summilux.net

Bonjour,

J'ai sauté le pas (de vis) vers le monde fascinant du vissant.
Ma première sortie dimanche dernier avec mon "Standard" noir "tout neuf" a été une révélation sur ce qu'est "photographier en prenant son temps et en maîtrisant tout sans contrainte".
Y compris renoncer à l'image quand il fallait sans regret.

L'approche (je dirais la philosophie) m'a ébranlé dans ce que je croyais auparavant.
Je croyais à la "perfection du cadrage servie par une technique sans faille et maîtrise de tous les détails de la chaîne photographique".

Je me trompais.

Je faisais abstraction du "geste photographique" pour me concentrer sur "obligation de résultat".
J'étais dans l'erreur totale.

Voici l'objet du délit (d'initiation) fabriqué en 1936:



Je n'ai pas encore "les résultats" mais je sais maintenant que ça n'a plus beaucoup d'importance.
J'ai passé un dimanche après-midi délicieux avec une "légende de 1936" entre mes mains

Qu'entendez-vous précisément par "geste photographique" ?

Intéressante ton expression "geste photographique" qui révèle le couple singulier appareil-photographe.

Bienvenue dans le monde du Leica à vis d'une façon très originale. Utiliser un appareil sans télémètre à l'époque de l'autofocus à tout va, c'est réconfortant pour les amateurs d'argentique !

Un aspect de ton nouvel appareil le Standard Modèle E m'intrigue; c'est cette pastille inhabituelle à l'endroit où se trouve la commande des vitesses lentes du Leica III Modèle F.
A ma connaissance aucun Standard, hormis ceux d'après guerre montés à New York, n'a ce disque "cache-misère" que l'on ne retrouve normalement que sur les Ic, IIc If et IIf . De plus ce disque sur les modèles new yorkais n'a pas de vulcanite et est fixé par 3 vis.
Alors peux-tu nous dire:
1) le numéro de ton boîtier.
2) Celui de l'Elmar
3) Si les commandes de ce Leica sont chromées ou nickelées.
4) Enfin si le fin liseré cerclant la pastille obturant l'emplacement prévu pour des commandes de vitesses lentes est chromé ou nickelé.

Encore un détail surprenant;ce n'est que tardivement que ce boîtier fut équipé d'oeillets de transport. Si ce boîtier est de 36 il ne devrait pas en avoir.

Merci infiniment pour tes réponses sur cet appareil intéressant.

Amicalement

C'est agréable, hein? Cela m'est arrivé avec mon M3, une vieille folding kodak des années 30, etc... L'obligation de résultat c'est pour les pros qui doivent vendre, je n'ai pas de scrupule à prendre parfois du plaisir au geste pur.

Avec mon M8 j'y arrive aussi. Comme quoi c'est dans la tête autant que dans le matos. Mais le charme du matériel ancien, le développement, c'est quelque chose de différent, complémentaire...

Je te souhaite d'autres balades photographiques telles que celle-ci!

Bonjour ! Je m’étais posé la même question que mon homonyme bordelais en découvrant ce boîtier déjà illustré ici par Arnaud :



Photo réalisée par Arnaud avec un Leica M8 équipé de la tête optique du Summicron f:2/50 mm (deuxième version) montée sur le dispositif de mise au point rapprochée SOOKY-M.
(message personnel pour Arnaud : tu redoutais le pire, mais la décence incite à se cantonner au boîtier… )

Cet ancêtre a été transformé : les œillets de courroie ont été ajoutés, et cette embase en façade me paraît en effet très curieuse… Je hasarde ces deux hypothèses :

• Tentative de synchro-flash de type Leica If ensuite supprimée et camouflée ?
• Tentative de greffe de vitesses lentes abandonnée ?

Sur cette photo en couleurs les commandes apparaissent nickelées et le tronc de cône de l’embase en façade (« le fin liseré cerclant la pastille » évoqué par Jean) se révèle chromé satiné.
Suggestion pour Arnaud : tente de dénicher une collerette de déclencheur pour remplacer celle qui a été égarée…

Jean D.

L'amateur de Leica anciens, de leur histoire, de la recherche de l'authenticité ne peut qu'être profondément choqué par la présentation de ce Standard avec un objectif moderne de marque différente, complètement anachronique.
Leitz mérite mieux.

Jean D. conseille de retrouver une collerette de déclencheur.
Personnellement j'invite Arnaud à aller faire de temps en temps le boulevard Beaumarchais pour trouver un Elmar 3,5/5cm nickelé plus adapté et seyant mieux.
L'Elmar présenté plus haut me parait effectivement chromé.

A propos de la remarque de Jean D., est-ce rellement trouvable cette collerette? Je crois avoir vu plus de Leica II "etat A" mais sans cet element que de collerettes...

En tout cas ta description correspond bien a ce que j'ai ressenti en utilisant mon Leica II... rien que le bruit de l'obturateur, le fait qu'en enlevant l'objectif on comprenne "comment ca marche", c'est merveilleux! (bon apres par contre, faire la MaP releve du masochisme)

Ces appareils étaient livrés à l'époque avec leur collerette Quand elles sont absentes c'est qu'elles ont été perdues.
Quant à en trouver tout est possible, mais il faut beaucoup de chance surtout en présentation nickelée.
Quant à l'état A, ne l'oublions pas, il est accordé à un appareil complet "quasi neuf" avec sa boîte d'origine.

Merci à vous, poursuivons ce début d'aventure qui promet de demeurer passionnant pour longtemps

Choulan,
Pour "geste photographique", je vais essayer d'éclaircir ma pensée.
Quand je photographie, contrairement à certaines personnes, je ne "prends" pas les photos. Je considère qu'une "image prise" est "prétentieusement impossible". Quand elle est "prise", elle est morte (comme un poisson qu'on pêche).
Je vois plutôt une photo vivante qui a sa vie propre et n'appartient nullement à la personne qui l'a "prise".

"Geste photographique" pour moi est tout un ensemble "indéfini et changeant" d'étapes qui conduit à "des bonnes photographies" qui sont différentes des "belles photos" (ne dit-on pas "sois belle et tais-toi", ceci peut s'appliquer à une image).
Je préfère une "photo qui nous interpelle" à "une belle qui a sa place dans un musée".

S.H.
Oui Standard ET M8 et d'autres...

Jean, Jean D.
Voici quelques images supplémentaires de cet intriguant Standard,
pour que nous en sachions plus à son sujet.

Elmar n° 294107


On devine une vis cachée sous la vulcanite (très bien réalisée, même finition que celle du boîtier) du "cache-misère"








Boîtier N° 205633 d'une compacité étonnante, même un M3 paraît très gros à côté

Merci Arnaud pour ces images complémentaires.

Leur analyse permet de noter que ce boîtier est une reconstruction. Il a cependant toutes les caractéristiques d'un Leica Standard modèle E de 1936.
Simplement la ceinture est celle d'un appareil type III chromé, IIIa voire IIIb puisque, tant les oeillets de courroie que l'ergot de fixation de la semelle sont apparemment chromés.
L'orifice prévu pour la commande des vitesses lentes sur les boîtiers précités a été occulté par une pastille prévue plus tard pour les Ic IIc If II. De plus la platine permettant la mise en place des optiques à vis est elle aussi chromée.
On est en droit de penser devant l'association de ces différents composants que la réparation de ce boîtier a été pratiquée après guerre à partir de 1948 date d'apparition des Ic et IIc premiers appareils portant cette pastille qui pourrait très bien être aussi, comme le souligne Jean D, un masque camouflant une post synchronisation artisanale.

La photo de l'Elmar laisse penser que c'est un modèle chromé, présentation possible en 1936, les premiers boîtiers et optiques ont ainsi été traités à partir de 1933.

Cs sortes d'hybrides existent avec de nombreux Leica et ces transformations ne se retrouvent surtout que sur les boîtiers d'avant guerre dits "courts". Je suppose que certains d'entre eux détériorés étaient à la fin de la guerre restaurés avec les moyens du bord c'est à dire les pièces disponibles à Wetzlar ou dans les tiroirs des réparateurs agréés. Obtenir en France à cette époque un Leica neuf tenait de la gageure.

Voilà Arnaud ce que je crois que l'on peut dire sur ton appareil. Tu pourrais nous le montrer à la prochaine AG.

Vois chez Doug, Réf. DAGSM123
Les frais de port sont modestes, car contrairement à l'habitude des étatsuniens, il ne fait pas payer les frais de taxi pour aller au bureau de poste.

Je trouve la démarche d'Arnaud très intéressante.
Elle illustre le besoin de mieux "intelliger" (tentative de traduction du verbe latin "intelligere" que l'on ne peut pas traduire par "intellectualiser") l'acte photographique, de mieux anticiper la prise de vue par des choix faits avant et non de s'abandonner au hasard d'automatismes qui jouent au moment de la prise de vue.
Maintenant la vraie question est de savoir si les photos d'Arnaud faites de cette façon sont "meilleures" que celles prises au M8 .

Merci Philippe pour ce lien! Je vais attendre d'y voir une version nickelee pour aller avec le boitier que je possede.

Question subsidiaire: pourquoi cette collerette est-elle si souvent perdue ? Est-ce dû a son remplacement provisoire par la version permettant de fixer un flexible puis oubli ?

Là on frôle le dévissage de cerveau : soyez prudents

Franchement a utiliser, ce genre de boitiers est un regal:

- il tient dans la poche (sans avoir besoin de porter de "baggy" pour ca) et peut servir de bloc note photographique sympa (pour ca que je l'ai achete, hop poche dans le manteau)
- le chargement n'est pas si malaisé qu'on nous le dit quand on est habitue au M (ok comme référence...)
- on peut le tenir d'une main et se sentir a l'aise comme cela (l'autre main sert a éloigner les curieux... pas de mauvais esprit)


Après les points noirs:
- j'ai du mal a m'habituer a ce petit ergot pour faire la MaP sur l'Elmar
- en situation de lumière un peu gênante, la fenetre de télémètre parait vraiment toute petite