Charme, soft et n&b...

fotoman2010
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à Coignet

Je ne reconnais pas dans l'image de la femme objet que tu semble parler.
Toutes les femmes que je côtoie (au travail, modèles photo, amies, etc) sont des femmes indépendantes et "cultivées" et mes photos ne les choquent pas.
Tu parle de nature : mais la nature c'est aussi la diversité, les différences (homme/femme), attirance réciproque, etc. Ce sont ces aspects qui rendent la vie si excitante et en fin compte si humaine !

Bonne journée! :wink:
"Dans l’œuvre c'est l'avènement de la vérité qui est à l’œuvre." - Martin Heidegger
fabrice deutscher
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Vieux briscard
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Coignet a écrit :
aeg a écrit :
Tu rentres dans le tunnel de la pensée unique

ERRATUM : faute de frappe. Il fallait lire de ta pensée unique ; c'est là que c'était drôle.
Mea culpa.

Si nos avis divergent, ce qui, tu en conviendras, fait beaucoup pour 2, ce n'est pas bien grave au fond, car je sais qu'à un moment, où à un autre, nous serons d'accord.
Je ne répondrai que sur le point de la pornographie : je la situe au niveau du vulgaire. Du calendrier Pirelli rechapé. De la représentation du sexe béant de la femme ou de chibres turgescents, pour ne citer que quelques exemples, en vrac.
A contrario, le sexe béant peint par Courbet, même si sa destination initiale demeure incertaine, n'est à mes yeux ni pornographique, ni érotique (ou alors, vraiment à peine ; mais compte tenu de son titre, cela devient Oedipien c't'affaire).

La pornographie est la vulgarisation de l'érotisme, au sens de la mise à portée des masses dépourvues d'imagination.

Bises, Mon Coignet, en cette période de fêtes.


Note pour plus tard : plus de réponse avant le café du matin.


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Anonyme 1
si vous voulez vous cultiver facilement sur ces questions, je recommande ceci Beauté fatale

il y a dans ce fil un peu plus haut une discussion sévère car le modèle féminin est musclée (culturiste ?) , bref il ne répond pas aux canons du genre. On tient je crois la réponse ; quand on n'a pas sous les yeux une nouvelle variation sur le même thème du corps de la femme, avec au fond une mémoire encombrée par Newton et Jonvelle, la gène est perceptible. C'est dur de penser contre soi-même.
fabrice deutscher
    Pour pousser un peu plus loin...
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Vieux briscard
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Sinon, il y a cet excellent ouvrage ^^


Illustration © DR
-
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ValérieB
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C'est beau.
ValérieB
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Lorsque j'étais plus jeune, je me promenais dans la forêt de Fontainebleau, avec un ami de longue date, un sage et psychiatre. Il aimait me raconter, comment certains de ses patients, arrivaient à exprimer une position, tout en refusant de l'exprimer, un concept bancal, mais qui a toujours eu le don de me fasciner, moi cartésienne jusqu'au bout des ongles.

Véridiquement, je trouve ça beau.

Edit : Ce n'est pas pour vous embêter Gille. Peut être est ce un peu maladroit de ma part.
Coignet
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agent technique
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fotoman2010 a écrit :
Toutes les femmes que je côtoie (au travail, modèles photo, amies, etc) sont des femmes indépendantes et "cultivées" et mes photos ne les choquent pas.
Tu parle de nature : mais la nature c'est aussi la diversité, les différences (homme/femme), attirance réciproque, etc. Ce sont ces aspects qui rendent la vie si excitante et en fin compte si humaine !

Je l'ai bien compris et n'ai pas dit le contraire.
Quant à la diversité, c'est aussi celle des opinions, concernant les relations homme/femme, et les modèles sociaux.

aeg163 a écrit :
aeg a écrit :
Tu rentres dans le tunnel de la pensée unique

ERRATUM : faute de frappe. Il fallait lire de ta pensée unique ; c'est là que c'était drôle.

Cela change en effet totalement le sens.
Ma pensée à ce sujet est constante, ses variations se situant à la marge.

venturi a écrit :
il y a dans ce fil un peu plus haut une discussion sévère car le modèle féminin est musclée (culturiste ?) , bref il ne répond pas aux canons du genre. On tient je crois la réponse ; quand on n'a pas sous les yeux une nouvelle variation sur le même thème du corps de la femme, avec au fond une mémoire encombrée par Newton et Jonvelle, la gène est perceptible. C'est dur de penser contre soi-même.

Tu as tout à fait raison, et j'ai failli faire référence à ceci dans mon précédent message. Les réactions négatives exprimées à propos de ces photos m'ont sur le moment étonné.
sepia
    La photographie de charme est-elle de l'art ?
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fotd a écrit :
Pas convaincu par ton combat. Cette photographie n’informe ou ne forme pas. C’est une représentation classique dans un courant dominant de photographie dite de charme ou la femme est un stéréotype dans beauté, distante et ne s’abandonne qu’à elle-même. Elle devient objet car la scène est improbable, la spontanéité feinte et le réalisme absent. C’est un exercice de style sans cause et sans conséquence.

Si la question est celui du style qui devient cliché (et que ce cliché dérange). Elle se pose à quasiment toutes les photos que nous postons. En tout cas, en tant que photographe, nous devrions nous la poster systématiquement avant de poster. Et nous (de majesté) ne posterions pas grand-chose...

La photographie de charme est-elle de l'art ?

Pour moi la réponse est non.
Peu de photographes qui ont travaillé pour Lui ou Playboy ont laissé leur nom dans l'histoire de la photographie.

Faut-il interdire la photographie de charme ?
Non. Les modèles sont des professionnelles. Pour elles, poser pour ce type de photo est un travail. C'est leur choix.

La photographie de charme est-elle utile ?
Oui. C'est une aide non négligeable pour de nombreux summiluxiens qui n'ont pas de copine.
ValérieB
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:D

Une pensée particulière aux summiluxiens qui n'ont pas de chats également uhuhuhuhuhu :D

Gilles T a écrit :
Merci de ces précisions ValérieB, ça éclaire ma lanterne et j'en ai besoin car il y a peu de temps que je suis sorti de ma caverne.



PS: s'il vous plaît, mettez un s à Gilles, le fait de "l'oublier" à un sens très particulier sur ce forum :idea:


Oups désolée pour le S, je comprends tout à fait, le "S" identitaire, pouvoir se retrouver, se sentir être.

Vous dites que vous êtes sortis d'une caverne ? Si c'est ce que je comprends, je vous souhaite un prompt rétablissement, et si je peux me permettre un conseil, n'hésitez pas à aller vers l'autre, et surtout ne pas se replier sur soi, et se protéger futilement, derrière une attitude agressive. ( je suis allé lire vos dernières contributions sur le forum )

Mais on fait du hors sujet, désolée encore une fois.

Val.
Phil VDD
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Vieux briscard
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Arquennes
Votre débat m'a remémoré certains textes de mon professeur, Henri Van Lier, que je ne résiste pas à vous proposer.


"La photographie a deux effets opposés, ce qui rend difficile tout discours à son propos. Elle est, à certains égards, ce qu'il y a de plus vague et, à d'autres, ce qu'il y a de plus clair. Non-scène pourtant, pourrait-on dire, dans les deux cas. Tantôt parce qu'elle reste en deçà des évidences de la scène. Tantôt parce qu'elle les rend aveuglantes, dans l'abstraction inverse."

Henri Van Lier
"Philosophie de la Photographie".
dans "Les Cahiers de la Photographie", 1983.



"LES CONTRASTES DE CONFIGURATION

"L'idée d'une similitude qu'une différence rend plus sensible…"
Georges Bataille, L'érotisme.

(Les facteurs anatomiques, quoique statiques), sont plus apparents; ils se prêtent mieux à la comparaison visuelle, la plus nette; ils demeurent dans l'imagination et fournissent matière aux arts et à la littérature. Il faut s'attendre à ce qu'ils soient particulièrement éloquents chez l'être humain, s'il est vrai qu'un animal exhibe un corps d'autant plus expressif que son index de céphalisation est plus élevé [27].

A ce propos, Buytendijk a soutenu que la femme avait une apparence plus symétrique, ce qui lui ferait exprimer l'acceptation, le recueillement : prêtres et orants de toutes les religions adoptent une certaine frontalité, tandis que les conduites de mise en question se manifestent par les dissymétries du visage et du corps. Le corps féminin ferait preuve également de plus de juvénilité, c'est-à-dire de disponibilité aux possibles, s'alliant bien avec la prédominance de la symétrie [28]. Mais ces traits sont enclins à varier selon les cultures. Tout en reconnaissant qu'ils éclairent la femme occidentale et s'accordent assez avec les structures féminines essentielles pour être presque constants, nous ne les compterons pas parmi les caractères premiers sur lesquels nous voulons prendre appui.

Par contre, il est bien fondamental que la femme ait un corps plus offert, plus proposé que celui de l'homme : le développement des mamelles et des hanches comme aussi la constitution adipeuse rendent plus voyantes ses zones passives, celles qui ne sont pas agissantes comme le visage, les mains, les muscles. Tandis que le corps masculin devient significatif dans la mesure où il annonce ou rappelle des actions, celui de la femme se suffit assez comme présence ou comme paysage. Dans l'art et dans la vie, en sus des significations qu'il a, il est sens, Goethe eût dit « forme » [29].

Et plus offert, il s'ouvre davantage. Sans doute la matrice n'est pas le simple terrain de croissance que voulait Aristote, et l'ovule est aussi actif que le spermatozoïde, mais la femme demeure sexuellement réceptrice et se vit - est vécue - comme le lieu d'un devenir; son corps s'offre mieux en accueil, refuge, repos, pour l'enfant et l'amant. Somme toute, il y a deux modes de l'ouverture. Celle de l'homme, proversive, brisée [30], se préparant à disposer des objets autour de soi en un monde, dans l'activité du travail ou du jeu expansif. Celle de la femme, recueillante, intussusceptrice, consentant à déclore la forme pour la nourrir, pour enrichir son immanence. La posture coïtale féminine des membres inférieurs est le mode ultime de cette brisure d'enveloppement, de cette rupture et proposition de soi pour accueillir en soi. L'anatomie consonne donc à la physiologie lorsqu'elle invite la femme à se vivre, plus que l'homme, en sujet-objet pour les autres mais aussi pour soi-même, à se percevoir comme le lieu d'un laisser-être dans le contact, la continuité, le recueillement sur le devenir Intime, viscéral.

Néanmoins nous omettons ainsi le contraste anatomique essentiel : la présence ou l'absence de pénis. C'est un phénomène remarquable, fortement souligné chez l'être humain du fait de la station debout, de la centralité de l'appareil génital, de l'accentuation pubienne du système pileux, qui signale le sexe immédiatement après le visage. Des Vénus préhistoriques au Zeus de Sounion, la statuaire a commenté cette façon dont notre corps se focalise diversement vers le triangle génital et désigne un être bipolaire. Il y a là une expérience plastique et affective complexe dont nous allons devoir sérier les aspects.


L'intention sexuelle - Henri Van Lier


Bonne fin d'année et surtout faites-vous plaisir.
:D
"Toute photographie est une fiction qui se prétend véritable. (...) la photographie ment toujours, elle ment par instinct, elle ment parce que sa nature ne lui permet pas de faire autre chose." Joan Fontcuberta
ValérieB
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Paris 16e
Gilles T a écrit :
Là, je ne pense pas que vous me compreniez, ce qui est assez logique puisque "cartésienne jusqu'au bout des ongles".
En revanche je me demande si je ne comprends pas assez bien l'oubli du "s" qui, associé à une quête de mes "dernières contributions" qualifiées "d'agressive", me rappelle quelqu'un :idea:

Pour ce qui concerne la "caverne", ce n'est pas une maladie je vais bien rassurez vous, je ne peux que vous inviter à vous tourner vers la mythologie qui éclaire tant les comportements dits "modernes".

Cordialement,


Désolée, Gilles, vous me prétez des intentions que je n'ai pas, d'ailleurs vous sous entendez que je suis quelqu'un d'autre ?? Si vous habitez Paris. Il nous est très simple de se rencontrer autour d'un thé ou d'un café, à votre convenance.
fotoman2010
    Re: La photographie de charme est-elle de l'art ?
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Habitué
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Paris
sepia a écrit :
La photographie de charme est-elle de l'art ?

Pour moi la réponse est non.
Peu de photographes qui ont travaillé pour Lui ou Playboy ont laissé leur nom dans l'histoire de la photographie.

Faut-il interdire la photographie de charme ?
Non. Les modèles sont des professionnelles. Pour elles, poser pour ce type de photo est un travail. C'est leur choix.

La photographie de charme est-elle utile ?
Oui. C'est une aide non négligeable pour de nombreux summiluxiens qui n'ont pas de copine.


Bonjour
Je te réponds point par point :
1) Quelle est la définition de l'art?

Extrait de Wiki par exemple:
L’art est une activité humaine, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait, s'adressant délibérément aux sens, aux émotions et à l'intellect. On peut dire que l'art est le propre de l'homme, ce qui le distingue au sein de la nature, et que cette activité n'a pas de fonctions clairement définies.
Effectivement, les définitions de ce concept varient largement selon les époques et les lieux, et aucune d'entre elles n'est universellement acceptée. Ainsi, pour Marcel Mauss, « un objet d'art, par définition, est l'objet reconnu comme tel par un groupe. » C'est pourquoi les collections de productions artistiques peuvent être classées et appréciées diversement selon les cultures, les auteurs et les institutions.



2) Interdire la photo de charme? et quoi encore dans un pays comme la France?
Sinon mes modèles ne sont pas professionnelles mais occasionnelles :wink:

3) J'ai une copine et je continue à en faire. Je me porte très bien :cool:
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Victor Bel
    oui mais non mais si..
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Coignet a écrit :
(...) D'une part, aucune des femmes que j'ai pu fréquenter nues n'a eu ce genre de poses, d'autre part, ces poses supposent un type de relation mâle/femelle univoque, qui ne me semble pas répondre à la simple égalité sexuelle entre personnes : ces pages sont en grande partie habitées de femmes présentées comme étant sur le point de satisfaire les besoins masculins. (...)

Bonjour,

Ce qui est évoqué ainsi comme sujet est beaucoup plus complexe qu'il n'y parait car on peut effectivement essayer de photographier ces rapports différemment, ce sera une illusion que d'essayer de s'émanciper des rapports sexués si le photographe et le sujet ne sont pas du même genre, les postures de soumission / domination aux modèles sociaux en font précisément partie.
Certains réprésentent les femmes d'une manière plus ou moins orientée sexuellement pendant que d'autres en chercheront une autre plus dégagée, mais sortir du désir de l'autre est quelque chose qui n'est pas sans danger, voire naïf, et plus grand est le danger de vouloir montrer son propre désir sans savoir si la personne en face est à même de le recevoir. Qu'on le veuille ou qu'on le nie, les rapports sont toujours biaisés entre un photographe et un modèle du sexe opposé, qu'il et elle soient pro ou d'opportunité.

Cela peut aller d'un rapport simple et assez habituel (par ex: montre moi / je vais te montrer comment je /tu pourrais être désirable) à un rapport moins banal apparemment (montre moi / je vais te montrer qui je suis / tu es nue) mais qui n'est pas sans perversion, car on aura beau avoir les meilleures intentions, lorsqu'une personne se montre nue devant une autre du genre opposé qui la photographie, il y a un enjeu intime qu'on ne peut pas éviter, et désirer avoir quelque chose de plus ou de différent du "conventionnel" est en réalité demander énormément plus d'intimité, mais en miroir le photographe doit en proposer lui (ou elle) aussi davantage, car un portrait c'est deux personnes fondues dans la même image... Si la balance n'est pas à l'équilibre, on devient voyeur, ou provocateur, ou vulgaire, ou autre.

Du coup ce qui était une forme d'émancipation socio-culturelle devie vers une intimité à certains égards assez perverse quand on n'est pas intime avec le modèle à priori. Bref, vaste sujet et peu d'image.. :cool:

Victor
La réponse est oui
fotoman2010
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Je vois que le fil est devenu trop intellectuel pour mon petit cerveau de photographe :mrgreen:

Sinon il y a toujours un petit coté de perversion/pulsion/interdit en chacun/chacune de nous. L'importance est de faire des choses avec le consentement mutuel.
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MIMI 25
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DOUBS
Je suis bien d'accord avec toi.
Il faut arrêter de vouloir porter des jugements sur tout et tout le monde.
A force,ça gâve.
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