michel (proteus) |
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Spécialiste Messages : 2741Depuis le 8 jan 2005 metz |
Hier je suis allé voir l'exposition Richard Avedon au Jeu de Paume et j'en suis sorti ébloui.
L'exposition est divisée en trois sections: les photos de mode, les portraits de célébrités et des tirages de son travail "In the american West" Dans ces photos de mode, Avedon introduit le mouvement. La célèbre photo Dovima avec les éléphants, robe du soir de Dior 1955 est sublime, légèreté et grâce de cette femme encadrée par la puissante masse des éléphants. Je suis resté scotché devant le portrait de Marilyn Monroe réalisé en 1957. Le regard de Marilyn qui se perd laisse apparaître un sentiment de grande fragilité, comme une annonce de son tragique destin. Son travail In the american West est représenté par de grands tirages très denses. Les portraits nous font face et nous interpellent avec le reflet d'Avedon dans leur pupille. Du très grand art photographique pour moi. Aussi j'ai du mal à comprendre la position de Titi: citation : Et de quatre, pas client du tout D'Avedon, mais alors pas du tout.Titi pourrais-tu m'expliquer ce qui te déplait tant chez Avedon? michel si vous voulez voir l'invisible, observez attentivement le visible |
Dernière édition par michel (proteus) le jeudi 7 août 2008 - 11:26, édité 2 fois. | |
Invité |
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+1 michel,
"Dovima" il me semble, mais je peux me tromper |
michel (proteus) |
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Spécialiste Messages : 2741Depuis le 8 jan 2005 metz |
Guillaume74 a écrit : +1 michel,"Dovima" il me semble, mais je peux me tromper tu as raison, Guillaume, il s'agit bien de Dovima je corrige l'erreur de frappe dans mon texte michel si vous voulez voir l'invisible, observez attentivement le visible |
titi |
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michel (proteus) |
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Spécialiste Messages : 2741Depuis le 8 jan 2005 metz |
merci pour cette longue réponse fort intéressante à lire
je comprends tes arguments même si je ne les partage pas, mais c'est tout l'intérêt d'un forum de pouvoir confronter ses points de vue par contre, on s'éloigne du sujet, comme toi je n'aime pas le cinéma de Tarantino..... cela se complique: j'aime Avedon et n'aime pas Tarantino tu n'aimes ni Avedon, ni Tarantino michel si vous voulez voir l'invisible, observez attentivement le visible |
titi |
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yoplaboum |
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Régulier Messages : 146Depuis le 4 avr 2006 Sud-Ouest |
Moi je me la suis faite ce WE, cette expo, et j'ai vraiment adoré.... Et ce que j'ai préféré, c'est sa série "In the american West" ...
C'est un travail de commande, il s'agit de tirer le portraits le plus "objectif" possible, sans mise en scene ni artifice, de personnes de l'Ouest américain, dont le visage ou le physique parle pour eux-mêmes... C'est un travail de témoignage, et non d'interprétation. Partant de là, le 8x10 se justifie, puisqu'il s'agit de photos descriptives, qui se veulent précises et objectives ; et je ne vois pas comment on peut parler d'excès de perfection. Avedon photographie les rides et les défauts de ces visages avec un oeil neutre, pour en tirer toute la substance. Et son travail à la 20x25 est remarquable, et fascinant. Techniquement, y'a rien à dire, et pourtant, travailler avec ce format en extérieur, sans le confort d'un studio, n'est vraiment pas évident : plus le format est grand, moins ça pardonne. Et puis, non seulement le très grand format se justifie, mais c'est presque le seul possible, dans le raisonnement d'Avedon : pas d'interprétation, pas de technique photographique qui vient se "plaquer" sur le sujet, et donc : pas d'effet de lumière, ni d'effet de grain... Rien de "typiquement photo", si on peut dire... Et surtout, surtout, il y a le contenu de ces photos, sans lequel une belle technique reste vide. Il y a des expressions, dans ces portraits, qui hypnotisent l'oeil du visiteur. Le regard du mineur, encadré de ses deux fils, est saisissant, au-dela de tout ce que l"'on devine, de ce type qui fait un travail de forçat, à coté de ses 2 enfants qui posent en veste et cravate. Ou encore le visage de la gamine en salopette, reprise en affiche, ou celui du conducteur de poids-lourds, qu'on imagine volontiers tourner un role de sérial-killer.... Y'a pas que la perfection technique, y'a aussi la capture de l'essence-même de ces gens, dans ces portraits, et c'est ce qui en fait la force. Et c'est tout le talent d'un authentique portraitiste. C'est un travail puissant. Chapeau bas Monsieur Avedon. |
Eric Bascoul |
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Membre des Amis Messages : 18999Depuis le 11 mai 2004 Paris |
ralalalala comme ça fait plaisir de lire des messages comme celui là, et les autres de la même veine
-> et je suis totalement d'accord avec tout ce que tu dis ! moi aussi je me la suis faîte cette expo (avec un adorable summiluxien qui m'y avait invité) et j'en ai pris plein la gueule ( ) miam ! comme c'est bon ! comme je disais en lancement de ce fil, pour moi Avedon c'est un grand, un immense qui a changé la face d'une certaine photographie. mais c'est sûr qu'il a une "écriture" particulière à laquelle certains, manifestement, ne sont pas réceptifs. en plus de la série "In the american West" qui scotche graaaave, quelle émotion ! au début de l'expo, il y a toute la série de mode, Avedon a été un précurseur, le premier à sortir la mode du studio, le premier à la rendre vivante et plein de mouvements, sans lui la photo de mode de ces derniers 20 ans ne seraient pas pareille, j'y suis particulièrement sensible car quand je suis arrivé à paris , il y a plus de 10 ans, j'ai beaucoup travaillé en mode pour Cosmo, Elle etc ... et quelle émotion de voir les contacts des plans films avec les annotations de recadrage de sa main. et puis toute la série de portraits de l'époque de la Factory de Warhol, le portrait de Marilyn, ou celui de Malcolm X étonnant de modernité !!! bref, je risque d'y repartir cette semaine encore ! 8) |
djidji1 |
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Membre des Amis Messages : 2159Depuis le 30 jan 2005 Marseille. |
Bonjour
Je dois etre à Paris dans quelques temps et vais en profiter pour aller voir cette expo. Toutefois j'ai peu de temps Combien faut il de temps pour la visiter correctement Merci Jean Jacques |
adonf |
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Spécialiste Messages : 1203Depuis le 30 déc 2005 Nanterre Plage |
J'y ai passé 2h30, sans avoir eu le temps de voir la totalité de la conférence d'Avedon (document vidéo, dans la petite salle de projection en haut), ni jeter un coup d'oeil à l'expo de Virginie Yassef en bas |
Monogram |
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Messages : 28 Depuis le 2 juin 2008 Paris |
Je sors de l'exposition Avedon et je la juge plutôt consternante: les humains son traités comme des insectes par un objectif glacial qui ne retient de son sujet que l'importance sociale ou l'exotisme. D'un côté les puissants, ceux qui sont susceptibles de passer des commandes à l'atelier Avedon, de l'autre les SDF, les pauvres qui apparaissent "tels qu'ils sont", souillés, salis par le travail, sauvages... Il y a d'un côté la célébration des puissants et de l'autre le regard de l'entomologiste porté , avec une complaisance dissimulé derrière la froideur, sur les marginaux. La "distance" du photographe de commande capable de traiter tous sujets ( car ne l'oublions pas American West est aussi une commande) n'amène qu'un intérêt comme pur prétexte à construire des images glaciales et désinvesties . Les pauvres sont écrasés un peu plus par une image qui faira que la Gentry américaine sera fascinée par toutes ces visages. Il n'y a ni espoir ni possible dans cette photo mais la seule fatalité de la puissance du pouvoir de l'argent et de l'art qui le sert.
Je juge cette photographie profondément réactionnaire, naturaliste sinon vitaliste; elle est l'opposée absolu de ce qu'avait réalisé August Sander dans ses portraits Antlitz der Zeit où tout le monde sous l'oeil du photographe était vu à la même hauteur, c'est-à-dire tels qu'ils pouvaient être (du balayeur au bourgeois) et sans artifice (c'est bien pour cela que les nazis interdirent l'ouvrage). De là que les tirages soient réussis ou virés au sélénium pour moi ne changent rien. |
jugoslav |
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Vieux briscard Messages : 4057Depuis le 28 fév 2008 paris 17 |
Ralalalala comme ça fait plaisir de lire des méssage comme celui la (juste pour rire mr dido surtout pas m'en vouloir)...plus sérieusement la maniere dont j'ai reçu cette expo et particulirement "américan west" ce rapproche de la vision de monogram,pour tout dire cela me rend même "colère"photographiquement parlant. Je laisse entrer par mes paupières...pour ne pas me fermer à la "terre"...les éléments charriés par le vent... Mon site: http://www.regard-noir.com/fr/accueil.html |
Cedric92 |
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Spécialiste Messages : 1224Depuis le 9 juil 2008 Suresnes (92) |
Bonjour,
Je viens de voir cette expo à midi : j'ai vraiment beaucoup aimé. Je comprends la position de ceux qui reprochent à Avedon de faire du pseudo-social dans sa série American West, mais ces photos ont une telle force que je trouve qu'elles vont bien au-delà de cette querelle "socio-photographique". Par exemple, je n'ai absolument pas trouvé que les portraits de SDF ou de mineurs témoignaient d'une condescendance froide : pour moi, c'est un homme qui a pris en photo d'autres hommes (ou femmes) et c'est tout. Il y a un rapport direct et presque brutal entre le sujet et le spectateur, magnifié par la beauté des tirages. Je trouve également que les portraits d'hommes politiques et autres (les 69 personnalités qui comptent) n'étaient pas mieux ou moins bien traités que ceux des anonymes. J'ai au contraire trouvé une vraie homogénéité dans l'ensemble. Après, tout n'était pas égal, en particulier la dernière salle (portraits de Bjork, Salman Rushdie, Galliano...) , vraiment faible après le choc visuel d'American West. Mais peut-être le problème vient-il de là ? Trop de visuel et pas assez de sens ? |
invite4 |
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djidji1 |
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Membre des Amis Messages : 2159Depuis le 30 jan 2005 Marseille. |
Bonsoir
J'ai vu l'expo, jeudi soir...et j'en suis sorti avec un sentiment étrange. D'abord j'ai moins aimé que ce j'aurais voulu, tout ne m'a pas autant bouleversé que le portrait de F.Zappa dont je parle plus haut. Pour autant il y a énormément de force dans ces portraits. J'ai fait le tour deux fois et un truc s'est peu à peu insinué en moi alors que je cherchais d'où venait cette sensation étrange...je me suis rendu compte que sur l'ensemble des portraits il n'y avait aucun sourire (à l'exception de Charlie Chaplin et d'une membre du Congrés), aucun sourire et aucune expression. Ca s'est imposé à moi quand j'ai revu pour la 2ème fois le très beau portrait de Groucho Marx. Même dans le portrait de Marilyn Monroe, que je trouve magnifique, je ne savais pas quoi lire...si ce n'est l'abandon, l'abandon, plus que la tristesse ou comme le dit Michel la fragilité. Il m'a semblé alors que les "sujets" étaient comme hypnotisés par l'objectif et que pour susciter cette relation il fallait qu'Avedon ait été sacrément fort. Combien de ces sujets n'apparaissent pas sous un jour très favorable quand ils ne sont pas franchement laids (la poétesse suédoise, le pianiste en triptyque (Latan peut être ?), les Windsor, Stravinsky...) et pourtant ils ont acceptés ces images. L'auraient ils fait si Avedon n'avait été qu'un entomologiste ? Je crois plutôt qu'il y a une sorte de nudité dans ces portraits, une façon pour ces hommes et ces femmes d'apparaître sans artifice, de ne pas se cacher... ...et c'est là que cette expo, est pour moi, bouleversante parce que ces regards font leur chemin, ils ne s'oublient pas. C'est je crois la vraie force d'Avedon, d'avoir su donner naissance à des regards qui ne s'oublient pas. A vous les studios Cordialement Jean Jacques |
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