Sapajou |
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Messages : 40 Depuis le 25 mai 2015 Paris |
Bonjour à toutes et tous, Petit récit de la remise en route d'un boîtier R4. Tous les leicaïstes connaissent les débats sans fin sur la réputation de ce boîtier, certains le considérant comme définitivement peu fiable, d'autres lui reconnaissant de grandes qualités. Il faudrait d'abord préciser de quel appareil on parle. En effet, il n'y a pas un R4 mais plusieurs. Le premier, appelé R4 Mot Electronic était équipé d'un système électronique, le MK-4, ayant posé de nombreux problèmes du fait de sa complexité pour gérer les cinq programmes. Le fabriquant a été contraint de faire évoluer le R4 tout au long de sa période de commercialisation, ce qui a provoqué énormément de confusion et de malentendus. Dès 1982 pourtant, le R4 est équipé d'une électronique qui n'a plus rien à voir avec la première : la RD-S, la même que sur les boîtiers R4s et R4s2 réputés, eux, pour leur fiabilité. En fait, ces derniers ne sont rien d'autre que des R4 bridés, un dispositif mécanique empêchant que l'on active les modes "P" et "T", pourtant bien présents. On ne faisait pas trop de publicité sur ce bridage car le fabriquant se trouvait dans une situation un peu compliquée : vendre un nouveau boîtier dont la fabrication coûtait autant que l'ancien, mais avec moins de fonctionnalités. Le proposer logiquement à un prix moindre obligeait de faire des économies quelque part. Je ne m’explique la disparition de l’affichage des vitesses en mode manuel du R4s que par cette raison. Seulement, face aux critiques, ce dispositif a été rétabli sur la petite série de 5000 exemplaires du R4s2, appareil transitoire vers le R5. Bref, pour savoir à quel R4 on a affaire, il faut juste disposer d'un petit tournevis cruciforme et retirer la semelle. Si l'on voit ça : SONY DSC-HX60 C'est très bon. Cela signifie que le boîtier est équipé de l’électronique RD-S. Elle se caractérise par le fait de disposer de six potentiomètres de réglage et d'une carte au-dessus du pentaprisme très simplifiée avec des composants très différents des versions MK-4 et MK-9. N'importe quel R4 peut être équipé de l’électronique RD-S, car des modèles fabriqués avant 1982 ont pu en être dotés dans le cadre d'une réparation (ce qui, hors garantie, devait coûter très cher au propriétaire !). Ce qui est sûr en revanche, c'est que tous ceux fabriqués à partir de 1982 et du numéro de série 1600000 sont RD-S Toutes ces informations proviennent du Test Phot Argus consacré au R4s et de mes observations personnelles. Voici dans quel état j'ai trouvé le mien : SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 Une quantité incroyable de poussière s'était accumulée à l'intérieur, ce qui provoquait des dysfonctionnements mécaniques et électroniques, notamment à cause de l'encrassement du système d'armement. Les mousses d'étanchéité avaient séché ou s'étaient totalement désagrégées comme celle de la fenêtre de visualisation de la bobine film, remplacée par du scotch noir. En revanche, d'autres indices étaient nettement encourageants, comme en témoignent les images suivantes : SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 Un examen visuel sommaire montrait que les circuits étaient en parfait état : aucune trace d'oxydation, de coulures, de chauffe. Par ailleurs, les bossages anti-abrasion étaient quasi-intacts (donc, un appareil peu porté), la platine porte-baïonnette sans usure (peu de manœuvres de montage et démontage d'objectifs) et enfin, l'axe d'entraînement motorisé sans aucune trace d'usure (boîtier jamais motorisé). Les lamelles de l'obturateur étaient propres et sans traces. Le boîtier déclenchait sans piles au 100e et en pose B. Après un dépoussiérage et un nettoyage soigneux des contacteurs, pistes graphitées, peignes et pièces diverses, le tout a commencé à ressembler à ça : SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 SONY DSC-HX60 Pour finir une très légère lubrification des biellettes de transmission d'armement, la restauration des mousses, un peu de bombe contact sur les pistes-contact, et pour fignoler le re-blanchiment des lettrages, Tout marche, mesures, vitesses, affichages sous tous les modes, alertes diverses, mémorisation de la mesure, retardateur, etc. Un R4 qui fonctionne bien, c'est un vrai bonheur ! , |
gautier |
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Administrateur Messages : 14942Depuis le 21 mai 2003 Toulouse |
Bravo à la fois pour les explications et pour la réalisation ! |
"+1" de la part de : Filament |
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drachenfels |
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Régulier Messages : 141Depuis le 13 fév 2009 Paris |
Magnifique restauration. Respect! Combien de temps cela vous a-t-il pris? Faites-vous souvent ce genre de choses? Personnellement j'en serais bien incapable. |
Sapajou |
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Messages : 40 Depuis le 25 mai 2015 Paris |
Bonjour, Merci pour vos commentaires. Il y a de temps en temps sur un coin de mon bureau un boîtier R à restaurer, manière de me libérer des choses trop abstraites pour du travail manuel. Retirer le capot d'un R n'est pas très compliqué. Le plus difficile pour un leicaïste, c'est le passage d'une sorte de cap psychologique : démonter un objet "fétiche". Mais comme dit Platon : "commencer est déjà la moitié de l'effort". Je précise tout de suite que mes interventions se limitent à du démontage-nettoyage, faute de disposer d'appareils électroniques de mesure et d'étalonnage et des connaissances qui vont avec. La durée de vie des boîtiers R est beaucoup plus longue que l'on ne pense généralement. Ça, j'en suis convaincu. C'est pourquoi le partage sur ce site de mes expériences de bricolage n'a d'autre but que d'encourager les amateurs à entretenir et assurer un fonctionnement virtuellement sans limite de temps, à ces merveilleux objets, surtout lorsqu’on ne dispose pas des moyens financiers pour se payer le travail d'un professionnel. Un jour, qui sait, je posterai peut-être un nouveau sujet racontant la remise en état (approximative) de l'argenture d'un prisme de R3 avec une bombe de peinture chrome. SONY DSC-HX60 À vrai dire, je ne suis vraiment pas sûr de mon coup. |
tilu |
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Spécialiste Messages : 1304Depuis le 14 nov 2009 Le Crotoy (baie de somme) |
Sapajou a écrit : Bonjour,Merci pour vos commentaires. Il y a de temps en temps sur un coin de mon bureau un boîtier R à restaurer, manière de me libérer des choses trop abstraites pour du travail manuel. Retirer le capot d'un R n'est pas très compliqué. Le plus difficile pour un leicaïste, c'est le passage d'une sorte de cap psychologique : démonter un objet "fétiche". Mais comme dit Platon : "commencer est déjà la moitié de l'effort". Je précise tout de suite que mes interventions se limitent à du démontage-nettoyage, faute de disposer d'appareils électroniques de mesure et d'étalonnage et des connaissances qui vont avec. La durée de vie des boîtiers R est beaucoup plus longue que l'on ne pense généralement. Ça, j'en suis convaincu. C'est pourquoi le partage sur ce site de mes expériences de bricolage n'a d'autre but que d'encourager les amateurs à entretenir et assurer un fonctionnement virtuellement sans limite de temps, à ces merveilleux objets, surtout lorsqu’on ne dispose pas des moyens financiers pour se payer le travail d'un professionnel. Un jour, qui sait, je posterai peut-être un nouveau sujet racontant la remise en état (approximative) de l'argenture d'un prisme de R3 avec une bombe de peinture chrome. SONY DSC-HX60 À vrai dire, je ne suis vraiment pas sûr de mon coup. L'expérience m'intéresse pour la remise en état de l'argenture du prisme de mon OM-1... mais il y a du démontage qui me fait un peu peur pour arriver au prisme. J'aime beaucoup ces séance de petites réparations moi aussi, et cela permet d'avoir un autre rapport avec notre matériel. |
Sapajou |
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Messages : 40 Depuis le 25 mai 2015 Paris |
Bonjour Tilu, vous pouvez commencer par jeter un coup d’œil là-dessus, à moins que vous ne le connaissiez déjà : https://www.youtube.com/watch?v=eMB_vEaG5D0 Une fois le capot retiré, le démontage du prisme semble relativement aisé, un peu comme sur les Nikkormat et Nikon FM. Pour l'argenture, on en reparle. |
tilu |
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Spécialiste Messages : 1304Depuis le 14 nov 2009 Le Crotoy (baie de somme) |
Sapajou a écrit : Bonjour Tilu, vous pouvez commencer par jeter un coup d’œil là-dessus, à moins que vous ne le connaissiez déjà :https://www.youtube.com/watch?v=eMB_vEaG5D0 Une fois le capot retiré, le démontage du prisme semble relativement aisé, un peu comme sur les Nikkormat et Nikon FM. Pour l'argenture, on en reparle. Merci, En fait je viens de changer les mousses de prisme sur mon OM-1, connu le démontage du capot je sais faire, ce qui me fait peur ce sont les câbles électriques qui passent au dessus du prisme, je n'aime pas toucher quand il y a du câble car en général cela finit par se dessouder... |
drachenfels |
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Régulier Messages : 141Depuis le 13 fév 2009 Paris |
Je suis quand même très impressionné. Un collègue mécanicien avait un jour remis en état mon Foca dont l'obturateur était parti en vrac. J'avais blêmi quand je l'avais vu démonté, avec toutes les vis et pièces dans un tas de petites boîtes, dans l'ordre du démontage. Moi, je ne suis pas allé plus loin que démonter le capot avant de mes deux Canon T90 pour faire redémarrer l'obturateur en aimantant l'électroaimant de déclenchement, la panne classique du T90. |
Sapajou |
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Messages : 40 Depuis le 25 mai 2015 Paris |
En voilà des choses intéressantes et encourageantes ! Il faut se lancer, vive le bricolage ! La meilleure arme contre le consumérisme et le gaspillage irrationnel des biens que nous avons la chance d'avoir ! |
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