
La présence de marais salants utilisant les techniques solaires est attestée dans la région de Guérande dès le VIIème siècle, mais les sources et les avis varient…
L’impulsion est venue des propriétaires et des abbayes et de la quête de terres.
Un premier pic est atteint au XIVème siècle puis au XVIIème et, enfin, au XIXème siècle.
Depuis les années 60, seuls les marais guérandais restent très actifs sur la côte atlantique et la reprise date des années 70 avec un effort de réorganisation,
un fermage remplace la tradition orale, et même de formation, qualifiante sans oublier un label (rouge). Le site est classé,
ce qui protège aussi la faune et la flore de la pression foncière.
On comptait 280 à 300 paludiers en 2002 pour l’ensemble des bassins de Batz-Guérande, soit 11 800 œillets,
pour une production moyenne de 12 000 tonnes de gros sel et 300 tonnes de fleur de sel.
En 1850, les 4 bassins (Pornichet et Pénestin ont disparu) rassemblaient 950 familles pour 33 400 œillets.
L’usage du sel est connu depuis le néolithique et la richesse qui en naît est aussi à l’origine de monuments funéraires.
Jusqu’à la Révolution, la région bénéficiait du régime de la troque permettant de faire des échanges, sel contre blé, en franchise d’impôt.
Ailleurs, la taxe ou gabelle est lourde et il faut des gabelous pour contrôler et punir les trafics (jusqu’aux galères).
Une flotte spéciale a aussi permis les échanges internationaux, vers la mer du Nord et la Baltique, dominés au XVIIIème par des étrangers.
En 1806, la taxe devient locale et le blocus rend impossible l’exportation.
Pour aménager le marais salant, les hommes ont tenu compte des niveaux des plus hautes et des plus basses mers.
Le long et en retrait des étiers, sur les baules (prairies inondables), ils ont élevé des talus (fossés)
délimitant des bassins aux formes et fonctions différenciées et aménagé des circuits de circulation entre la mer et la saline, dans les deux sens.
Le premier bassin est la vasière qui est située au-dessus du niveau moyen des hautes mers
et elle reçoit l’eau de mer venant des traicts suivant les étiers puis des émissaires plus étroits,
les bondres, au travers de vannes ou de trappes.
La vasière est un réservoir, une surface de chauffe ou d’évaporation et aussi un bassin de décantation pour les salines qu’elle dessert par gravité.
Au fond se trouve une raie ou riage et un peluet ou cœur. On y pêchait aussi quelques poissons dont des anguilles.
La surface varie de 3 à 8 ha.
La vanne est ouverte à partir de mars et l’eau pénètre lors des marées hautes,
puis en fonction des besoins grâce à une pierre de niveau qui sert à la mesure sous le contrôle d’un moreyeur.
L’eau gagne ensuite le cobier qui est un bassin intermédiaire, de chauffe, d’évaporation et de concentration des sels.
La hauteur de l’eau est inférieure de quelques centimètres à celle du peluet et le trajet peut être ralenti par des ponts en quinconce.
L’eau gagne ensuite la saline qui se présente comme un espace compartimenté, de forme géométrique et de taille variable.
Les deux tiers sont des bassins de chauffe et de concentration (fards)
et l’autre tiers est composé de bassins de saumure (adernes) et de cristallisation (œillets).
L’eau passe des adernes aux œillets par un passage nommé délivre. La surface moyenne d’un œillet est de 70 m2.
Les œillets se reconnaissent à leurs plates formes circulaires (ladures) situés sur les plus grands côtés. Le nombre d’œillets varie de 3 à 180 !
Un hectare de marais est nécessaire au fonctionnement de 14 à 17 œillets.
Le plus souvent, ces œillets sont organisés en éléments parallèles, en rangées (scannes) qui forment des loties regroupant 4 à 30 œillets
et chaque lotie dispose d’un emplacement de stockage ou trémet.
De la sortie de la vasière à l’entrée des adernes, l’eau parcourt ainsi 300 à 400 m par simple gravité,
régulée par un paludier en fonction des conditions atmosphériques.
(Sources diverses)
Au sol, le sujet est photogénique, mais vu du ciel, on perçoit mieux cette organisation.
1. Le traict du Croisic, avec la pointe de Pen Bron, à marée plutôt basse

2. Cette partie du traict est alors à sec avec des alignements de poteaux (moules)

3. Déjà se dessinent les rapports entre les talus, les vasières et bassins

4. On devine mieux le travail des hommes, dur labeur qui perdure

5. Avec une rigoureuse géométrie, marquée par les alignements d'oeillets et de ladures

6. Qui n'empêche pas de rappeler les savantes intrications

7. ou les détails

8. Alors que ces marais s'étendent au loin, vers Batz,
tout en incluant quelques villages comme Saillé

L’impulsion est venue des propriétaires et des abbayes et de la quête de terres.
Un premier pic est atteint au XIVème siècle puis au XVIIème et, enfin, au XIXème siècle.
Depuis les années 60, seuls les marais guérandais restent très actifs sur la côte atlantique et la reprise date des années 70 avec un effort de réorganisation,
un fermage remplace la tradition orale, et même de formation, qualifiante sans oublier un label (rouge). Le site est classé,
ce qui protège aussi la faune et la flore de la pression foncière.
On comptait 280 à 300 paludiers en 2002 pour l’ensemble des bassins de Batz-Guérande, soit 11 800 œillets,
pour une production moyenne de 12 000 tonnes de gros sel et 300 tonnes de fleur de sel.
En 1850, les 4 bassins (Pornichet et Pénestin ont disparu) rassemblaient 950 familles pour 33 400 œillets.
L’usage du sel est connu depuis le néolithique et la richesse qui en naît est aussi à l’origine de monuments funéraires.
Jusqu’à la Révolution, la région bénéficiait du régime de la troque permettant de faire des échanges, sel contre blé, en franchise d’impôt.
Ailleurs, la taxe ou gabelle est lourde et il faut des gabelous pour contrôler et punir les trafics (jusqu’aux galères).
Une flotte spéciale a aussi permis les échanges internationaux, vers la mer du Nord et la Baltique, dominés au XVIIIème par des étrangers.
En 1806, la taxe devient locale et le blocus rend impossible l’exportation.
Pour aménager le marais salant, les hommes ont tenu compte des niveaux des plus hautes et des plus basses mers.
Le long et en retrait des étiers, sur les baules (prairies inondables), ils ont élevé des talus (fossés)
délimitant des bassins aux formes et fonctions différenciées et aménagé des circuits de circulation entre la mer et la saline, dans les deux sens.
Le premier bassin est la vasière qui est située au-dessus du niveau moyen des hautes mers
et elle reçoit l’eau de mer venant des traicts suivant les étiers puis des émissaires plus étroits,
les bondres, au travers de vannes ou de trappes.
La vasière est un réservoir, une surface de chauffe ou d’évaporation et aussi un bassin de décantation pour les salines qu’elle dessert par gravité.
Au fond se trouve une raie ou riage et un peluet ou cœur. On y pêchait aussi quelques poissons dont des anguilles.
La surface varie de 3 à 8 ha.
La vanne est ouverte à partir de mars et l’eau pénètre lors des marées hautes,
puis en fonction des besoins grâce à une pierre de niveau qui sert à la mesure sous le contrôle d’un moreyeur.
L’eau gagne ensuite le cobier qui est un bassin intermédiaire, de chauffe, d’évaporation et de concentration des sels.
La hauteur de l’eau est inférieure de quelques centimètres à celle du peluet et le trajet peut être ralenti par des ponts en quinconce.
L’eau gagne ensuite la saline qui se présente comme un espace compartimenté, de forme géométrique et de taille variable.
Les deux tiers sont des bassins de chauffe et de concentration (fards)
et l’autre tiers est composé de bassins de saumure (adernes) et de cristallisation (œillets).
L’eau passe des adernes aux œillets par un passage nommé délivre. La surface moyenne d’un œillet est de 70 m2.
Les œillets se reconnaissent à leurs plates formes circulaires (ladures) situés sur les plus grands côtés. Le nombre d’œillets varie de 3 à 180 !
Un hectare de marais est nécessaire au fonctionnement de 14 à 17 œillets.
Le plus souvent, ces œillets sont organisés en éléments parallèles, en rangées (scannes) qui forment des loties regroupant 4 à 30 œillets
et chaque lotie dispose d’un emplacement de stockage ou trémet.
De la sortie de la vasière à l’entrée des adernes, l’eau parcourt ainsi 300 à 400 m par simple gravité,
régulée par un paludier en fonction des conditions atmosphériques.
(Sources diverses)
Au sol, le sujet est photogénique, mais vu du ciel, on perçoit mieux cette organisation.

1. Le traict du Croisic, avec la pointe de Pen Bron, à marée plutôt basse

2. Cette partie du traict est alors à sec avec des alignements de poteaux (moules)

3. Déjà se dessinent les rapports entre les talus, les vasières et bassins

4. On devine mieux le travail des hommes, dur labeur qui perdure

5. Avec une rigoureuse géométrie, marquée par les alignements d'oeillets et de ladures

6. Qui n'empêche pas de rappeler les savantes intrications

7. ou les détails

8. Alors que ces marais s'étendent au loin, vers Batz,
tout en incluant quelques villages comme Saillé
