sortie dans les environs de Creil pour un ermite qui s'était pendu dans une cabane en forêt et retrouvé 15j plus tard. Sans doute photographiquement parfait en NB. Mais franchement, je passe mon tour. Autre sortie sur une nana retrouvée inanimée et bleue dans la salle d'attente de son médecin traitant. je l'ai réanimée bien malgré moi sans avoir fait le diagnostic juste en lui mettant un coup d'oxygène. C'est un pompier qu im'a soufflé le mode opératoire quasi invisible . Elle s'était balancé une bonne dose d'héroïne entre les orteils. C'est juste pour dire que ce genre de scène en photo et à postériori, si elle choque le bourgeois en manque de sensation, elle ne me choque pas du tout, elle me retourne complètement le cerveau et me replonge bien malgré moi dans un quotidien glauque que je côtoie encore hélas trop souvent à mon goût et que j'essaye de fuir avec des images à la Alan Schaller.Vous en avez marre du pathos... mais vous ne pouvez pas resister a la tentation de nous presenter deux ou trois anecdotes! C'est tres humain, nous sommes tous des raconteurs (et écouteurs!) d'histoires. Les lecteurs de ce fil qui salivaient d'avance sur votre réponse sont une autre illustration. Les histoires de Schaller m'indifèrent, peutêtre que je n'ai pas le vécu pour apprecier, ou peutêtre que je n'ai pas enccore assez bien digéré Fan Ho, Cartier Bresson, René Buri... Mais bon, maintenant que Alan est défendu peut-on passer à autre chose? lenicolas a écrit : Chez Schaller j’ai l’impression de le regarder planté 20min sur le même trottoir, à attendre que le piéton le plus générique possible passe devant un mur en béton qu’il finira par noircir en post prod. Je baille et je le plante là ; je vais me chercher un café.Tarfar a répondu Et alors ? il y en a d'autres et pas des moindres qui ont avoué à postériori avoir passé des heures à attendre à un endroit qu'un gars saute sur une flaque derrière une gare. L'instant décisif, c'est pas forcément l'instant providentiel !Surtout que Schaller ne s'en cache pas. Il détaille sa démarche et prend la peine d'expliquer ses choix esthétiques et son parti pris de privilégier la géométrie dans sa construction photographique. Démarche à l'opposé d'un Daido Moriyama, qui shoote de manière compulsive sans cadrage et souvent à l 'arrache des kilomètres de négatif pour sortir une photo originale. Pourquoi serait-il meilleur ? Voila par exemple une discussion que n'ai pas le souvenir d'avoir lu sur Summilux-point-net Au delà des raisons pratiques et techniques (j'aime pas marcher / je suis trop timide / je n'arrive pas a faire le point a la volée...) quelles sont les repercussions sur l'oeuvre quand un photographe de rue choisi quasi exclusivement une stratégie de prise de vue et délaisse l'autre? Tafar, si il a vraiment eu le malheur de se coltiner l'ensemble de ma production youtube, sait que j'y ai abordé le sujet. Pour ceux qui peuvent tolérer mon narcissisme (et un mauvais micro!) pendant 12min, la vidéo est là! Pour ceux qui ont mieux à faire, je résume mon point de vue : Le photographe statique à la Schaler : Ramenera plus souvent des images, se fera moins "attraper" par ses sujets, et produira un travail plus homogène en terme de visuels. Le piège à éviter est le suivant : comme il choisit ses images en privilegiant le visuel ("j'aime cette composition, je vais attendre que quelque chose s´y passe") il n'y à pas tellement d'opportunités pour grandir et apprendre. Il sera attiré par les endroits et situations qui ressemblent á des images qu'il a deja vues ou faites. On produit une série tres homogène visuellement, au risque d´être trop homogène et donc répétitif. Il y à aussi un soucis sur le contenu thématique ; comme j'ai choisi la composition et simplement attendu que quelque chose s'y passe, mon seul moyen de controller le contenu de mon image serait de rester un temps infini jusqu'à ce que le "bon sujet" fasse irruption. Personne n'à un temps infini, donc ce qui finit par se passer c'est que la ville vous impose le sujet. Si vous avez planté votre cadre entre deux immeubles de la défense, j'espère que les mecs en costard collent à votre thème, sinon vous allez attendre longtemps Un risque majeur aussi (et à mon avis Schaller échoue ici) c'est de se retrouver avec trop de sujets qui ne font rien de spécial. HCB a attendu longtemps derrière la Gare St Lazare, mais il a recu le cadeau suprême : une action (les anglais disent "Gesture") complètement poëtique et absurde. Ce type qui saute gracieusement mais va retomber en plein milieu de la flaque et pourrir ses chaussures, c'est infiniment mieux que des gens qui marchent tout droit en regardant leurs téléphones. Le photographe ambulant à la Garry Winogrand : passera souvent des semaines entières sans rien ramener, se fera souvent attraper par ses sujets, et produira un travail plus homogène en terme de thème. Le piège à éviter evidement, c'est de trop ignorer l'ésthetique On finit par inclure des images dans la série qui sont objéctivement médiocres, mais qui disent quelque chose de capital sur le sujet... Je crois que les meilleurs photographes font les deux : ils déambulent et savent chasser leur sujet, mais si ils passent devant une composition prometteuse ils sont prêts à s'arreter 20 minutes et voir ce qui se présente. Par exemple Sam Abell qui sait se poser là et attendre qu'une dame en gris complête la scène mais qui sait aussi comment organiser en un instant une composition complexe: Bonne journée! Lumiere et teinte. http://www.nicolaslevy.no |
cedric-paris |
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Membre des Amis Messages : 8024Depuis le 20 oct 2013 entre jungle et mer |
Tafar a écrit : Si vous aviez pris la peine de bien regarder ses photos, vous auriez sans doute perçu les multiples clins d'oeil à des artistes de renom, Elliott Erwitt, Fan Ho ou HCB L'hommage à HCB est assez flagrant dans les photos de Schaller. Merci à Tafar et lenicolas pour tous ces nouveaux liens Tafar a écrit : Devant tant d'insistance, je m'y colle avant de me replonger les mains encore pleines de sang pour une journée non stop dans les arcanes de notre nouveau bloc opératoire .Proverbe à l'usage des Summiluxiens chirurgiens: "N'ouvre pas le forum avant d'ouvrir un homme" : Carpe Noctem |
Edouard Peltier |
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Habitué Messages : 305Depuis le 23 fév 2023 Charente Maritime |
Merci à lenicolas et Tafar pour cette passionnante (et passionnée !) discussion sur ce que "doit" être ou "ne pas être" la photo de rue, et d'une certaine manière, la photo en général : chacun apporte ici ses arguments et ses exemples qui sont tous intéressants. Après, il y a des images photos (comme des tableaux ou de la musique) qui nous touchent plus particulièrement individuellement, qui "font mouche" pour nous, au-delà d'une vision esthétique ou journalistique... On peut ainsi aimer certaines photos des uns ou des autres sans forcément adhérer totalement à leur "philosophie" générale. Bonne journée, Ted "Enfin il fut devant le Vermeer... où il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune." M. Proust, La mort de Bergotte, La RTP. |
"+1" de la part de : cedric-paris, Mezenc |
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Mezenc |
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Vieux briscard Messages : 3135Depuis le 2 nov 2013 Ile de France |
Merci pour ces échanges interessants et pour les liens qui vont bien, je découvre Schaller et les autres... Le tout est de faire ce que l'on aime, je n'ai pas de théorie si ce n'est celle du plaisir de photographier et de m'amuser... Carpe diem... |
Tafar |
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Membre des Amis Messages : 892Depuis le 15 jan 2020 Compiègne |
cedric-paris a écrit : Tafar a écrit : Si vous aviez pris la peine de bien regarder ses photos, vous auriez sans doute perçu les multiples clins d'oeil à des artistes de renom, Elliott Erwitt, Fan Ho ou HCB L'hommage à HCB est assez flagrant dans les photos de Schaller. Merci à Tafar et lenicolas pour tous ces nouveaux liens Tafar a écrit : Devant tant d'insistance, je m'y colle avant de me replonger les mains encore pleines de sang pour une journée non stop dans les arcanes de notre nouveau bloc opératoire .Proverbe à l'usage des Summiluxiens chirurgiens: "N'ouvre pas le forum avant d'ouvrir un homme" : Lire le forum c’est aussi plonger dans les arcanes de l’homme … Sinon, l’ombre d’Elliott Erwitt n’est jamais loin quand Schaller s’attaque photographiquement parlant aux chiens. |
"+1" de la part de : cedric-paris |
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