Gérard 13 a écrit :
Merci Robert et Pat69
Le débat soulevé par Alexane est très intéressant car effectivement on se demande souvent si on en fait trop ou pas assez.
Je publie depuis peu sur ce forum justement pour avoir des avis qui permettent les échanges.
J'aime beaucoup Salgado dont je possède quelques livres mais il m'arrive parfois de trouver certaines de ces photos un peu exagérées.
Tout ça reste bien sûr très subjectif mais il est intéressant de connaître le pont de vue des gens passionnés que vous êtes.
Robert j'ai beaucoup aimé votre allusion au mont Fuji ainsi que le coucher de soleil en N & B.
La photo de nuages en mer de Chine est un exemple de ce que la nature peut nous offrir et le fichier a été converti et post-traité, un peu de contraste et de "structure" pour renforcer la visibilité des rayons du soleil, et quelques ajustements localisés dans Capture One.
La photo du Mt Fuji évoqué à Kumamoto est très proche de l'original couleur, mais je la trouvais plus parlante, "graphique", en noir et blanc.
J'aime beaucoup Salgado, et son épouse qui est indissociable à plus d'un titre, en tant qu'individus, que j'ai eu le plaisir de rencontrer à plusieurs reprises,
et en tant que photographe dont il faut reprendre les premiers livres.
Ses photos tirées en noir et blanc en argentique sont magnifiques d'équilibre, sans parler des sujets ou des compositions, et cela peut s'observer jusqu'à Genesis qui est un tournant relatif.
La suite, et notamment une partie du travail sur l'Amazonie, partiellement argentique aussi, témoigne d'un traitement différent qui peut rebuter, mais qui se conçoit dans un ensemble homogène.
Cela reste une interprétation comme le serait l'interprétation d'une oeuvre musicale. Oui, les contrastes sont forcés et, oui, il y a du "grain" et des artefacts de toutes sortes,
mais les cieux dans ces régions sont somptueux tout en étant violents, accompagnés de pluie et de vent. L'obsession de la gamme de gris pourrait effacer cette violence...
Enfin, pour en revenir aux variantes, je me souviens d'un article publié dans une revue de photographie il y a déjà une ou deux décennies où Michael Kenna montrait une dizaine de versions de la même photo en tirage argentique, technique à laquelle il est toujours fidèle. Or, ses photos et ses tirages sont des modèles d'équilibre, de contraste, de douceur et de luminosité.
Il revient toujours à une forme d'équilibre "tonal".
Cela dit, Alesane a parfaitement raison, les nouveaux outils, pas si nouveaux, saturent l'oeil et la multiplicité des versions possibles peut conduire à un "mauvais" choix.
Le mieux est de laisser reposer et d'y revenir, en corrigeant la version ou en repartant de zéro, ou de demander un avis et, ceci n'ayant pas valeur d'exemple, mon épouse a souvent un avis différent
En argentique, les variantes existent, à partir du négatif, avec les grades, les papiers et les masquages, mais le nombre de versions est plus limité et on peut choisir une fois le tirage sec. La reproductibilité est moins évidente !
Encore une fois, l'important est que la série soit homogène quelque soit le parti pris et ce n'est que mon avis.
Bref, merci de ces échanges qui enrichissent le forum
