jean a écrit :
C'est une bête à chagrins collectionnant les pannes et les dysfonctionnements.
Il ne faut rien exagérer. Tout d'abord, ce n'est pas un Minolta habillé autrement, mais un projet commun Leitz-Minolta, avec un obturateur conçu par un ingénieur de Leitz et réalisé par Copal : un essai d'alliance internationale pour changer les choses, et amener de la nouveauté chez Leitz, qui est un grand opticien, mais n'avait pas de nouveauté à offrir en terme de boîtier, sur un terrain de plus en plus concurrenciel.
Ce
R3 vaut beaucoup mieux que ce qu'on en dit généralement : 30 ans après, ils fonctionnent pour la plupart très bien encore, ce qui est loin d'être le cas des japonais électroniques de l'époque. Car, qu'un produit Leitz soit "purement" Leitz, ou de conception partagée, c'est toujours un produit Leitz : le R3 est bien fabriqué, avec des matériaux qui ne s'altèrent pas. Le prix de vente était bien sûr en rapport.
On ne peut pas comparer avec le CL, qui était un petit boîtier d'entrée de gamme (bas de gamme) construit au Japon, et non à Wetzlar ou au Portugal, ou à Midland. Leitz, à mon avis, a fait une erreur en laissant traîner son nom sur ce truc, quelqu'en soit l'intérêt. Il aurait mieux valu que ce soit un Minolta compatible, qu'un Leitz.
Note 1 : le R4 qui a suivi a bien été, lui, malheureusement, un "nid à panne" dans sa première version (1980-1982), ce qui est dommage car c'était une conception de maître ; il portait la base de ce que sera le R Leica pendant 20 ans. Il a quand-même été vendu à un nombre record d'exemplaires, jamais Leitz (puis Leica) n'a retrouvé de tels chiffres de vente depuis ; les retours à Wetzlar étaient alors presque la norme ; j'ai connu un revendeur qui ne voulait plus le commercialiser pour cette raison.
Note 2 : le R3 est baclé du point de vue du design, ce qui est rare chez Leitz (peut-être même unique). Il semble (ce n'est que mon interprétation personnelle) qu'il a fallu trouver un capot d'urgence pour un projet pas terminé, et des détails pêchent de manière inexplicable : - les deux vis sous le prisme au-dessus de la baïonnette plaquent le capot en le déformant ;
- le capot supérieur n'est pas parfaitement ajusté au chassis, et en particulier de part et d'autre du prisme, "baille" un peu ;
- le chassis est conçu en deux parties, l'une fixe, et l'autre amovible, contenant la chambre reflex et l'obturateur ; elles semblent n'avoir pas été conçues en même temps (ce qui doit être le cas), et la partie centrale amovible ne comporte pas les parties laquées de la partie fixe (pas très élégant, surtout en kaki) ; esthétiquement, ça fait pas mal baclé.
Ce boîtier n'est resté que 4 ans au catalogue.