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C'est en admirant les magnifiques tirages de Depardon, que j'ai acheté l'an dernier un sachet de Microdol: c'est le révélateur qu'il utilise avec la Tri-x

Ce projet (imiter le rendu et le grain de Depardon) était tombé un peu dans l'oubli, puis en surfant pas mal sur le sujet ces derniers jours, je constate que le Microdol avec la Plus-x est un grand classique, très courant il y a 20 ans. Ca tombait bien, j'avais une bobine de Plus-x (exposée à 80 ASA) en attente de développement.

Le Microdol est un révélateur à grain très fin lorsqu'il est utilisé pur, mais dans ce cas beaucoup d'utilisateurs trouvent le rendu en peu mou. Pur, on perd aussi un diaphragme en sensibilité.

Mais dilué à 1+3, l'acutance revient au galop, le grain aussi mais c'est un choix, et on peut exposer à la sensibilité nominale

Voilà, je viens de terminer ma première bobine: développée 10 minutes à 23°, je suis plutôt satisfait du résultat



elmarit 90
1/125s à f/4
scanner: epson 3200

PS: avec la Tri-x dans le Microdol, il faut exposer à 200 ASA pour un meilleur résultat. Je vous ferai part de mes résultats après essai

Toujours aussi riches en enseignements tes posts ôh grand mektoub. Je dois aussi avoir du microdol qui traîne, mais pas de plus-x...

Merveilleux rendu mektoub avec une lumière où le modelé rivalise avec un rendu qui cautionnent la satisfaction que tu nous dis.
Merci pour cette brillante démonstration.
Mais ton développement tu l'as fait avec du Microdol pur ou dilué à 1+3?
Et pour la Tri X exposée à 200, quel temps de développement comptes tu adopter et avec quelle dilution?
C'est assez intéressant.

J'ai utilisé du perceptol (il y a trois ans lorsque j'ai commencé le N&B, entre rodinal, ID11 et perceptol)avec de la TriX à 200, parce que j'aimais le rendu des tirages des photos de Depardon aussi. Les gris ont une répartition particulière avec une progression non linéaire, et aussi une perte d'acutance. Un rendu assez caractéristique. Je suis revenu au D76 (ID11) parce que je n'ai plus le temps de faire des expériences (hélàs... Je ne fais pas assez de prises de vues)

Jean, je l’ai bien développé à 1+3, pour les raisons exprimées ci-dessus : plus de netteté, et grain plus visible parce que moins fondu

En effet, la plupart des révélateurs à « grain fin » ont un solvant (traditionnellement le sulfide de sodium) qui, en concentration élevée, diminue la netteté et la sensibilité du film. Le grain est moins visible parce que le solvant l’a « fondu » (en gros, il en a fait une miche-popote, on n’a rien sans rien). Les anglais appellent cela « grain dissolving action ». Le Microdol-X est dans cette catégorie, si utilisé pur (il avait au départ été conçu pour cela, mais avec les émulsions modernes très fines, nous sommes moins en recherche de réduire le grain à tout prix …)

Mais à 1+3, le solvant est dilué au point ou sa concentration devient comparable au D76/ID11 (qui a aussi des solvants pour contrôler le grain), et donc on obtient une meilleure netteté, ou acutance, par augmentation des effets de bords.

Le Rodinal est le seul révélateur qui n’a pas de solvant, qui peut aussi être utilisé à forte dilution, mais il augmente le grain dans les mêmes proportions qu’il augmente les effets de bords.

Tout est affaire de compromis, et le Microdol à 1+3 offre à mon sens le meilleur des 2 mondes

Si nous avions tous les mêmes préférences, il n’y aurait sans doute pas autant de révélateurs sur le marché …

Le Perceptol est très similaire au Microdol

Pour la Tri-x, comme temps de départ, je prendrais 13 minutes à 24° (ISO 400) ou 10 minutes à 24° (ISO 200)
Je ne comprends pas très bien pourquoi, mais Kodak recommande de développer à 22° au moins à 1+3, il n’y a pas cette contrainte lorsqu’utilisé pur


PS: le Microdol est conditionné en un unique sachet de poudre, très facile à préparer (il ne faut pas attendre 24h avant de l'utiliser )

...

Nathalie, merci un très beau texte ... mais où vas-tu donc checher tout ça? suis très impressionné

Merci Mektoub pour cette expérience intéressante. Comme tu tires dur (c'est ta patte), il est difficile de voir si le révélateur a l'effet compensateur qui aurait été bienvenu en face d'un éclairage aussi direct. Malgré tout, je trouve que le résultat est effectivement un peu plus 'fondu' que dans tes autres portraits. Il aurait fallu comparer deux photos prises au même moment et développées dans deux révélateurs différents. Je sais : c'est pas marqué "Bernard Leblanc" ou "René Bouillot" !

merci pour le compliment, sorry j'avais loupé ton post

si tu n'as pas de Plus-x, essaye donc avec de l'APX 100 (très riche en argent), PAN F, Tri-x, à mon avis ça doit bien marcher avec tous les films "classiques" pas trop sensibles ...

Bonne remarque Jean-Yves, je crois d'une part que le résultat est plus fondu because scanner à plat cette fois, au lieu de l'habituel Coolscan ... mais ceci dit, je te confirme qu'à l'inspection des négatifs, ils sont effectivement plus doux qu'avec de l'ID11: hautes lumières pas du tout brûlées malgré quelques contrastes très forts dans certaines vues

Peut-être qu'il faudrait augmenter le temps de développement et passer à 11 minutes ... en fonction des goûts des uns et des autres

Le rendu est superbe!
C'est sans doute le couple & company. Company, c'est le scanner et surtout, le talent du photographe

merci Juan Carlos

en voici encore une autre, en pleine sieste
le velouté est sans doute dû à la pose lente 1/4s



Summicron 50 à f/2, à 0.7 mètre

...j'aime ces tirage à outrance merci pour le partage de tes expériences très réusies

Mektoub, décidément je ne sais pas comment tu fais pour bouger aussi peu au 1/4s. Moi, sous le 125e, c'est souvent approximatif. Il est vrai que j'ai la sale habitude de tirer plus vite que mon ombre (d'où les photos de cache, sous-ex, MAP sur l'infini alors que le pot de fleurs est à 1 m etc.. etc...)

Bon, histoire de satisfaire une pulsion sexuelle éphémère, je me fais une mouche au passage : avec un cadrage un poil (un micro-poil en fait) plus à gauche, tu ne coupais pas la capuche et c'était parfait.

Maintenant que je suis soulagé, je vais encore te féliciter. La subtilité des gris sur la seconde image est un modèle. Autant les noirs sont un peu bouchés sur la première - ce qui n'enlève rien à ses autres qualités, autant la seconde brille (dans tous les sens du terme) par sa gamme riche. L'oreiller donne envie de se coucher dessus. Et la quiétude du lutin ajoute à cette promesse de volupté tranquille. Je propose un titre : 'Le roupillon idéal'.