
Entre mars et aout 2016, ma femme, mes enfants et moi sommes partis sur les routes d'Europe, de la France à la Grèce, de la Grèce à la Norvège (en passant par l'Europe de l'Est et la Russie). J'ai grillé quelques pellicules. Voici tout d'abord une rencontre avec des réfugiés syriens, dans un camp en Grèce, plus précisément à Plaka, au pied du mont Olympe. Ce camp se situe dans un camping réquisitionné par l'état. il va sans dire que cette rencontre nous a beaucoup marqué, ma femme, mes enfants et moi.

Sous une des tentes de l'UNHCR....


Les enfants, nombreux, souriants et joueurs comme tous les enfants, malgré l'enfer traversé.





Média, une rencontre émouvante. Nous avons passé beaucoup de temps avec elle. Média était infirmière à Alep; elle a fuit avec son mari et ses enfants.
Une de ses amies avait une jeune enfant sur le camp, polyhandicapée, qui présentait une infection pulmonaire. J'ai dû la soigner, aller lui acheter des antibiotiques, des anti-épileptiques... Mais pour combien de temps ? Cette gamine refera des infections pulmonaires et ses anti-épileptiques devront être renouvelés... Ils n'avaient là-bas aucune couverture médicale.

Des trombes d'eau sont tombées la nuit qui précède cette photo, inondant des tentes et leurs maigres contenus en pleine nuit. Déménagement en urgence vers les quelques logements en dur du camp et séchages des effets personnels le lendemain...

Devant une des tentes, un petit jardin fait de quelques fleurs et de coquillages, histoire de donner un peu de douceur et de beauté dans ces conditions difficiles.

Mohammed, lui aussi très souriant, plein d’énergie, a fuit la Syrie. Travaillant dans la bâtiment, Mohammed a été pris, en allant travailler un matin, dans un échange de tirs entre l’armée de Bachar El-Assad et les hommes de Daech. Il a reçu une balle dans le flanc droit, une seconde dans l’épaule droite, et une troisième dans le bras gauche. Il garde comme principale séquelle une atteinte de la main gauche, avec impossibilité de la relever, l’obligeant à garder une attelle en permanence.

A coté de Mohammed, Abdullah, étudiant en 4ème année d’économie, maitrisant parfaitement l’anglais, a été lui désigné responsable du GPS du zodiaque où il a embarqué début mars pour rejoindre les côtes grecques. Mohammed a été désigné quant à lui responsable du moteur.... Chaque passager a dû payer entre 650 et 700 dollars pour la traversée, dans ce bateau surchargé de 50 passagers. 6 heures de traversée, de nuit, perdus, puis finalement retrouvés par des garde-côtes grâce aux appels passés par un téléphone satellitaire fourni par les passeurs. La vidéo prise par le téléphone d’Abdullah est poignante. Le zodiaque surchargé, les gilets de sauvetage, les chambres à air en guise de bouée, les cris de peurs dans cette mer agitée, mêlés aux cris de joie d’avoir été retrouvés, les sifflets stridents pour se faire plus facilement repérer, les projecteurs du bateau militaire balayant la mer… Tous sont maintenant en sécurité, ayant laissé leurs parents là-bas ainsi que beaucoup de leurs amis, morts sous les bombardements ou sous les balles. Tous nourrissent une haine sans bornes envers Daech tout comme envers Bachar El Assad.
Derrière les sourires, tous sont « sous le choc » comme m’a dit Abdullah. « Il nous faudra du temps pour nous reconstruire ». Abdullah espérait pouvoir rejoindre sa soeur en Finlande…
Nous ne savons pas ce qu'ils sont devenus.

Sous une des tentes de l'UNHCR....


Les enfants, nombreux, souriants et joueurs comme tous les enfants, malgré l'enfer traversé.





Média, une rencontre émouvante. Nous avons passé beaucoup de temps avec elle. Média était infirmière à Alep; elle a fuit avec son mari et ses enfants.
Une de ses amies avait une jeune enfant sur le camp, polyhandicapée, qui présentait une infection pulmonaire. J'ai dû la soigner, aller lui acheter des antibiotiques, des anti-épileptiques... Mais pour combien de temps ? Cette gamine refera des infections pulmonaires et ses anti-épileptiques devront être renouvelés... Ils n'avaient là-bas aucune couverture médicale.

Des trombes d'eau sont tombées la nuit qui précède cette photo, inondant des tentes et leurs maigres contenus en pleine nuit. Déménagement en urgence vers les quelques logements en dur du camp et séchages des effets personnels le lendemain...

Devant une des tentes, un petit jardin fait de quelques fleurs et de coquillages, histoire de donner un peu de douceur et de beauté dans ces conditions difficiles.

Mohammed, lui aussi très souriant, plein d’énergie, a fuit la Syrie. Travaillant dans la bâtiment, Mohammed a été pris, en allant travailler un matin, dans un échange de tirs entre l’armée de Bachar El-Assad et les hommes de Daech. Il a reçu une balle dans le flanc droit, une seconde dans l’épaule droite, et une troisième dans le bras gauche. Il garde comme principale séquelle une atteinte de la main gauche, avec impossibilité de la relever, l’obligeant à garder une attelle en permanence.

A coté de Mohammed, Abdullah, étudiant en 4ème année d’économie, maitrisant parfaitement l’anglais, a été lui désigné responsable du GPS du zodiaque où il a embarqué début mars pour rejoindre les côtes grecques. Mohammed a été désigné quant à lui responsable du moteur.... Chaque passager a dû payer entre 650 et 700 dollars pour la traversée, dans ce bateau surchargé de 50 passagers. 6 heures de traversée, de nuit, perdus, puis finalement retrouvés par des garde-côtes grâce aux appels passés par un téléphone satellitaire fourni par les passeurs. La vidéo prise par le téléphone d’Abdullah est poignante. Le zodiaque surchargé, les gilets de sauvetage, les chambres à air en guise de bouée, les cris de peurs dans cette mer agitée, mêlés aux cris de joie d’avoir été retrouvés, les sifflets stridents pour se faire plus facilement repérer, les projecteurs du bateau militaire balayant la mer… Tous sont maintenant en sécurité, ayant laissé leurs parents là-bas ainsi que beaucoup de leurs amis, morts sous les bombardements ou sous les balles. Tous nourrissent une haine sans bornes envers Daech tout comme envers Bachar El Assad.
Derrière les sourires, tous sont « sous le choc » comme m’a dit Abdullah. « Il nous faudra du temps pour nous reconstruire ». Abdullah espérait pouvoir rejoindre sa soeur en Finlande…
Nous ne savons pas ce qu'ils sont devenus.