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Aftermath

MessagePosté: mardi 18 septembre 2018 - 17:59
par cedric-paris
Voici à quoi ressemble une ville apès une explosion nucléaire. 32 ans après. Le 26 avril 1986: l'explosion d'un des 4 réacteurs de Tchornobyl en URSS (Tchernobyl en Russe, Tchornobyl en langue locale) est suivie d'un incendie inextinguible pendant plusieurs jours, malgré la danse macabre des pompiers, des soldats, des hélicoptères, tous irradiés les uns après les autres. La ville voisine a été évacuée de force en 24 heures, la population laissant tout derrière elle. L'incendie arrêté, la zone vidée de ses habitants, isolée par un périmètre de plusieurs kilomètres sous contrôle militaire, avec accès gardé et limité à quelques heures, le "jour d'après", la nature a repris ses droits. Le coeur de la centrale est maintenant recouvert d'une chape de béton qui limite la radioactivité la plus fatale. La "Zona" est désormais un territoire abandonné, devenu le royaume des chevaux sauvages, chiens errants, des cerfs, des loups et des ours, des papillons et des abeilles, espèces farouches et fragiles qui pourtant foisonnent et nous montrent que malgré tout, la vie trouve son chemin sans les hommes.


1. Tenue destinée à protéger les vêtements et la peau des particules radioactives. Ce sont les poussières qui cumulent la radioactivité. Près du sol, les compteurs Geiger s'affolent.


2. "Etudiez, étudiez, étudiez" (Lénine)


3.


4. Hotels, complexes culturels et sportifs, hôpital: tout était prévu pour une vie harmonieuse et moderne, grâce à une source d'énergie nouvelle


5.


6.


7. Auto-tamponneuses


8. Dans les maisons évacuées en hâte et de force, tout est resté au même endroit


MessagePosté: mardi 18 septembre 2018 - 18:19
par Gui75
Des images fortes qui font froid dans le dos... Bravo et merci du partage Cédric

Re: Aftermath

MessagePosté: mardi 18 septembre 2018 - 20:19
par Yorda
Étant né en juillet 86, mais étant à l'abri derrière notre chère frontière... cela fait des années que je rêves de voir Prypiat.
Bravo Cedric

MessagePosté: mardi 18 septembre 2018 - 20:35
par cedric-paris
Cette histoire de frontière est propre à la France, et ça fait bien marrer les Ukrainiens.
Ceux qui rigolent moins, c'est les Biélorusses, car une bonne partie de leur territoire a été inhabitable.

MessagePosté: mardi 18 septembre 2018 - 21:04
par potrié
Très belle série Cédric! Fasciné (si l'on peut dire) par cette ville, cette ambiance... merci pour le partage!

MessagePosté: mardi 18 septembre 2018 - 21:08
par cedric-paris
Une série d'erreurs monumentales ont eu lieu dans les quelques heures et jours décisifs. Cet endroit est le lieu de nombreuses histoires très étonnantes, dont certaines ont été tues pendant de longues années, telle l'existence de l'immense radar stratégique Duga 3 dans les dernières années de la guerre froide. Tout ne se sait pas encore sur Tchernobyl, les drames humains, les décisions politiques, les conséquences sur les dernières années de l'Union Soviétique... Et sur la vie de la "Zone" trente ans après, avec les fameux "Stalkers" et autres survivalistes qui y pénètrent et y vivent.

MessagePosté: mardi 18 septembre 2018 - 22:16
par Paul
8 photos, un texte d’accompagnement : on dirait un dossier pour le prix summilux :)
Merci pour le partage en tout cas :applaudir:

MessagePosté: mardi 18 septembre 2018 - 22:26
par cedric-paris
:wink:

Re: Aftermath

MessagePosté: mercredi 19 septembre 2018 - 6:43
par Ceden
Ton reportage nous rappelle que nous sommes tous concernés.
Ça prend autrement aux tripes qu’une image de maison abandonnée ou d’hotels désaffectés de nos banlieues...
J’aime particulièrement la #1 qui pourrait être présentée en fin de reportage : elle nous montre que la vie continue.

MessagePosté: mercredi 19 septembre 2018 - 9:22
par cedric-paris
Merci. Voici d'autres clichées de Прип'ять (Prip'yat), qui devait être un village-modèle de la modernité soviétique et du bonheur de vivre, avec son cinéma et son stade, son agenda culturel fourni, et de Чорнобиль (Tchornobyl), un village médiéval devenu petite ville, dont le nom signifie "herbe noire". Non loin de là, dans le plus grand secret, une route menait au radar géant Dugan, caché dans la forêt, où un millier de soldats le faisaient fonctionner. La route qui y menait était gardée par deux checkpoints, où l'on recommandait poliment aux véhicules égarés qui s'y aventuraient de rebrousser chemin. S'ils ne rebroussaient pas chemin, on les laissait passer, mais ils étaient abattus sans sommation un peu plus loin et on n'entendait plus parler d'eux. Bien entendu, en Union Soviétique, quand un soldat "recommandait" de rebrousser chemin, on s'exécutait.

9. les "stalkers" constituent une sous-culture underground, "urbex" de l'extrême, qui bravent les gardes de la zone d'exclusion. Ils ont leurs codes, leurs passeurs. Qui sont-ils? Des survivalistes, qui veulent voir comment survivre dans cette zone, des artistes, des gamers du jeu "Stalker", très populaire, qui veulent passer du virtuel à la réalité, des taggeurs, des photographes, des amateurs de grimpe extrême, dont certains ont pour défi d'escalader le radar Dugan, ou les immeubles en décomposition... Ils tiennent leur nom du film de Tarkovsky.



10. Sur de nombreux murs, on peut voir la trace des tirs de patrouilles, surtout pour tuer... le temps



11. Au tableau de cette salle de classe, la leçon du jour de l'évacuation n'a pas été effacée par le temps



12. Sous masse énorme du radar Dugan, dont le signal mystérieux s'entendait partout dans le monde. Il n'a été opérationnel qu'un an. Beaucoup de conspirationistes pensent que c'était un motif de sabotage de la centrale nucléaire.



13. l'horloge a été pillée, mais le marteau et la faucille restent en fiers symboles du bonheur de Pripyat



14.

Re: Aftermath

MessagePosté: jeudi 20 septembre 2018 - 13:29
par Fift
Cette seconde série est encore plus prenante que la première.

Pourrais-tu nous donner quelques détails de l'organisation de ton voyage ? Je suppose que ça doit être assez encadré non ?

MessagePosté: jeudi 20 septembre 2018 - 15:24
par cedric-paris
C'est assez simple, cela m'a pris une journée sur place. Depuis la capitale, il faut faire au minimum la veille une demande à un organisme habilité à emmener des gens dans la zone d'exclusion, ils prennent contact avec les autorités, leur donnent à l'avance l'identité et le numéro du passeport, qui sera vérifié par l'armée lors des checkpoints et contrôles. Il faut aussi prévoir une tenue adéquate (manches longues et pantalon, chaussures fermées, même s'il fait très chaud). Plus intéressant est le contact avec les Stalkers, par le biais de forums FB et autres (VK avant de partir, mais VK est censuré sur place pour le moment).

Merci pour les +1 :wink:

Bonsoir

MessagePosté: samedi 22 septembre 2018 - 20:26
par MITCHEL
Intéressant ,et bien photographier. Ça mériterait d'être creuser :applaudir:

MessagePosté: samedi 22 septembre 2018 - 21:22
par stephane_marco
C’est effrayant et en même temps intéressant.
La première est amusante. Pas de EPI pour les chiens?

MessagePosté: lundi 26 novembre 2018 - 16:33
par Alain93
Très impressionnant ! Comme le sont les images venant de cet endroit.

J'en profite pour conseiller la lecture de la BD-reportage : "un été à Tchernobyl", d'Emmanuel Lepage. Très instructif sur la vie après la catastrophe, et ce qu'on peut ressentir dans un lieu pareil.