Bonjour !
S’étant écarté de son style que j’admire sincèrement, Jean-Yves a écrit :
(…) Maintenant, je vous pose la question : si c'était net et correctement exposé (c'est-à-dire avec une scène de rue banale derrière et la tonsure bien visible), la photo serait-elle meilleure ? (…)
Eh bien, je réponds franchement :
OUI ! Cette image ne serait probablement pas inoubliable, mais elle deviendrait bien meilleure… Telle quelle, cette photo m’évoque un effet gratuit, dénué d’intérêt… Enfin, c’est mon opinion !
Vous me faites bien sourire, aujourd’hui !
Oui, Richard : « dur de faire pire qu'autrui... ».
Alain Besançon, comme nous l’écrivons de temps en temps toi et moi : pourquoi Oskar Barnack (et Max Berek, puis les géniaux concepteurs du Leica M3) se sont-ils décarcassés ? C’est un peu cela, la question qui parfois me navre : faut-il un Leica pour "réussir" de telles images ?
Effectivement, Enrok, c’est dommage (mais nul n’est parfait) : la ligne d’horizon n’est pas inclinée !
Chercherions-nous un alibi culturel à ces photos de type "parking glauque" ou purée de pois délibérée : un hommage au courant pictorialiste, à Robert Demachy et au Commandant Puyo ? Ne nous abandonnons pas à cette comparaison fallacieuse…
Quant à ce personnage irradié de lumière : ce n’est pas H. C.-B. vu de dos à Bali en 1954, cadrant verticalement !
Irradié de lumière ? Bon Dieu mais c’est bien sûr : le Summicron f:2/5 cm "jaune" est radioactif, il voile le film ! Sans plaisanter : j’ai lu que sa septième et dernière lentille est enrichie en plomb pour éviter cela…

Poussons plutôt un éclat de rire !
Dans un registre analogue, je me souviens du canular concocté – voici une bonne trentaine d’années - par le regretté Jean-Philippe Charbonnier devant un aréopage de photographes et de distingués critiques jamais en retard pour ne pas rater le train en marche de la modernité : il leur présenta un soi-disant collègue étranger, venu d’un lointain pays, comme un génie créateur méconnu, puis projeta un diaporama des œuvres de celui qui était en fait un comparse riant sous cape… Que des images floues, pas cadrées, sur- ou sous-exposées, qui provoquèrent néanmoins des louanges unanimes dans la salle ! Le gag fut ensuite férocement dévoilé : cette collection diapos aléatoires, qui avait pourtant reçu des éloges dithyrambiques et suscité de fumeuses analyses, n’était autre que le rassemblement des "deux premières images à vide" (issues de déclenchements destinés à éliminer l’amorce du film, montées sous cache par le labo), que Jean-Philippe Charbonnier avait prélevées au début de ses dernières boîtes de diapositives…
Jean D.