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Prix summilux.net 2012

loul lauréat du Prix summilux.net 2012 - Le lauréat 2012 est Romain Laurendeau (alias loul), pour son dossier intitulé « Far-West sénégalais, au Village Des Chercheurs d'Or ». Il remporte le prix de 2000 €.

Pour cette édition 2012 du "Prix summilux.net" nous avons l'honneur de vous annoncer que le lauréat est Romain Laurendeau (alias loul) avec son dossier Far-West sénégalais, au Village Des Chercheurs d'Or. Réalisé en 2012, près de Tenkoto, ce reportage retrace le quotidien d'un village dont les habitants cherchent inexorablement ce métal précieux. Entre Salgado et Gerbehaye, le dossier de Romain a, immédiatement et de façon unanime, séduit le jury. S'il indique qu'il a longtemps hésité sur l'équipement et le traitement à employer pour ce reportage, l'ensemble des images s'imposent naturellement au lecteur, de par leur recherche dans la composition, la justesse des moments choisis, et bien entendu la force du sujet.

Le jury :
- Chriseto
- Dany Guèble
- JazzMess (lauréat 2011, président du jury 2012)
- JMS
- lemax
- Patrick Le Galloudec (membre du jury 2011)
- stephane_marco

loul

Romain Laurendeau s'initie à la photographie pendant ses études supérieures en physiques-chimie avant d'intégrer l'ETPA (École Technique de Photographie et de Multimédia) à Toulouse. Rapidement, il se fait remarquer par le concours Ilford dont il est lauréat. En 2003, il part à la recherche de sa vision d'enfant et photographie ses grands parents. « Papymamy » se voit décernée le « coup de cœur » de la bourse du talent Kodak.

Parallèlement, il poursuit une série introspective en photographiant de nuit des inconnus plongés dans leur environnement urbain. Ce travail est par la suite plusieurs fois publié et exposé sous le nom « solitude urbaine ». En 2008, il le complète par une autre série appelée « anonymes », louée pendant un an par l'OPAC Marseille.

L'envers du décor, les histoires et les émotions simples sont autant de sources d'inspiration.

C'est ce ressenti qui le pousse en 2006, à partager pendant 4 mois le quotidien de saisonniers snowboarders qui n'hésitent pas à mettre leurs vies entre parenthèse au nom de leur passion. Ce reportage de fond est immédiatement acheté par Onboard, un magazine européen de presse spécialisée, avec lequel il collabore par la suite.

En 2009, Romain subit une transplantation cornéenne afin de mettre un terme à une longue maladie appelée kératocône. Cette maladie lui parasite la vue depuis des années, déformant de façon progressive ses cornées et l'empêchant de voir et de vivre normalement. Il tire de cette expérience une série appelée « entre chien et loup » qui reçoit également un « coup de cœur » de la bourse du talent Kodak. La fin de sa longue convalescence est vécue comme une renaissance.

Ainsi, suite à une rencontre avec la danse contemporaine qui le lance dans un travail de recherche sur le mouvement, Il parachève « danse dans l'âme » en 2011 après plusieurs résidences d'artiste.

Finalement, la soif de découverte et d'expérience le pousse jusqu'au Sénégal. En mai 2012, il couvre les émeutes des élections présidentielles dans un travail d'auteur sélectionné pour le prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre. Peu après, il gagne le sud-est du pays et s'intéresse cette fois-ci à la vie des chercheurs d'or.

Aujourd'hui, il est basé sur Dakar.

Far-West sénégalais, au Village Des Chercheurs d’Or

Quarante degrés Celsius, l’air est moite, étouffant. Le soleil tape fort, mais ici, il fait noir. La scène se passe sous terre. Un homme est accroupi, une lampe torche accrochée autour de la tête, il a peur mais s’acharne a gratter les parois de la mine à l’aide d’une pioche de fortune.

Cela se passe en 2012 près de Tenkoto, village sénégalais de dix mille âmes, véritable melting-pot de toutes les nationalités frontalières. Des hommes issus d’ethnies différentes et pourtant tous touchés par la même fièvre, celle de l’or. Parmi ces hommes, très peu de sénégalais, qui entretiennent une relation ambigue avec le précieux métal, considéré comme diabolique.
Cette fièvre, à l’instar des premières ruées vers l’or américaine, a fait surgir ce village au milieu de nul part. Complètement isolé, a plus de cinq heures de piste de la première ville, Tenkoto n’est pas un village comme les autres.
A peine reconnu par l’état, il semble sorti d’un autre temps, tant le contraste entre sa précarité et l’opulente modernité des infrastructures des grandes firmes occidentales voisines est grand.

C’est l’histoire d’un village régi par ses propres lois et de ses habitants acharnés. Tous les jours, inlassablement, ils grattent le sol dans l’espoir d’en extraire le précieux métal qui, ils le pensent, changera leur vie...































Démarche :
Ce reportage a été fait lors de mon dernier voyage au Sénégal en mai 2012. J’avais entendu parlé de chercheurs d’or dans le sud est, j’ai voulu voir de quoi il en retournait. J’ai beaucoup hésité sur le traitement , couleur , noir et blanc, reflex numérique, argentique... Mon fidèle M6 s’est finalement imposé de lui-même par sa discrétion et la philosophie du reportage.
Par la suite, j’aimerais bien retourner au Sénégal et m’intéresser cette fois à la jeunesse dakaroise et l’impact de la culture occidentale sur cette dernière...

Matériel :
Leica M6, Ilford HP5+, films scannés avec un Nikon Coolscan V