summilux.net

Bonjour,

Je voudrais vous présenter ici la suite du travail que j'ai présenté pour le prix summilux et que vous pouvez voir ici :
http://www.summilux.net/forums/viewtopic-px.php?t=35989
Je vous rappelle qu'il n'est pas possible de commenter les différents reportages présentés pour le concours avant que les résultats ne soient donnés. Du coup, si vous avez des commentaires à faire, ce que j'espère, cantonnez-vous à ce que je publie ici.


J&M from Beijing.


Septembre 2010.



Londres est loin. Trop loin.
Loin de Pékin, où je vis. Loin parce que c'était il y a six mois.
Depuis, beaucoup de choses sont arrivées, mais presque rien n'a vraiment changé.



J'essaie de passer à autre chose, de vivre ma vie à Pékin.



À travers l'objectif de mon appareil photo, je regarde les filles.
Désir de s'approcher, envie de tenir ma distance.



Je poursuis mon chemin, j'essaie de devenir un bon cameraman, un bon photographe.
J'essaie de réaliser un de mes rêves.
La passion dans mon travail me donne de la force. Cela m'aide à trouver ma voie.


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Danfeng et Xiao You sont mes bons amis ici, mes colocataires.



Je connais Danfeng depuis 5 ans. Je suis venu en Chine à cause de lui, parce qu'il disait que j'avais des chances de trouver du travail.
À Pékin, j'ai non seulement trouvé du travail, j'ai aussi rencontré Justine.



Xiao You a fait ses études avec Justine. Elle était venue à Pékin pour la voir.
Elle rencontra alors Danfeng.
Maintenant, ils vivent ensemble et ils espèrent que Justine reviendra à Pékin. Avec nous. Avec moi.



Merci mes amis. Vous êtes toujours là quand j'ai besoin de vous.


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15 octobre 2010.

Deux jours plus tôt, j'écris une lettre à Justine, lui demandant de venir vivre à Pékin.
Je me disais que l'on aurait pu être heureux ensemble.
Après un an et demi de relation à distance, on méritait un nouveau départ.

Ce jour-là, je suis dans le taxi. Elle me dit qu'elle pense vraiment venir.
Elle pourrait vivre avec nous et elle aurait des chances de travailler dans le cinéma.
Rien n'était sûr à ce moment, mais ce que je n'aurais pu imaginer deux minutes auparavant devenait possible.



Viva Beijing !

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22 octobre 2010.

Dans une boite de nuit avec quelques amis, je suis sur la piste de danse avec mon appareil photo.



Au milieu de ces garçons et filles, j'essaie de m'approcher d'eux.



Chacun a sa façon de danser, ses expressions uniques.
Sa propre histoire, sa propre destinée.



J'espère que je peux capturer le mood d'un instant.



Que se cache-t-il derrière ce sourire charmant ?
Derrière la profondeur d'un regard ? Derrière l'expression d'un geste insolite ?



Comment puis-je lire ces corps en mouvement, pris dans le flux d'une danse incontrôlée ?



J'essaie d'imaginer leur histoire, leur désir, leur souhait.

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2 novembre 2010.

C'est toujours difficile d'interpréter les différents indices qui nous sont donnés.
Un événement singulier peut prendre des significations différentes selon le moment et le lieu où il nous arrive.



Quand je regarde cette photographie, je vois une chose.
Justine est cachée quelque part sur mon chemin et il faut que je la trouve.

Totalement fan

Somptueux et touchant.

Merci pour ce voyage.

Pas assez d'image pour Léon ?

Salut Matthieu,

Superbes images!
Je te souhaite bon courage et du bonheur pour votre histoire à tous les deux!

Merci à tous pour vos commentaires qui font bien plaisir.
Leon et fotd, que le texte ne vous parle pas, je le comprends bien.

C'est avant tout une histoire personnelle, qui n'a rien de très originale en soi. Ce n'est qu'une histoire d'amour à distance qui se passe difficilement et dont on ne sait pas encore l'issue.
À défaut d'être originale, elle a pour moi la singularité d'être la mienne, ce qui change tout pour moi et par grand chose pour vous qui regardez ce récit. Ce que j'aimerais, c'est pouvoir rendre un peu de l'émotion que je ressens, un peu des réflexions qui me préoccupent, en utilisant la combinaison de la photographie et de l'écriture qui constituent une part importante de mon quotidien.

Cela ne peut pas toucher tout le monde.
En tout cas, vos retours sur mes photographies semblent tous positifs et c'est presque l'essentiel.
J'ai d'ailleurs pas mal de photos issues de ces deux pellicules que je n'ai pas intégrées dans ce récit et que je posterai bientôt dans le sujet de discussion "Chine".

après plusieurs lectures, je préfère me passer de texte. Tes images se suffisent à elles mêmes, notre imagination y trouve son compte, ça dépasse à mon avis ta simple histoire intime. EN tout cas, c'est une belle promenade

"notre imagination y trouve son compte, ça dépasse à mon avis ta simple histoire intime. EN tout cas, c'est une belle promenade"

C'est une très belle déambulation que chacun peut s'approprier afin de créer son ou ses histoires. Images pleines d'émotion(s) !
Faire ressentir ses émotions ? Comment savoir ?...
Merci

Les photos sont bonnes,marquées de ton propre regard ce qui est essentiel, mais le texte me filent le cafard. Ce qui prouve que tu touche juste. La prochaine fois je regarde juste les photos

Punkrocker, Dany Guèble, ninjéjé, merci pour vos avis positifs qui font toujours plaisir.

Ninjéjé, le texte te donne le cafard ? En réalité, j'ai quand même pas mal d'espoir !

Bonjour !

Matthieu, ton histoire d'amour - telle que tu nous la contes - me rappelle "Les Fiancées de Saïgon", de Raymond Depardon (éditeur : "Les Cahiers du Cinéma", 1986).

Jean D.

Mince, je ne connais pas ce livre, mais curieux d'en savoir plus...
J'ai un peu cherché sur Google, mais j'ai pas trouvé grand chose.
Quand je rentre en France en décembre, j'essaierai de me le procurer, ou du moins de le consulter en bibliothèque.

Comme "L'Automne à Pékin" de Boris Vian ne se passe pas dans la capitale chinoise, "Les Fiancées de Saïgon" évoquent assez peu le Vietnam, mais surtout d’autres pays : Egypte, Djibouti, Ethiopie, Somalie, France… De courts paragraphes répondent à de sobres images : dans ce petit livre autobiographique, Raymond Depardon paraît hanté par cette idée fixe : « emmener en voyage une femme dont il est tombé amoureux » ; il nous laisse deviner sa douloureuse errance d’alors, en de discrètes et pudiques confessions, cependant très émouvantes…

« Attendre son appel. Il y a du soleil. Je vieillis.

Attendre. L’attendre. Je n’attendrai que ça.
Je sais aussi que je vais souffrir. Je suis prêt. J’attends.

J’ai mis mon plus beau blouson,
une chemise que j’aime bien…
et elle n’a pas téléphoné.

Aujourd’hui, j’ai rendez-vous. Tout s’arrête.

Elle va arriver d’un moment à l’autre. J’ai un peu peur,
Peur que le temps passe trop vite, peur de me retrouver seul
avec des souvenirs qui me fassent mal.
Oh vivement qu’elle soit là… que cela soit terminé,
que je puisse rêver en attendant le prochain rendez-vous.

Cela fait bien deux minutes que nous roulons,
elle est assise à côté de moi, c’est elle qui conduit.
Je me souviens pourtant que c’est ma voiture.
Il faut que j’attende ! Aux prochains feux rouges…

Je sais que ce n’est pas le moment. C’est ridicule !
Vite, il faut parler, dire n’importe quoi…
Il faut que tout cela sorte de ma tête, sinon je suis fichu !
Que faire ? Que faire ?

J’aurais dû lui sourire, protester contre l’injustice.
Refuser de la croire. Il y avait une douleur, douleur à parler,
douleur à l’écouter. Et pourtant,
je ne sais pas pourquoi, nous existions ce jour-là…
Elle m’a regardé…
Où était mon regard ? Je sais que j’aurais dû lui sourire…
J’ai du mal à me souvenir de son sourire, de sa voix.
Nous savions que nous avions une heure,
le boulevard faisait beaucoup de bruit.

J’ai peur d’elle. J’ai envie de garder cette peur longtemps,
de partir avec.

Suis-je condamné à fuir, toujours fuir
elle m’empêche de penser à autre chose
partir en voyage, en voyage avec elle, enfin vivre.

J’aimerais l’aimer dans un voyage long et chaud.
J’aimerais l’aimer dans un voyage long, chaud et calme.

Plus rien ne me donne du plaisir
l’Afrique, un nouvel appareil photo, un bout de chocolat.
Pour la première fois depuis longtemps,
je suis rentré dans ma chambre en plein après-midi.
Je me suis allongé sur mon lit. Je n’avais rien à faire,
rien envie de faire. Je ne savais pas où aller.
La ville était vide, il y avait du soleil.

Faire un film d’amour. Peut-être faut-il d’abord le vivre ?

Je veux faire un film d’amour.
Je veux partir en voyage avec elle.
Exorciser mon passé avec un film,
et renaître au soleil d’Afrique.

Je préfère être seul. Je peux mieux penser à elle,
Ou à l’image que je me fais d’elle. »

Matthieu, par son style et sa forme, ton histoire d'amour (impossible ?) évoque certains chapitres des "Fiancées de Saïgon"…

Jean D.

Si celle-ci n'est pas la photo du mois... Cette photo est magnifique !

Superbe cette image en effet. Et je rejoins les autres sur le fait que tes images se passent de texte...

L'atmosphere me fait penser au peu que j'ai vu des films de Philippe Garrel.