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Ce pont des Arts, depuis lequel Boudu veut mettre fin à ses jours, avant que l'héroïque et respectable M. Lestingoy plonge à son secours (Boudu sauvé des eaux, Renoir, 1932), sur lequel flânent toujours les parisiens et les touristes, dans l'axe de la cour carré du Louvre, il nous semble l'avoir toujours vu.

Il n'a pourtant pas toujours existé…
En 1802, le premier pont métallique est construit à Paris.
En 1852, le quai Conti est reculé, pour augmenter le trafic sur la Seine, et une arche du Pont des Arts est remplacée.
En 1979, une barge le heurte, et il doit en urgence être fermé au public. Il sera démoli l'année suivante.
En 1982, un chantier commence : le nouveau pont des Arts est une sorte de copie de l'ancien (les arches sont légèrement allongées pour minimiser le risque de nouvelle collision entre une barge et une pile du pont).
Il sera inauguré en mai 1984.

Ces photos datent de mai 1982.
L'un des lieux les plus prestigieux de Paris, qui semble immuable, est en plein travaux.


Des barges-chantier accueillent des grues flottantes.


La structure en béton armé des nouvelles piles est en cours de construction. Les coffrages sont protégés par des palplanches.




L'institut est en attente de son nouveau pont.
Lors de la querelle entre les anciens et les modernes qui n'a pas manqué d'avoir lieu en 1980, c'est la solution du pastiche qui a été retenue.
Je faisais partie à l'époque de ceux qui l'avaient regrettée.
Aujourd'hui, le pont semble n'avoir jamais été remplacé.
Peut-être n'était-ce qu'une opération de maintenance, un échange standard ?

C'est l'avantage des années qui passent. Il commence à y avoir un nombre respectable d'année que je promène avec moi un appareil photo (depuis 1982 alternativement Nikon F ou F2, Leica M ou R, depuis 2002 uniquement Leica R (sauf quand on me prête un M ).
Avant 1982, Nikkormat et Foca Universel.

Il me semble que ce type d'image prend de la valeur avec le temps.
Mais peut-être n'est-ce plus un "reportage" mais une archive.

Coignet, je pense comme pour ton post sur La Vilette, beau reportage (d'époque) qui effectivement et maintenant à mettre dans les archives.

Archives, certes.
Mais je trouve intéressant de voir comment ces lieux si connus auraient pu, à un moment, avoir une destinée toute autre.
C'est pour cela qu'il me semble que le temps leur confère de la valeur.
Il y a sûrement là une déformation professionnelle.

Coignet, tu as du mal me comprendre, car je suis entièrement d'accord avec toi. Ce genre de document prend de la valeur avec le temps et c'est pour cela qu'il faut les archiver et les protéger pour les générations futur.

Je vais essayer de me faire un petit reportage un peu équivalent au tiens et après je le posterais.

Je ranime ce vieux fil, le temps d'une photo. J'ai retrouvé ceci dans mon classeur. Un scan s'imposait. La prise de vue doit donc se situer, si on lit les indications de Coignet, entre 1979 et 1982. Il n'y avait plus de pont, uniquement deux plaques indiquant son emplacement.
Nostalgie, nostalgie.
Heureusement que pour les amoureux de beaux textes et de littérature, il a été reconstruit.



M2, cron 35, Plus-X

Et maintenant, on y touve même des belles au bois dormant

AMHA, dommage que ce soit trop centré et que le bas de l'image soit un peu inutile

Si, par hasard
Sur l'Pont des Arts
Tu croises le vent, le vent fripon
Prudenc', prends garde à ton jupon

voir ici pour les étrangers
A méditer:
Les chansons de Prévert me reviennent
De tous les souffleurs de vers...laine
Du vieux Ferré les cris la tempête
Boris Vian s'écrit à la trompette
Rive Gauche à Paris
Adieu mon pays
De musique et de poésie
Les marchands de malappris
Qui d'ailleurs ont déjà tout pris
Viennent vendre leurs habits en librairie
En librairie en librairie
Si tendre soit la nuit
Elle passe
Oh ma Zelda c'est fini Montparnasse
Miles Davis qui sonne sa Greco
Tous les monts y sonnent leur Nico
Rive Gauche à Paris
Oh mon île Oh mon pays
De musique et de poésie
D'art et de liberté éprise
Elle s'est fait prendre, elle est prise
Elle va mourir quoi qu'on en dise
Et ma chanson la mélancolise
La vie c'est du théâtre et des souvenirs
Et nous sommes opiniâtres à ne pas mourir
A traîner sur les berges venez voir
On dirait Jane et Serge sur le pont des Arts
Rive Gauche à Paris
Adieu mon pays
Adieu le jazz adieu la nuit
Un état dans l'état d'esprit
Traité par le mépris
Comme le Québec par les Etats-Unis
Comme nous aussi
Ah ! le mépris ah ! le mépris

Alain Souchon P&M 1999