Bonjour ! Bienvenue sur le site à JM Imperator !
"
Imperator"… Cela me rappelle le nom de ce bel agrandisseur mural, tout en bois (notamment de l’acajou), fabriqué dans les années 50 par Houpé, à Paris…
JM Imperator a écrit :
Depuis que je tire (40 ans déjà...), je règle la mise au point avec un vérificateur Paterson, en diaphragmant l'objectif au diaphragme de tirage, soit généralement entre 5,6 et 8. C'est ce que m'a appris mon responsable de labo MJC et comme ce qui marche ne mérite pas d'être remis en cause, je m'y cantonne.
Je pense que cette pratique est erronée.
Ainsi que Jacques Zekkar l’a rappelé, un objectif d’agrandisseur est calculé différemment d’un objectif de prise de vues : il fonctionne en quelque sorte "à l’envers".
Raisonnons en employant ces trois termes consacrés par l’optique : "
objet", "
centre optique" et "
image"…
Dans le cas d’un objectif de prise de vues, la distance entre l’objet et le centre optique est beaucoup plus grande qu’entre l’image et le centre optique [l’objet est (par exemple) une scène éloignée de quelques mètres, et l’image se forme sur le film] ; dans le cas d’un objectif d’agrandisseur, c’est le contraire (l’objet est constitué par le film, et l’image se forme sur le plateau). Dans chaque cas, la formule optique de l’objectif est calculée en conséquence.
Remarque : dans le cas particulier de la macrophoto au dessus du rapport x1, la distance entre l’objet et le centre optique devient plus faible qu’entre l’image et le centre optique ; c’est en tenant compte de cela que certains opticiens ont calculé des objectifs spéciaux destinés à la photographie rapprochée (Leitz Photar, Zeiss Luminar…), et que quelques rares marques proposaient une "bague d’inversion" destinée à monter un objectif "normal" à l’envers sur un soufflet (Exakta) ; ce cas est similaire à celui d’un agrandisseur.
Quel que soit l’objectif, à mesure que l’on ferme le diaphragme, la zone de profondeur de champ s’accroît de part et d’autre du plan de mise au point. A ma connaissance, il ne se produit pas de "décalage" de ce plan en fonction de la valeur du diaphragme ; quelle en serait la raison ?
Eric76 a écrit :
De manière générale, toutes les optiques ont un décalage du plan de netteté en diaphragmant, mais c'est en général négligeable.
EricBascoulDIDO a écrit :
pour ce qui est de la mise au point,
certaines optiques ont la mise au point qui "glisse" en diaphragmant

C’est à mon avis tout à fait anormal : ce défaut relève de cas particuliers qui ne peuvent être pris en compte…
En règle générale, si un "décalage" est perçu, c’est je suppose parce que la mise au point a été imperceptiblement modifiée pendant l’opération (lorsque le diaphragme a été manœuvré)…
JM Imperator a écrit :
(…) En fait, il n'y a pas un plan unique de netteté et on fait la mise au point sur celui qui est le plus lumineux. Conclusion, sauf - peut-être - à utiliser une optique asphérique : il faut cadrer à pleine ouverture mais affiner la mise au point au diaphragme retenu. (…)
Pardonnez-moi JM, mais cette affirmation n’est pas fondée : les multiples corrections dont bénéficie un objectif de qualité tendent à créer ce plan unique de netteté, dans lequel tous les rayons théoriquement se croisent (d’où la notion de "point"). Ce plan idéal n’existe certes pas réellement, mais il est si presque parfaitement réalisé que, dans la pratique, c’est tout comme et on ne peut, à mon avis, concevoir qu’il varierait en fonction du diaphragme.
En conclusion, j’estime qu’
il faut mettre au point un objectif d’agrandisseur à pleine ouverture : la profondeur de champ étant la plus faible, on cerne plus facilement la mise au point optimale sur le grain ; en outre l’image est la plus lumineuse à pleine ouverture, cette appréciation de la meilleure mise au point est donc facilitée. C’est ce qu’a exprimé ainsi Jacques…
Jacques Zekkar a écrit :
(…) Si on fait le point (au microscope) à 5.6 8 on est dans le volume
"net" de la PDC mais on ne voit pas le plan
piqué.Celui-ci s'obtient à
PO sur le grain. (…)
Les deux notions de «
volume "net" de la profondeur de champ » et de «
plan piqué » sont judicieusement définies.
En somme, JM Imperator a raison quand il écrit (dans son message initial) : « Comme on y voit mieux à pleine ouverture et que la profondeur de champ est a priori plus restreinte, une mise au point "pointue" à pleine ouverture devrait se traduire par une consolidation de celle-ci en diaphragmant ».
C’est pour la même raison qu’avec un appareil réflex, ou une chambre grand format, la mise au point est réalisée à pleine ouverture.
Jean D.