Petit comparatif du S2 avec le Nikon D3x

« Mon » concessionnaire Leica m’a proposé d’essayer un S2. Après réflexion j’ai sauté sur le coup, car je voulais toujours savoir si le S2 présente un réel avantage contre mon Nikon D3x.
Je profite de vivement remercier Didier et son équipe de passionés à Guebwiler, et vous passe leur référence :
Studio Jean Paul ,101 Rue République, 68500 Guebwiller, France
http://www.studiojeanpaul.fr/
Pour marquer le coup, j’ai engagé un mannequin, car je me disais que c’est bien plus sympa que de faire des photos de briques, et il me faut aussi connaître la qualité de l’appareil avec ce que j’aime photographier.
Pour la comparaison, voilà donc mon Nikon D3x « spécial », sans filtre AA et avec un profil LR dédié (calibrage avec Colorchecker). Je lui ai assorti le Nikkor Macro 60/2.8 G. Non seulement c’est un objectif de grande qualité, mais aussi il correspond assez bien au 70/2.5 (focale équivalente à 56 mm).
Prise en main.
Bon je pense que tout le monde à eu l’occasion de prendre en mains un Nikon « pro » : Une réelle brique mais très bien à prendre en main, surtout quand on veut faire du portrait. La prise de vue verticale est très intuitive, tout est à sa place, tout est logique et simple, même si pour le débutant les boutons et affiches sont nombreux (et, en plus, programmables).
Le S2 par contre est le contraire : Design épuré, un peu « Bauhaus », mais taille similaire du D3. Pas de question, il est bien plus beau que le Nikon. La prise en main du S2 est facile et aisé. Même sans grip vertical, la prise de vue en portrait est facile, un peu comme avec le M9. L’appareil n’est pas plus grand ou plus lourd qu’n D3. Par contre, l’objectif est grand : Style boite ravioli, il à la taille d’un zoom Nikon. Mais l’ensemble reste agréable, pas trop lourd et très bien équilibré.
Je n’ai pas eu beaucoup de temps de comparer les affiches du S2. L’écran couleur « au top » est joli, mais en plein soleil il n’est pas très bien lisible. Aussi, les menues manquent un peu de clarté et logique, mais c’est probablement mon manque d’habitude et le manque de temps. Finalement je suis venu pour faire et comparer les photos et pas pour comparer des menus.
Justement, prendre des photos. Alors tout de suite la différence est claire : Le S2 est la « Rolls » de ce comparatif. Le viseur est simplement splendide ! Si on connaît la qualité d’un viseur R6, alors on a la même vue en grand, et en très grand. Simplement magnifique ! La mise au point est rapide, avec un feeling des objectifs Nikon AF (mais c'est du IF, bien sur). Par contre, l’AF est très centré, ce qui demande une mise au point à l’ancienne : Viser, maintenir le focus, recadrer. C’est lent et on a l’impression que c’est moins précis. Et après : Déclenchement ! Souple, soft, agréable et pas bruiant.
En comparaison, le D3x se comporte comme une Renault Gordini : Rafale, AF précis et ultrarapide, déclenchement à la mitraillette, avec un bruit « cheap ».
A mon avis, le S2 est un reflex à l’ancienne, comme un Nikon F3. Sobre, simple mais très, très précis et agréable. Et la visée est simplement d’un autre monde.
Et apparemment on peut changer les verres de visés (comme sur le D3x d’ailleurs), ce qui devrait faciliter la visé avec des objectifs manuels.
En pratique :
En suite, je fais des photos avec les deux boitiers. Rien à signaler, on s’habitue rapidement au mode S 2, un peu plus lent mais, nous le verrons plus tard, tout aussi performant.
Par contre, le fait d’utiliser un boitier qui représente le triple de la valeur du Nikon, qui lui est aussi un des plus chers reflex du moment, limite un peu mon enthousiasme. Bonne idée de Leica d’offrir une assurance, mais cela renchérie encore le paquet.
On s’habitue vite au S2, même si quelques réglages (Le « A » n’est pas le mode « A » mais il faut tourner la molette etc) sont un peu tordus. La plus grande différence entre ces boitiers est le viseur, magnifique pour le S2, et la façon de faire la mise au point plus moderne et plus rapide pour le Nikon D3x.
Donc je dirais que le Nikon à un poil d’avance pour un "shooting", surtout avec sa poigné intégrée et, à mon avis, une meilleure lisibilité des réglages.
Les résultats
Une fois à la maison, les cartes CF sont vidées. Le S2 fait sentir le poids de ses fichiers. Donc prévoir un certain temps, même avec un ordinateur puissant. Mais le Nikon ne fait pas mieux : Si le poids des fichiers NEF n’est qu’un peu plus que la moitié de ceux du S2, ils doivent être convertis du NEF en DNG, ce qui prend aussi pas mal de temps. A la fin, la différence n’est pas très grande.
Le tout à été traité par LR, ce qui permet une comparaison aisée.
Les photos ont été prises en mode A, avec une ouverture de 5,6 pour le Nikon et de 7,2 pour le S2, pour avoir une profondeur de champs comparable. Quelques photos ont été prises à pleine ouverture (2,8 et 2,5 donc), ce qui fait un champ de profondeur plus réduit pour le S2. Au studio, les photos ont été prises en mode M.
Alors, qu’est que ça donne?
Les fichiers sont tous très propres, les couleurs étonnamment semblables, ce qui est partiellement du au calibrage du D3x. Par contre, les noirs du D3x ont une touche de violet, à cause de l’absence de filtre AA (un peu comme le M8).
La mise au point du S2 est presque sans faille, comme celle du D3x d’ailleurs. Quelques photos sont ratés car l’autofocus n’a pas trouvé le bon point (ou c’est moi qu’il ne l’a pas trouvé), mais les cas sont très rares et similaires pour les deux boitiers.
Le contraste et le piqué sond égal pour les deux boitiers. Le Nikon est réglé à 100 ISO et le S2 à 160. Le mannequin à insisté de porter un pull noir qui fait un contraste extrême avec sa peau claire. Du coup, il y a quelques petites parties brulées sur le visage, sur les deux boitiers (le Nikon se sort un peu mieux, avec son capteur CMOS qui permet de mieux rattraper par un traitement). Rien de grave, mais la prochaine fois je vais sous-exposer. Ce qui est agaçant, c’est que le contrôle sur les boitiers n’a pas pu avertir suffisamment le problème.
Et alors, les détails ? ça déchire, le S2 ? Oui et non. Bien évidemment, le S2 avec 50% de pixels de plus (donc environ 20% dans chaque axe) montre un avantage contre le D3x. Toutefois, en pratique, sur écran et imprimé, la différence reste quasiment imperceptible. C’est vrai que sur un portrait classique, le S2 permet des études d’anatomie intéressantes, et des agrandissements incroyables. Mais le D3x n’est pas loin du tout. Et en pratique, c’est plus important d’avoir fait une mise au point parfaite que de choisir un boitier sur l’autre. Il y a des nuances de couleurs, de netteté, de rendu aussi, mais il ils vont une fois en faveur du S2, et l’autre fois en faveur du Nikon. Sur le lot de photos prises, il n’y pas d’effet « Leica » ou on pourrait distinguer immédiatement un boitier. De plus, j'ajoute souvent un post-traitement personalisé, qui éffacerait tout différence.
J’ai fait des tirages en A2 que j’ai soumis à des personnes neutres. Personne n’a donnée une préférence à un des boitiers. Toutefois, les hautes lumières mal récupérés (car parfois irrécupérables) ont parfois fais la différence.
A ce point, je me permets d’insérer une remarque : j’étais plutôt déçu du « bokeh » du Summarit-S 70/2.5 à pleine ouverture. Je le trouve moins agréable que sur le Micro Nikkor 60 AFS G à 2,8. Je n’ai fais pas assez de photos à pleine ouverture, mais il me semble que le bokeh su Summarit est très proche du Summicron ASPH, qui n’est pas non-plus un des meilleurs à mon gout. Mais cela dépends aussi du sujet et de la distance. Et du gout personel, bien sur.
Donc, en résumé, dans le lot des photos que j’ai fais, la qualité Leica ne se distingue pas vraiment dans les images, mais plutôt dans la conception et prise en main de l’appareil. Les deux boitiers ont délivrés des images d’une qualité exceptionnelle, avec un petit « extra plus » du S2.
Ceci dit, ce constat s’entend jusqu’au format A2. On m’a conseillé de comparer à B0, mais cela dépasse le format que j’utilise. Je n’ai pas d’imprimante adéquate à disposition pour comparer des tailles supérieurs à A2.
Vous pouvez télécharger et comparer quelques fichiers ici :
http://steves.zenfolio.com/p439178098
Quelques remarques supplémentaires :
Si on veut utiliser le boitier pour un but précis (pour moi, portraits et nature), il faut prendre en compte le système complet comme il est proposé par les marques. Nikon, par exemple, brille par une offre exceptionnelle d’objectifs de très grande qualité. Du zoom voyage aux focales fixes il y en a pour tous les gouts et besoins. Je dirais par expérience que les nouveaux objectifs AFS-G (notamment le 85) sont exceptionnellement bons. Bien sur, il faut pouvoir avaler le look « plastic » des objectifs moderns mais du coté qualité, c’est du top. Ensuite, et pour moi c’est le point le plus important, c’est le système des flash Nikon CLS, qui est vraiment un outil redoutable. Par infra-rouge ou par radiocommande, les possibilités sont nombreuses. Et ça marche. Surtout pour moi qui aime faire des photos dehors, ces petits flashs sont très pratiques. Combinés avec des pare-soleils et diffuseurs, ce système permet de parer quasiment toute situation photographique.
Leica, par contre, c’est l’anti-these de ce système. Donc simplicité et limitation à quattre focales actuellement (si on a les sous pour les payer, bien sur). Vu le besoin accru de lumière, il faudra investir dans des flash studio ou embarquer systématiquement un trépied.
Aussi, je n’ai pas fais de comparaison « ISO ». On le sais bien, le capteur du S2 est plus limité dans ce domaine. Pour moi, cela ne fait pas de grande différence, j’adapte la lumière à mes besoins. Il y a des photos ou le D3x est limité également, et qu’on utilisera un D700-D3s.
Et le prix dans tout cela ? Un équipement Nikon complet n’est pas donné non plus. Quelques objectifs de qualité, quelques flash (dans mon cas 5 flash SB900 et plus) et un système de radiocommande, le tout s’additionne et rapidement, avec quelques objectifs de pointe, on ne sera pas trop loin d’un S2 avec un objectif.
Mais on aura un équipement de très bonne qualité pour couvrir quasiment tout besoin photographique. Et je ne parle même pas de vidéo.
Un bilan tout provisoire:
On l’a compris, difficile de comparer des pommes avec des poires. Le S2 n‘est pas une alternative pour un boitier reflex pro. Ce n’est pas comme le M9, qui lui aussi est le produit d’une philosophie différente, mais qui à l’avantage d’être compact, tout en offrant une qualité égale à un boitier pro (35 mm, donc). En plus, il y a la possibilité de s’équiper sur un marché d’occasion riche d'objectifs (Nikon, Zeiss, même Leica R).
Le S2 n’est pas une alternative pour un boitier reflex « pro ». Plutôt un complément. Le petit plus de résolution devient tout relatif si on doit « bâcher » à cause de manque de lumière, manque de studio ou manque de confiance dans l’alarme de sa voiture.
Donc, à mon avis c’est plutôt pour les possesseurs de boitiers moyen format que le S2 est conçu. Pour eux, la différence de résolution (s’il y en a) ne se fera pas sentir, ils sont équipés de flashs studio et ont l’habitude de prix élevés. Pour eux, le S2 est un réel progrès : Objectifs conçus pour les capteurs digitaux, étanchéité, maniabilité. De plus, ils peuvent utiliser leurs objectifs avec des adaptateurs, ce qui réduit un peu le cout d’entrée pour le S2.
Petite annotation personnelle :
Ce comparatif n’a rien de scientifique. Il est fait pour me rendre compte d’une éventuelle utilité qu’un S2 pourrait avoir pour moi. Donc c’est très « perso » et mes besoins et ma manière de photographier influencent beaucoup comment j’ai essayé de comparer ces deux systèmes.
La raison me dit : Le Nikon est polyvalent, s’adapte à toutes les situations, en plus je suis déjà équipé de tout ce qui me faut. Sur les photos que j’ai comparé, la différence de qualité du S2 est bien là, mais sur les photos en A 2 quasiment imperceptible. Les projets photographiques que j’ai actuellement (portraits en nature) m’incitent à penser en « Nikon CLS » plutôt qu’en équipement studio ou voyager avec trépied.
La raison me dit aussi que d’emporter un objet d’une telle valeur peut être pénalisant. Mon objectif serait le 120. Avec cette combinaison sur un marché provençal ? Plutôt pas. Dans les champs et écuries ? Je ne pense pas non-plus. Au bord de l’eau, dans une rivière ? Non. Dans le sable d’une plage ? J’hésiterais.
Par contre, la passion me dit : Je veux regarder mes mannequins à travers ce magnifique viseur ! Ils me sourireront tout différament. Et le S2 est beau, la qualité de l’image est impeccable, même si je ne ferrai rarement des agrandissements supérieurs à A2.
Si vous avez une opinion ou un conseil à me donner, n'hésitez pas. Votre avis est bienvenu.
Annexe :
Le D3x produit 6046 x 4032 pixel, ce qui équivaut 64 x 42,7 cm en 240 ppi ou 51,2 x 34,1 en 300 ppi
Le S2 produit 7500 x 5000 pixel, ce qui équivaut 79 x52,9 cm en 240 ppi ou 63,5 x 42,3 en 300 ppi
PS : Vu la longueur du texte, veuillez excuser mon français basique et les fautes orthographiques
Je profite de vivement remercier Didier et son équipe de passionés à Guebwiler, et vous passe leur référence :
Studio Jean Paul ,101 Rue République, 68500 Guebwiller, France
http://www.studiojeanpaul.fr/
Pour marquer le coup, j’ai engagé un mannequin, car je me disais que c’est bien plus sympa que de faire des photos de briques, et il me faut aussi connaître la qualité de l’appareil avec ce que j’aime photographier.
Pour la comparaison, voilà donc mon Nikon D3x « spécial », sans filtre AA et avec un profil LR dédié (calibrage avec Colorchecker). Je lui ai assorti le Nikkor Macro 60/2.8 G. Non seulement c’est un objectif de grande qualité, mais aussi il correspond assez bien au 70/2.5 (focale équivalente à 56 mm).
Prise en main.
Bon je pense que tout le monde à eu l’occasion de prendre en mains un Nikon « pro » : Une réelle brique mais très bien à prendre en main, surtout quand on veut faire du portrait. La prise de vue verticale est très intuitive, tout est à sa place, tout est logique et simple, même si pour le débutant les boutons et affiches sont nombreux (et, en plus, programmables).
Le S2 par contre est le contraire : Design épuré, un peu « Bauhaus », mais taille similaire du D3. Pas de question, il est bien plus beau que le Nikon. La prise en main du S2 est facile et aisé. Même sans grip vertical, la prise de vue en portrait est facile, un peu comme avec le M9. L’appareil n’est pas plus grand ou plus lourd qu’n D3. Par contre, l’objectif est grand : Style boite ravioli, il à la taille d’un zoom Nikon. Mais l’ensemble reste agréable, pas trop lourd et très bien équilibré.
Je n’ai pas eu beaucoup de temps de comparer les affiches du S2. L’écran couleur « au top » est joli, mais en plein soleil il n’est pas très bien lisible. Aussi, les menues manquent un peu de clarté et logique, mais c’est probablement mon manque d’habitude et le manque de temps. Finalement je suis venu pour faire et comparer les photos et pas pour comparer des menus.
Justement, prendre des photos. Alors tout de suite la différence est claire : Le S2 est la « Rolls » de ce comparatif. Le viseur est simplement splendide ! Si on connaît la qualité d’un viseur R6, alors on a la même vue en grand, et en très grand. Simplement magnifique ! La mise au point est rapide, avec un feeling des objectifs Nikon AF (mais c'est du IF, bien sur). Par contre, l’AF est très centré, ce qui demande une mise au point à l’ancienne : Viser, maintenir le focus, recadrer. C’est lent et on a l’impression que c’est moins précis. Et après : Déclenchement ! Souple, soft, agréable et pas bruiant.
En comparaison, le D3x se comporte comme une Renault Gordini : Rafale, AF précis et ultrarapide, déclenchement à la mitraillette, avec un bruit « cheap ».
A mon avis, le S2 est un reflex à l’ancienne, comme un Nikon F3. Sobre, simple mais très, très précis et agréable. Et la visée est simplement d’un autre monde.
Et apparemment on peut changer les verres de visés (comme sur le D3x d’ailleurs), ce qui devrait faciliter la visé avec des objectifs manuels.
En pratique :
En suite, je fais des photos avec les deux boitiers. Rien à signaler, on s’habitue rapidement au mode S 2, un peu plus lent mais, nous le verrons plus tard, tout aussi performant.
Par contre, le fait d’utiliser un boitier qui représente le triple de la valeur du Nikon, qui lui est aussi un des plus chers reflex du moment, limite un peu mon enthousiasme. Bonne idée de Leica d’offrir une assurance, mais cela renchérie encore le paquet.
On s’habitue vite au S2, même si quelques réglages (Le « A » n’est pas le mode « A » mais il faut tourner la molette etc) sont un peu tordus. La plus grande différence entre ces boitiers est le viseur, magnifique pour le S2, et la façon de faire la mise au point plus moderne et plus rapide pour le Nikon D3x.
Donc je dirais que le Nikon à un poil d’avance pour un "shooting", surtout avec sa poigné intégrée et, à mon avis, une meilleure lisibilité des réglages.
Les résultats
Une fois à la maison, les cartes CF sont vidées. Le S2 fait sentir le poids de ses fichiers. Donc prévoir un certain temps, même avec un ordinateur puissant. Mais le Nikon ne fait pas mieux : Si le poids des fichiers NEF n’est qu’un peu plus que la moitié de ceux du S2, ils doivent être convertis du NEF en DNG, ce qui prend aussi pas mal de temps. A la fin, la différence n’est pas très grande.
Le tout à été traité par LR, ce qui permet une comparaison aisée.
Les photos ont été prises en mode A, avec une ouverture de 5,6 pour le Nikon et de 7,2 pour le S2, pour avoir une profondeur de champs comparable. Quelques photos ont été prises à pleine ouverture (2,8 et 2,5 donc), ce qui fait un champ de profondeur plus réduit pour le S2. Au studio, les photos ont été prises en mode M.
Alors, qu’est que ça donne?
Les fichiers sont tous très propres, les couleurs étonnamment semblables, ce qui est partiellement du au calibrage du D3x. Par contre, les noirs du D3x ont une touche de violet, à cause de l’absence de filtre AA (un peu comme le M8).
La mise au point du S2 est presque sans faille, comme celle du D3x d’ailleurs. Quelques photos sont ratés car l’autofocus n’a pas trouvé le bon point (ou c’est moi qu’il ne l’a pas trouvé), mais les cas sont très rares et similaires pour les deux boitiers.
Le contraste et le piqué sond égal pour les deux boitiers. Le Nikon est réglé à 100 ISO et le S2 à 160. Le mannequin à insisté de porter un pull noir qui fait un contraste extrême avec sa peau claire. Du coup, il y a quelques petites parties brulées sur le visage, sur les deux boitiers (le Nikon se sort un peu mieux, avec son capteur CMOS qui permet de mieux rattraper par un traitement). Rien de grave, mais la prochaine fois je vais sous-exposer. Ce qui est agaçant, c’est que le contrôle sur les boitiers n’a pas pu avertir suffisamment le problème.
Et alors, les détails ? ça déchire, le S2 ? Oui et non. Bien évidemment, le S2 avec 50% de pixels de plus (donc environ 20% dans chaque axe) montre un avantage contre le D3x. Toutefois, en pratique, sur écran et imprimé, la différence reste quasiment imperceptible. C’est vrai que sur un portrait classique, le S2 permet des études d’anatomie intéressantes, et des agrandissements incroyables. Mais le D3x n’est pas loin du tout. Et en pratique, c’est plus important d’avoir fait une mise au point parfaite que de choisir un boitier sur l’autre. Il y a des nuances de couleurs, de netteté, de rendu aussi, mais il ils vont une fois en faveur du S2, et l’autre fois en faveur du Nikon. Sur le lot de photos prises, il n’y pas d’effet « Leica » ou on pourrait distinguer immédiatement un boitier. De plus, j'ajoute souvent un post-traitement personalisé, qui éffacerait tout différence.
J’ai fait des tirages en A2 que j’ai soumis à des personnes neutres. Personne n’a donnée une préférence à un des boitiers. Toutefois, les hautes lumières mal récupérés (car parfois irrécupérables) ont parfois fais la différence.
A ce point, je me permets d’insérer une remarque : j’étais plutôt déçu du « bokeh » du Summarit-S 70/2.5 à pleine ouverture. Je le trouve moins agréable que sur le Micro Nikkor 60 AFS G à 2,8. Je n’ai fais pas assez de photos à pleine ouverture, mais il me semble que le bokeh su Summarit est très proche du Summicron ASPH, qui n’est pas non-plus un des meilleurs à mon gout. Mais cela dépends aussi du sujet et de la distance. Et du gout personel, bien sur.
Donc, en résumé, dans le lot des photos que j’ai fais, la qualité Leica ne se distingue pas vraiment dans les images, mais plutôt dans la conception et prise en main de l’appareil. Les deux boitiers ont délivrés des images d’une qualité exceptionnelle, avec un petit « extra plus » du S2.
Ceci dit, ce constat s’entend jusqu’au format A2. On m’a conseillé de comparer à B0, mais cela dépasse le format que j’utilise. Je n’ai pas d’imprimante adéquate à disposition pour comparer des tailles supérieurs à A2.
Vous pouvez télécharger et comparer quelques fichiers ici :
http://steves.zenfolio.com/p439178098
Quelques remarques supplémentaires :
Si on veut utiliser le boitier pour un but précis (pour moi, portraits et nature), il faut prendre en compte le système complet comme il est proposé par les marques. Nikon, par exemple, brille par une offre exceptionnelle d’objectifs de très grande qualité. Du zoom voyage aux focales fixes il y en a pour tous les gouts et besoins. Je dirais par expérience que les nouveaux objectifs AFS-G (notamment le 85) sont exceptionnellement bons. Bien sur, il faut pouvoir avaler le look « plastic » des objectifs moderns mais du coté qualité, c’est du top. Ensuite, et pour moi c’est le point le plus important, c’est le système des flash Nikon CLS, qui est vraiment un outil redoutable. Par infra-rouge ou par radiocommande, les possibilités sont nombreuses. Et ça marche. Surtout pour moi qui aime faire des photos dehors, ces petits flashs sont très pratiques. Combinés avec des pare-soleils et diffuseurs, ce système permet de parer quasiment toute situation photographique.
Leica, par contre, c’est l’anti-these de ce système. Donc simplicité et limitation à quattre focales actuellement (si on a les sous pour les payer, bien sur). Vu le besoin accru de lumière, il faudra investir dans des flash studio ou embarquer systématiquement un trépied.
Aussi, je n’ai pas fais de comparaison « ISO ». On le sais bien, le capteur du S2 est plus limité dans ce domaine. Pour moi, cela ne fait pas de grande différence, j’adapte la lumière à mes besoins. Il y a des photos ou le D3x est limité également, et qu’on utilisera un D700-D3s.
Et le prix dans tout cela ? Un équipement Nikon complet n’est pas donné non plus. Quelques objectifs de qualité, quelques flash (dans mon cas 5 flash SB900 et plus) et un système de radiocommande, le tout s’additionne et rapidement, avec quelques objectifs de pointe, on ne sera pas trop loin d’un S2 avec un objectif.
Mais on aura un équipement de très bonne qualité pour couvrir quasiment tout besoin photographique. Et je ne parle même pas de vidéo.
Un bilan tout provisoire:
On l’a compris, difficile de comparer des pommes avec des poires. Le S2 n‘est pas une alternative pour un boitier reflex pro. Ce n’est pas comme le M9, qui lui aussi est le produit d’une philosophie différente, mais qui à l’avantage d’être compact, tout en offrant une qualité égale à un boitier pro (35 mm, donc). En plus, il y a la possibilité de s’équiper sur un marché d’occasion riche d'objectifs (Nikon, Zeiss, même Leica R).
Le S2 n’est pas une alternative pour un boitier reflex « pro ». Plutôt un complément. Le petit plus de résolution devient tout relatif si on doit « bâcher » à cause de manque de lumière, manque de studio ou manque de confiance dans l’alarme de sa voiture.
Donc, à mon avis c’est plutôt pour les possesseurs de boitiers moyen format que le S2 est conçu. Pour eux, la différence de résolution (s’il y en a) ne se fera pas sentir, ils sont équipés de flashs studio et ont l’habitude de prix élevés. Pour eux, le S2 est un réel progrès : Objectifs conçus pour les capteurs digitaux, étanchéité, maniabilité. De plus, ils peuvent utiliser leurs objectifs avec des adaptateurs, ce qui réduit un peu le cout d’entrée pour le S2.
Petite annotation personnelle :
Ce comparatif n’a rien de scientifique. Il est fait pour me rendre compte d’une éventuelle utilité qu’un S2 pourrait avoir pour moi. Donc c’est très « perso » et mes besoins et ma manière de photographier influencent beaucoup comment j’ai essayé de comparer ces deux systèmes.
La raison me dit : Le Nikon est polyvalent, s’adapte à toutes les situations, en plus je suis déjà équipé de tout ce qui me faut. Sur les photos que j’ai comparé, la différence de qualité du S2 est bien là, mais sur les photos en A 2 quasiment imperceptible. Les projets photographiques que j’ai actuellement (portraits en nature) m’incitent à penser en « Nikon CLS » plutôt qu’en équipement studio ou voyager avec trépied.
La raison me dit aussi que d’emporter un objet d’une telle valeur peut être pénalisant. Mon objectif serait le 120. Avec cette combinaison sur un marché provençal ? Plutôt pas. Dans les champs et écuries ? Je ne pense pas non-plus. Au bord de l’eau, dans une rivière ? Non. Dans le sable d’une plage ? J’hésiterais.
Par contre, la passion me dit : Je veux regarder mes mannequins à travers ce magnifique viseur ! Ils me sourireront tout différament. Et le S2 est beau, la qualité de l’image est impeccable, même si je ne ferrai rarement des agrandissements supérieurs à A2.
Si vous avez une opinion ou un conseil à me donner, n'hésitez pas. Votre avis est bienvenu.
Annexe :
Le D3x produit 6046 x 4032 pixel, ce qui équivaut 64 x 42,7 cm en 240 ppi ou 51,2 x 34,1 en 300 ppi
Le S2 produit 7500 x 5000 pixel, ce qui équivaut 79 x52,9 cm en 240 ppi ou 63,5 x 42,3 en 300 ppi
PS : Vu la longueur du texte, veuillez excuser mon français basique et les fautes orthographiques