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Corrida à la Plaza de toros de Séville

MessagePosté: vendredi 5 mai 2006 - 22:25
par marielle
Ames sensibles s'abstenir...

Lors de notre voyage en Andalousie, nous avons assisté à une corrida à Séville. En pleine Feria, il y avait des corridas tous les soirs, et les toreros font partie des meilleurs du monde de la tauromachie.

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C'était donc l'endroit et le moment parfait pour assister à ce spectacle-rituel pour tenter de l'apprécier.

Le matin, nous avons d'abord visité les arènes vides pour savoir où on allait :
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Tout est bien prévu au cas où (partout autour de l'arène reviennent les photos du grand Manolete mort en 1947, l'artère fémorale embrochée par une corne de taureau) :
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Ils soignent le sable de l'arène au moins aussi bien que nous soignons le gazon au Stade de France, la veille d'une finale de coupe du monde :
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Les places sont numérotées, par Porte, Bloc, rang et n°. Pas d'erreur possible. Il vaut mieux, car toutes les places seront occupées.
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Delphine patiente à la place que nous occuperons dans quelques heures. Sur la photo, on voit bien les zones protégées où les toréros pourront se réfugier en cas d'attaque virulente du taureau. Chaque "niche" est marquée de la fonction de celui qui doit s'y tenir.
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La porte par laquelle le taureau rentrera dans l'arène :
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L'heure est venue (18h30). Les gradins se remplissent.
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C'est la Feria : les sévillans sont habillés avec leurs plus beaux habits de fête. La corrida fait partie intégrante de cette fête.
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L'ensemble de la corrida va se dérouler de la manière suivante :
3 toréadors (et leurs équipes) et 6 taureaux. A tour de rôle. Pour chaque taureau, 3 actes, appelés tercios que je vous détaillerai plus loin.

Tous les protagonistes entrent en scène : 3 toréadors, chacun avec son équipe de 2 picadors, et plusieurs aides (pour la faena et/ou les banderilles), les chevaux qui tireront le corps du taureau, les commisaires de la corrida. Tout le monde va saluer la tribune présidentielle (royale, plutôt), où semble-t-il se tenait une personne de la famille royale espagnole :
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Le taureau, boule de muscle, de force, et d'agressivité génétiquement choisie entre en scène. Impressionnant de force !
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Commence alors le 1er tercio : la faena (cape rose et jaune) et les picadors. Le but étant d'évaluer les forces et les faiblesses du taureau, de l'exciter et de le soumettre déjà un peu…
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Les chevaux des picadors sont protégés d'un épais matelas, et ils ont les yeux bandés pour le pas voir ce qui leur arrive ! Ils sont parfois véritablement soulevés par les cornes du taureau ! Quand le cheval est trop brutalement attaqué, l'aide agite la faena pour le détourner un peu.
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2è tercio : les banderilles, qui sont des piques que le banderillero plante dans l'échine du taureau.
Véritable danse de l'homme avec l'animal :
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3è tercio : la muleta (cape rouge) que le toréador agite devant le taureau pour danser avec lui :
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avant l'inévitable mise à mort...
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La foule est debout. Elle agite des mouchoirs blancs, signifiant son enthousiasme, en criant "Ojas" (oreilles), car le toreador a offert un spectale parfait :
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Pendant ce temps, les chevaux emportent le corps mutilé de la bête dans les coulisses des arènes. Il paraît que dès le lendemain, il sera dans les assiettes des meilleurs restaurants de la ville !
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Le toréador (25 ans !!!) a obtenu du commissaire de la corrida les oreilles du taureau. C'est une véritable consécration pour un jeune toréador dans la plaza de toros de Séville !
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Il est porté en triomphe. Le lendemain, il fera la une des journaux de Séville comme étant "le nouveau Prince de Séville"…
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:iboitier: R7 :iobj: R- 19/2.8 60/2.8 180/2.8 :ifilm: Kodak EliteColor 200UC

MessagePosté: vendredi 5 mai 2006 - 22:46
par Coignet
Très très belle série ! Riche de couleurs, de suspense, âpre et violente…
Je préfère tes photos au vrai spectacle (je tomberais dans les pommes…)
arrrgh !

Re: Corrida à la Plaza de toros de Séville

MessagePosté: vendredi 5 mai 2006 - 22:46
par Delphine
Très beau fil, bien que je l'ai vu en avant-première, comme quelqu'un d'autre (qui se reconnaitra :lol: ) ! :applaudir: t'as photographié au bon moment, notamment à la mise à mort... J'espère que mes photos rendront aussi bien (pour les couleurs, ce sera moins époustouflant, car j'ai pris en noir et blanc... :roll: :roll: ).

marielle a écrit :
2è tercio : les banderilles, qui sont des piques que le banderillero plante dans l'échine du taureau.
Véritable danse de l'homme avec l'animal.


Il faut dire que toute la corrida est une danse, accompagnée donc par de la musique (à la demande du toréro...)

Arène

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 0:04
par Jean D.
Je n’aime pas la corrida, tout en admettant que ce rite fait partie de la culture espagnole…
Mais la question n’est pas là : quoi qu’il en soit, félicitations à Marielle pour ce beau reportage et ses intéressants commentaires !
Après cette louange, la rubrique étymologique :
Elle a écrit :
(…) Ils soignent le sable de l'arène (…)
Le mot "arène" provient précisément du sable qui en couvre le sol (en latin, arena signifie sable).

Jean D.

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 0:43
par Filament
Même si je déteste cette barbarie, c'est un beau reportage qui nous a été offert ici.

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 8:20
par Polo
Belle série de photos, couleurs superbes même si le sujet de cette série ne me convient guère ( euphémisme!). Je suppose qu'en publiant cette série, tu t'attendais à ce genre de commentaires ; en France, la corrida constitue un bel exemple de "démarcation" entre partisans et opposants. J'emploie le mot démarcation à dessein car le dialogue pro-anti me semble particulièrement difficile en ce domaine.

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 8:32
par Invité

Message supprimé à la demande de son auteur.

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 8:42
par jean-pierre P.
Quand la tradition flatte les plus bas instincts de l'homme, peut-on être pour la tradition ?

Très belles images cependant !

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 8:48
par michel (proteus)
marielle,
ton reportage photographique nous "plonge" au coeur d'une corrida, spectacle ou plus exactement rituel auquel je n'ai jamais assisté , en rendant la puissance du taureau, la tension qui précède la mise à mort (photo 22 et 23),et l'enthousiasme de la foule
je trouve ce reportage très bon, même s'il me donne pas envie d'aller assister à une corrida
michel

Re: Arène

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 9:26
par jacquesm

Message supprimé à la demande de son auteur.

Re: Corrida à la Plaza de toros de Séville

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 10:21
par Chabada
Delphine a écrit :
J'espère que mes photos rendront aussi bien (pour les couleurs, ce sera moins époustouflant, car j'ai pris en noir et blanc... :roll: :roll: ).


Avec une pellicule de 48 vues :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

Désolé, peux pas m'en empêcher


La 1, 10, 12, et 15 avec celles de la prestation du Torero.

Un peu de boulot pour Dido pour un rendu qui pète plus.
Toi venir avec tirage grand format soigné, sinon toi excommuniée. :wink:

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 10:41
par zekkar
:shock: Y font les hamburgers comme ça en Espagne ? Curieux !
Bon, Religion & Cie:
La Taurique : Espagne et France Sud
La bélique : Arabie et Israel
La Poisson : Italie et Palestine
La Saurienne : Congo et Floride....
Mise à mort assurée... Ah oui les dieux ont soif !

Sérieux : Good Job mais un petit "Vibré" à la E.Haas non ? :cry:
Marielle : du stadivarius à la corrida Chapo !

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 11:54
par Jeromeaparis
Bravo et merci pour ce tres interessant reportage !

Qui me montre le pire coté prétentieux de l'homme dans une mise en scene grandiloquente ou il affiche son pouvoir et sa volonté de "superiorité de domination" sur l'animal et la nature.

Les photos et legendes sont vraiment informatives
Vous comprendrez que je suis contre la cruauté gratuite,
meme avec panache !

Jerome

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 12:20
par marielle
Merci à tous pour vos remarques.

Bien sûr, en postant, je m'attendais à ces remarques négatives concernant le côté cruel (pour faire bref) de la corrida.
J'y suis allée (et j'y ai emmené ma fille de 13 ans) pour me faire ma propre idée, ayant un a priori très négatif depuis une corrida vue dans mon enfance dans les arènes de Nîmes, où la corrida m'avait semblé être une véritable boucherie, les pauvres bêtes étant achevées par les commissaires de corrida, car l'estocade finale était à chaque fois manquée.
Etant à Séville pendant la Feria, je me suis dit que c'était le moment (et l'endroit) où jamais pour tenter de comprendre (apprécier ?) ce rituel ancestral, sachant qu'il choisissent les meilleurs toréadors lors de cette Feria.
L'ambiance était extraordinaire (dans le vrai sens étymologique). Le décor somptueux. Les couleurs vives, les habits multicolores. On avait l'impression d'être dans un décor de théâtre, dans lequel se déroulait un rituel sauvage.
J'avoue avoir quitté la corrida avec un regard différent. Plutôt positif, enthousiaste, presque.

Spectacle sauvage, âpre. Sans doute.
Cruel, peut-être.
Barbare, non.
Il y a un respect de l'animal. On a d'ailleurs assisté à quelque chose de pas banal : un des taureaux, pendant le 1er tercio, a planté une corne dans le sable, et a fait une roulade avant !! Il en est sorti groggy, mais entier. Ils ont préféré le faire sortir, plutôt que de s'acharner sur lui, qui ne pouvait plus montrer sa puissance.

En sortant, je pensais aux boeufs que l'on abat tous les jours dans nos abattoirs, et qui finissent dans nos assiettes. Ont-ils une vie et une mort moins barbare, plus "humaine" ?
Je pensais aussi au film-documentaire de Georges Franju aux abattoirs de la Villette (le sang des bêtes, 1948) - qui devrait rendre végétarien tout spectateur normalement constitué.

Ces photos souhaitent juste être un témoignage de ce que j'ai vu. Et le partager avec vous.

MessagePosté: samedi 6 mai 2006 - 12:24
par gautier
Bravo pour ces images :applaudir:
Sur la corrida, j'ai le même point de vue que Marielle après avoir vu, il y a des années, une corrida où de grandes vedettes toréaient. Ce devait aussi être à Séville.