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J'aime assez prendre des photographies de rue - un M discret aide assez - mais souvent j'hésite à me poser et fixer les gens pour prendre une photo.
C'est avant tout de la timidité mais quels sont vos astuces pour oser sans complexes et passer la photo volée à la photo assumée.

Je shoote sans me poser de questions.... Au début ça peut déranger, puis on ne fait plus attention à moi... En gros, c'est assez agressif au début, puis il y a comme une symbiose qui se crée entre le sujet et ma petite personne...

Un élément de réponse entendu vendredi soir à Lyon au vernissage de l'exposition de Raymond Depardon.

"Prendre quelqu'un en photo c'est l'agresser. Le meilleur moyen de réussir c'est de l'agresser le moins possible pour que celle-ci soit supportable. Ceci est possible si l'on est très rapide dans l'exécution" (propos de mémoire, il l'a probablement dit mieux)

Point de vue intéressant que je vais essayer d'expérimenter (j'ai le même problème que toi, mes photos sont souvent vides de gens car je n'ose pas trop les "agresser"...

Illustration..


Gêné puis acceptation du regard....
Oudong, Cambodge le 2 Juillet 2008
R8/R6 35mmf2 Tri-X @400 JS12min
Ne pas donner l'impression de voler un instant mais plutôt faire partie intégrante d'une relation entre le sujet et le regard posé le temps d'un déclic (à moins de faire très discrètement et rapidement)... sans prétention... Bref, c'est du feeling... J'ai eu une seule vue au cambodge pour laquelle ça n'a pas collé avec le sujet...

tu es mitrailleur de touristes russes ?

l'idée est intéressante.

pour ce qui est de la rapidité, avec un M c'est pas toujours évident...
En plein jour, on peut faire de l'hyperfocale et alors là on est très rapide, quand la lumière commence à manquer ou que l'on veut utiliser des profondeurs de champs faibles et qu'en plus le viseur se voile un peu ... d'ailleurs j'arrive rarement à faire une mise au point verticale je commence à l'horizontal et après je cadre vertical...

c'est sûr que pour avoir un bon cliché il faut créer un lien avec la personne photographiée...

Oneshot, écoutes les conseils de "Papa Alain" mais ne les appliques SURTOUT pas
Connement j'avais complètement décalé mon télémètre de M2 et j'ai bien dû pendant environ 1 an "faire avec" .... et c'est moins dur que l'on croit:
- une focale courte, idéalement 35 mais je l'ai fait au 50
- une pellicule un peu sensible, 400 ISO dans mon cas car, hélas, on a du mal à descendre en dessous de f:4 ou plutôt 5,6
- une estimation de distance mais, souvent en scènes de rue, une MAP calée vers 3 ou 5m.
- un coup de cellule large en anticipation (dans mon cas Leicameter); 2s à mouliner tout ça et ouverture "moyennée bibi"
On peut shooter très très vite et avec peu de déchets en pleine journée; bcp plus difficile quand la lumière baisse.
Je suis heureux, très, car mon M2 est maintenant réglé& au poil .... mais je suis devenu "pataud" car je n'ose plus pifométriser autant qu'à cette époque .... et pourtant, c'est bien ainsi que j'avais débuté en photo dans les années 65 où je n'avais ni cellule, ni télémètre. On se rend bcp trop esclave de toutes ces assistances et, si on y gagne un peu en qualité de photos, on y perd énormément en vivacité, spontanéité ET "sureté" de l'appréciation de la lumière.

Alain

autant en plein jour, on peut effectivement faire plus d'approximations (du fait d'une profondeur de champs plus grande), la nuit tombée, même dans les rues éclairés par lampadaires et bars il faut impérativement faire la mise au point... l'autre jour je me baladais j'était obligé d'être entre 2.8 et 4 avec un temps de 1/15 1/30 avec une HP5+ à 400... je ne sais pas ce que ça donnera...
ceci dit la prochaine fois je pousserais la HP5+ à 1600 ça me donnera un peu plus de lattitude.

pour ce qui est de la prise de photo en elle même, un 50mm peut aider un peu par rapport à un 35mm où on doit être bcp plus proche du sujet et donc moins discret.

pt un jour je me mettrais à 50 cm du sujet et clac

Oui: maintenant que mon M2 a son télémètre pile poil, j'ai voulu tester une optique sur laquelle j'avais énormément de préjugés, l'Elmar 2,8 / 50mm (donc rentrant) C'était peut être avant tout son ergot verrouillable sur l'infini qui me tentait .... ENCHANTE: utilisant un pare-soleil assez volumineux, je retourne celui-ci, le coiffant d'un bouchon plus que je ne rentre l'objectif. En prise de vue rapide et parce que mon télémètre est maintenant pile poil, je trouve cet ensemble fantastique d'autant que, perso, je suis psychologiquement incapable de me coler sous le nez des gens pour les shooter.
Je ne suis pas en désaccord avec toi, loin de là, sur les conditions d'éclairage difficiles mais je dis qu'il faut "se boter le cul", oser même quand on se croit "out" .... et on peut avoir de bonnes surprises: au 35, main levée, 1/8 sur M2

Alain

hello
afficher un sourir discret aide beaucoup....
J.Ph.

Je suis d'accord avec Romu.

Le 50 est trop long.

je me demande si , pour moi, le 28mm n'est pas la bonne focale pour ce type de prise de vue.

pour le moment je cherche encore mes marques.

Première règle Incontournable... 8)

Au 35, en étant si proche, les gens doivent très probablement ne pas se sentir dans le cadre et donc ne pas se sentir "menacés".

Du coup, romu, plus on utilisera une focale courte, plus ce sera vrai ?

C'est assez logique finalement...

oui moi j'ai trop peur aussi de leurs reactions, donc je les prends de dos , lol

mais bon j'adorerais prendre les gens direct de face...

a moi d'etre moins timide et au cas ou , courir.....vite

La question est "comment oser prendre les gens", donc je considère que toutes les questions techniques (objectif, exposition mise au point...) sont maîtrisées et que la vraie question est de savoir quel rapport avoir avec les gens que l'on photographie.

Personnellement je dirais : ça dépend.

L'idéal : avoir son temps, se fondre dans le paysage urbain, jusqu'à ce qu'on vous oublie, et prendre ses photos discrètement... C'est le seul cas, AMHA, où l'on peut utiliser une optique supérieure au 50.

L'idéal (bis) : un contact visuel avec son sujet, un échange de sourires, on sait si la photo sera acceptée ou non. C'est, je crois, plus facile à faire quand on est une femme, qui ne sera a priori pas considérée comme agressive.

La photo volée : surtout ne pas regarder son sujet, qui ne pensera pas être le centre d'intérêt. Avoir si possible un arrière-plan qui puisse justifier qu'on photographie à cet endroit... Il arrivera au sujet de s'excuser d'avoir pénétré dans le champ...

La photo volée (bis) : repérer son cadrage, garder l'appareil au bout du bras, regarder ostensiblement ailleurs...

A éviter : le milicien devant la Loubianka, et autres situations comparables.

A conseiller : certains pays comme le Japon, où je n'ai jamais rencontré le moindre refus d'être photographié ; certains lieux touristiques, où prendre des photos de gens qui se font photographier ne pose pas de problème.

A surveiller : les diodes dans le viseur du M6, M7, MP peuvent vous faire repérer en ambiance sombre (vérifiez : quand on est juste dans l'axe, elles se voient). Il m'est arrivé d'ôter les piles (métro, marchés couverts).

Je n'ai été obligé de courir vite qu'une seule fois (ouvriers d'un chantier de construction d'un quartier en luxueuse rénovation à Moscou). Parler la langue du pays peut être utile.

Piga

sujet déjà débattu ici : http://www.summilux.net/forums/viewtopi ... ht=#244025

pour info mes 2 premières images postées pour illustrer ce fil sont faites au 50 et la 3ème au 90...Le 35 n'est absolument pas une nécessité pour réaliser ce genre d'images...