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A l'hôtel des Impôts de Vitry-sur-Seine campent depuis 2 mois des travailleurs sans-papiers syndicalisés et déterminés à faire connaitre au plus grand nombre de personne leur détresse et leur revendication.
J'ai passé la veille de Noël en leur compagnie tôt le matin à leur réveil en les suivant au cour de la journée afin d'essayer de vous présenter un reportage sur ces hommes venus pour la plupart de la région du Kayes au Mali. Cette région est riche en minéraux (or, diamant, bauxite) mais elle pousse ses hommes à immigrer chez nous et à travailler pour peu dans les conditions que nous savons. Ils m'ont fait part de leur souffrance liée à l'exil et aussi de la nécessité pour eux de travailler ici pour financer l'économie là-bas au Royaume de Khasso.

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Campement de fortune sous l'hôtel des impôts.

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Préparation du petit déjeuner

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Solidarité.

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Indifférence.

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Certains rentrent du boulot...

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Décision prise en groupe pour la suite de leur lutte.

Ces hommes fiers et forts ont quitté leur terre natale poussés par ce que l'on nomme ici froidement la mondialisation et ils subissent ce que j'ose nommer un esclavage moderne sans pitié. Je leur rends hommage pour l'aide précieuse qu'ils donnent au développement de notre riche économie et de nos belles cités...

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Leica M6 Summicron Nah 50 et Summaron 35 f:3.5. Les pelloches de la TX400 et Jules process dans du D76 Kodak.
Merci à Lahsana et Alfouseyni et à Amadou Hampaté Bâ pour son enfant Peul.

Belles images (la 4!), qui servent un message puissant ! Bravo !

Très belles images qui reflètent bien ce nouveau défi du XXI ème siècle à savoir le déplacement massif des populations ...
Maintenant dire que ce sont des esclaves je n'en suis pas sûr, leur but : des papiers

Un excellent reportage, vraiment

Amadou Hampaté Bâ, un fantastique conteur ( bien plus que ça en réalité ), à lire de toute urgence

Un vrai beau reportage

Bravo pour l'implication, le contact avec ceux que tu as photographié,
ça change des photos prises de loin et en passant...
ça mériterait peut être d'y retourner pour approfondir le sujet
et peut être leur offrir quelques tirages, mais c'est peut être déjà fait ?

L'esclavage, il y a quand même de ça :
voir le livre "Chantier interdit au public", de Nicolas Jounin
http://www.educationsansfrontieres.org/ ... 12432.html
Les commentaires des commerciaux des boites d'interrim
n'ont pas grand chose à envier aux négriers d'antan...

vraiment touché en plein cœur par vos réponses.
Merci à vous tous.
Amadou Hampaté Bâ avait dit ou écrit, lorsqu'un vieillard meurt c'est une bibliothèque qui brule...grand défenseur de la tradition oral à la mémoire exceptionnelle. Merci Rico
@jackf; Pour les tirages c'est loin d'être prêt je terminais juste les scans hier soir... sinon pour les revoir ça il n'y a pas de problème j'ai d'autres projets avec eux ou par eux sur Vitry. Merci à toi

Bonjour Nikoviet,

Merci pour ces photos : c'est un très beau reportage sur des personnes dont la situation n'a pas vraiment "occupé" les médias en cette période de fête...

Bonjour,

Félicitations pour ce superbe travail photographique
Je me permets de joindre cette affiche, qui semble être la triste continuité de ce superbe reportage et de la direction que prend notre pays des droits de l'homme

Je termine par cette phrase de Thomas Hobbes

homo homini lupus L'homme est un loup pour l'homme

Cordialement

Summicron 45

Un grand bravo pour la qualité de ton reportage. A beaucoup de niveaux, il me semble exceptionnel. D'abord, et pour éliminer les remarques techniques et passer direct dans la composition et le sens des images, je trouve que tu as sur tes scans un rendu très propre, et tes noirs et blancs sont vraiment riches de contrastes, de détails, et de belles nuances.
Pour ce qui est du sujet, de la manière intérieure dont il est traité, vraiment bravo !!!
En passant du temps avec ces personnes qui sont tes, nos voisins de seconde zone, en partageant avec eux, et en nous donnant a voir, tu balances un énorme FUCK à tous ces mecs (pour ne pas dire autre chose) d'en haut et à toutes ces petites caméras qui les lèchent a longueur de journée pour distiller la peur dans leurs 20h.
Je crois que toutes les photos me parlent, celles qui donnent à voir une situation du quotidien, comme les portraits.

Indifférence est incroyable ! Car à travers ce gentil couple qui rentre du marché, on voit en arrière plan un décors extrêmement parlant : une route à double voies, une rangée de voitures garées, et une confortable meulière avec une imposante cheminée sur le toit. C'est tout un monde qui est décrit, et par l'attitude des protagonistes, on comprend à quel point ce univers bourgeois, installé dans l'ordre et la sécurité contraste avec celui des hommes qui couchent dehors, sous leurs fenêtres.

La dernière photo du reportage me touche aussi beaucoup ! On sent chez cet homme une grande dignité, on peut même aller jusqu'à lui prêter un rôle de sage, aux vues de son âge, de son regard. Mais je lui associe ces vertus dans un passé qui pour lui est révolu. Le présent dans lequel tu l'as figé nous donne a voir un homme que la détresse et la fatigue semblent avoir brisé. Cet alignement dramatique de tentes sur cette dalle de béton, ça semble tellement peu convenir à un tel personnage ! On le verrait serein et rayonnant posant devant sa maison natale. Ici, la toile des tente et le béton paraissent l'avoir démoli. c'est une photo triste, mais très puissante !!
Il y aurait de quoi s'attarder sur toutes tes images !
Encore bravo !!

Bonjour

Très bon reportage. Beau travail, profond et touchant.


"... Celui qui a dit que l’homme est un loup pour l’homme, n’a pas calomnié l’homme, mais le loup !"
Fortune de France, tome 5 - La violente amour
de Robert Merle

Merci à vous, vraiment du fond du cœur.
François, tu as bien compris mon point de vu, ces hommes sont demandeurs soit mais ils ont tous des choses à nous dire et à nous apprendre tant leurs histoires sont intéressantes mais aussi parfois dramatiques.
Je voudrais dire aussi que pendant les quelques heures que j'ai passé avec eux ce 24 décembre, quasi toutes les heures des gens s'arrêtaient pour leur donner de la nourriture ou du charbon et les encourager. Un type en 4X4 s'est arrêté et a ouvert son coffre pour sortir des clémentines de Corse et des Litchis ainsi qu'une très belle bûche de noël et a immédiatement tracé , ils étaient épatés. Le personnel des Impôts est solidaire aussi et leur prépare des thermos de café sur les deniers public
Sur Vitry il y a plusieurs foyers Sonacotra où résident des travailleurs immigrés ou sans-papiers et certains ont un âge avancé et passent leur retraite loin de leur pays et de leur famille. J'ai envie de m'attarder sur ces gens-là prochainement. Et la photo de ce beau vieille homme m'encourage à partir à leur rencontre...certains d'y découvrir un dessous du décor peu glorieux mais des destins bouleversants. Ils sont aussi notre mémoire, notre identité... j'ai besoin de les interroger pour savoir où je vis, mon identité je la veux dans ce sens là; dis moi où tu vis je te dirai qui tu es!
A suivre...

Merci d'y avoir été et d'avoir diffusé ce bon reportage.

Passionnante démarche ! On attend la suite, qui s'annonce riche de découvertes et de réponses, mais surtout, j'imagine, de nouvelles interrogations !