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Bla bla bla...

MessagePosté: dimanche 13 mai 2007 - 20:50
par odusseus
Habitué aux bides, j'ai eu l'idée de lancer un fil (qui ne marchera pas :mrgreen: ) où obligation serait faite de poster du blabla littéraire avec les photos (tous les thèmes sont admis), en rapport avec le sujet, bien sûr. Je commence donc :


R7 + 2,8/60 + Ilford Delta 400

"Un jour, il y a bien longtemps, je tombai sur une photographie du dernier frère de Napoléon, Jérôme (1852). Je me dis alors, avec un étonnement que depuis je n'ai jamais pu réduire : "je vois les yeux qui ont vu l'empereur". Je parlai parfois de cet étonnement, mais comme personne ne semblait le partager, ni même le comprendre (la vie est ainsi faite à coup de petites solitudes), je l'oubliai..."

Roland BARTHES.

MessagePosté: dimanche 13 mai 2007 - 22:09
par clicclac
SUPERBE Odusseus :shock: Fais donc des "bides" comme ça tous les jours :D

MessagePosté: dimanche 13 mai 2007 - 22:30
par blanc_et_noir
Bonne idée et excellent début :applaudir:

MessagePosté: dimanche 13 mai 2007 - 22:41
par pbenotti
ça c'est ce qui s'appelle faire le point sur l'oeil :applaudir:

Craquant :D

MessagePosté: dimanche 13 mai 2007 - 23:26
par blanc_et_noir
Bon, puisque j'ai dit que c'était une bonne idée, j'ose :?


:iboitier: Leica CL :iobj: summicron C 40 :ifilm: HP5

Quelqu'un avait dû calomnier Joseph K. car, sans rien avoir fait de mal, il fut arrêté un matin.
(Franz Kafka, Le procès)

La voiture est une Tatra 603, la limousine du régime dans les années 60 à Prague.
On la voit dans toutes les scènes d'arrestation au cinéma, avec trois types en costume sombre qui sortent en ouvrant la portière en même temps.

Très réussi !

MessagePosté: lundi 14 mai 2007 - 9:41
par odusseus
:applaudir: :applaudir: :applaudir: J'aime vraiment beaucoup, bravo ! J'ai l'impression que Cary GRANT va apparaître dans l'image...

(au fait, merci à tous pour vos commentaires :oops: )

MessagePosté: lundi 14 mai 2007 - 15:43
par Alain Claude
:applaudir: :applaudir: :applaudir:


pour l'idée et les réalisations

MessagePosté: lundi 14 mai 2007 - 19:10
par zekkar
8) Le fil



Récit d'Enée à Didon :

" Brisés par la guerre, repoussés par les destins, les chefs des Grecs, après
tant d'années écoulées construisent, sous la divine inspiration de Pallas un
cheval haut comme une montagne dont ils forment les côtes de sapins entrelacés.
C'est, prétendent-ils, une offrande à la déesse pour un retour heureux ; et le
bruit s'en répand. Une élite de guerriers tirés au sort s'enferme furtivement
dans ces flancs ténébreux ; et le ventre du monstre jusqu'au fond de ses énormes
cavernes se remplit de soldats armés.

VIRGILE, Enéide, II, v. 13-20


M3 summarit Agfa record

MessagePosté: lundi 14 mai 2007 - 19:42
par odusseus
:applaudir: :applaudir: :applaudir: "Timeo Danaos et dona ferentes..." :wink:

Jacques, savais-tu que la devise des S.A.S. (et du 1er RPIMa) "Audaces fortuna juvat" venait elle aussi de l'Enéide (X, 284 : "audentes fortuna juvat") ?

MessagePosté: lundi 14 mai 2007 - 19:50
par zekkar
odusseus a écrit :
:applaudir: :applaudir: :applaudir: "Timeo Danaos et dona ferentes..." :wink:

Jacques, savais-tu que la devise des S.A.S. (et du 1er RPIMa) "Audaces fortuna juvat" venait elle aussi de l'Enéide (X, 284 : "audentes fortuna juvat") ?


:wink: J'ai toujours pensé qu'on venait de loin pour aller au même endroit : Hussard SAS ou Infanterie de marine
Bises

MessagePosté: jeudi 17 mai 2007 - 10:45
par Inthebox
...

Puzzle

MessagePosté: jeudi 17 mai 2007 - 12:43
par michel (proteus)


Puzzle- écorce de platane
M6 ttl summicron 50/2 kodak portra 160 NC
michel

"Au départ, l'art du puzzle semble un art bref, un art mince, tout entier contenu dans un maigre enseignement de la Gestalttheorie : l'objet visé qu'il s'agisse d'un acte perceptif, d'un apprentissage, d'un système physiologique ou, dans le cas qui nous occupe, d'un puzzle de bois - n'est pas une somme d'éléments qu'il faudrait d'abord isoler et analyser, mais un ensemble, c'est-à. dire une forme, une structure: l'élément ne préexiste pas à l'ensemble, il n'est ni plus immédiat ni plus ancien, ce ne sont pas les éléments qui déterminent l'ensemble, mais l'ensemble qui détermine les éléments: Ja connaissance du tout et de ses lois, de l'ensemble et de sa structure, ne saurait être déduite de la connaissance séparée des parties qui le composent: cela veut dire qu'on peut regarder une pièce d'un puzzle pendant trois jours et croire tout savoir de sa configuration et de sa couleur sans avoir le moins du monde avancé: seule compte la possibilité de relier cette pièce à d'autres pièces et, en ce sens, il y a quelque chose de commun entre l'art du puzzle et l'art du go ; seules les pièces rassemblées prendront un caractère lisible, prendront un sens: considérée isolément, une pièce d'un puzzle ne veut rien dire; elle est seulement question impossible, défi opaque; mais à peine a-t-on réussi, au terme de plusieurs minutes d'essais et d'erreurs, ou en une demi-seconde prodigieusement inspirée, à la connecter à l'une de ses voisines, que la pièce disparaît, cesse d'exister en tant que pièce: l'intense difficulté qui a précédé ce rapprochement, et que le mot puzzle - énigme - désigne si bien en anglais, non seulement n'a plus de raison d'être, mais semble n'en avoir jamais eu, tant elle est devenue évidence: les deux pièces miraculeusement réunies n'en font plus qu'une, à son tour source d'erreur, d'hésitation, de désarroi et d'attente".

La vie mode d’emploi, chapitre XLIV Winckler, 2
Georges Perec

Re: Bla bla bla...

MessagePosté: jeudi 17 mai 2007 - 12:58
par odusseus
Michel, Inthebox : Bien vu, vraiment ! :applaudir: :applaudir: :applaudir:

MessagePosté: jeudi 17 mai 2007 - 16:43
par LaurentT



« Je flânais le long des quais après mon travail, ou quand j'essayais de trouver une idée. Il était plus facile de réfléchir en marchant ou en faisant quelque chose ou en voyant les gens faire quelque chose de leur ressort. A la pointe de l'île de la Cité, au-dessous du Pont-Neuf, où se trouvait la statue d'Henri IV, l'île finissait en pointe comme l'étrave aiguisée d’un navire, et il y avait là un petit parc, au bord de l'eau, avec de beaux marronniers, énormes et largement déployés, et dans les trous et les remous qu'engendrait le mouvement de l'eau contre les rives, il y avait d'excellents coins pour la pêche. On descendait dans le parc par un escalier pour regarder les pêcheurs qui se tenaient là et sous le grand pont. Les endroits poissonneux changeaient selon le niveau du fleuve, et les pêcheurs utilisaient de longues cannes mises bout à bout, mais pêchaient avec de très bons avançons, des engins légers et des flotteurs de plume et ils amorçaient leur coin de façon fort experte.
(...)
A cette époque je ne savais jamais à quel moment j'aurais fini de travailler, ni quand je serais obligé de m'absenter et je ne voulais pas commencer à m'intéresser à la pêche qui a ses bons et ses mauvais moments. Mais je n'en observais pas moins avec attention les pêcheurs, cela m'intéressait et me profitait, et j'étais toujours heureux de constater que certains pouvaient pêcher dans la ville elle-même, avec tout le sérieux et l'application requis, et rapporter quelques bonnes fritures chez eux, à leurs familles.
Avec les pêcheurs et la vie sur le fleuve, les belles péniches et leurs mariniers, vivant à bord, les remorqueurs avec leurs cheminées qui se rabattaient d'avant en arrière au passage des ponts, tirant tout un train de péniches, les grands ormes sur les berges de pierre, le long du fleuve, les platanes, et par endroits, les peupliers, je ne pouvais jamais me sentir seul au bord de la Seine. »
E. Hemingway, Paris est une fête

MessagePosté: jeudi 17 mai 2007 - 17:10
par pbenotti
J'adore : couleurs et angle de vue ... tout comme j'aime

Par contre, je voudrais pas goûter un poisson qui sort de là ... :lol: :twisted: