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Sélection de la sensibilité: celle du film ou une autre?
Posté:
lundi 11 avril 2011 - 21:19
par jeanly
Bonsoir,
Encore une question de béotien mais m'étant remis à l'argentique et récemment au développement (les premiers films sèchent en ce moment), j'ai noté dans le livre de P.Bachelier qu'il recommandait de sélectionner une sensibilité inférieure de moitié à celle annoncée (200 pour 400 ASA).
Par ailleurs, je crois me souvenir avoir lu sur le net, mais je n'arrive pas à retrouver le lien, que pour une HP5, que j'utilise, il était même intéressant de l'utiliser à 100ASA avec des résultats très satisfaisants en adaptant le temps de développement et que la sensibilité annoncée était plus une affaire commerciale des laboratoires afin de leur faciliter le travail (si j'ai bonne mémoire). Je ne souhaite pas me lancer immédiatement dans cette opération mais si l'un d'entre vous veut bien m'apporter quelques éclairages sur cette manière de procéder, les précautions à prendre, l'intérêt de le faire, ... bref ce qui peut me permettre de comprendre car il me semble que ce n'est pas équivalent au fait de décider de sur exposer systématiquement chaque photo du film même s'il me semble que c'est le résultat auquel on aboutit. Peut être que l'intérêt est lié au développement?
Je dois raisonner faux quelque part et mélanger plusieurs choses mais il y a là un point qui m'échappe.
Merci à ceux qui prendront le temps de répondre.
PS: j'ai parcouru le forum (mal certainement) mais je n'ai pas trouvé de réponse. N'hésitez pas à me remettre dans la bonne direction.
Posté:
mardi 12 avril 2011 - 13:16
par vinijedi
retenir un film (à l'inverse de "pousser") équivaux à lui envoyer plus de lumière que "prévu".
Le développement de la pelloche est donc modifié afin que l'image ne soit pas sur-ex.
On veillera donc a
écourter le temps de développement de la pelloche.
Effets :
- réduction de la
taille du grain (+ tu développe + le grain grossie)
-
accutance réduite (+ tu développe + c'est "net")
- gain de détails das les
ombres / réduction du contraste
Ces effets sont appréciables pour du portrait ou du nu.
J'ai lu dans un livre que le gain dans les ombres n'est pas phénoménal mais perceptible (1/2 diaph pour retenir de 1 diaph..?? plus trop sûr).
PS: retenir de 1 diaph ok, 2 ça paraît beaucoup !
Posté:
mardi 12 avril 2011 - 18:16
par jeanly
vinijedi a écrit :
retenir un film (à l'inverse de "pousser") équivaux à lui envoyer plus de lumière que "prévu".
Le développement de la pelloche est donc modifié afin que l'image ne soit pas sur-ex.
On veillera donc a
écourter le temps de développement de la pelloche.
Effets :- réduction de la
taille du grain (+ tu développe + le grain grossie)
-
accutance réduite (+ tu développe + c'est "net")
- gain de détails das les
ombres / réduction du contraste
Ces effets sont appréciables pour du portrait ou du nu.
J'ai lu dans un livre que le gain dans les ombres n'est pas phénoménal mais perceptible (1/2 diaph pour retenir de 1 diaph..?? plus trop sûr).
PS: retenir de 1 diaph ok, 2 ça paraît beaucoup !
Merci.
Si je comprends bien c'est le développement qui a prendre en compte. Je prends un film à 400ASA, je décide de l'utiliser à 200 voire 100ASA, j'adapte le temps de développement à la sensibilité retenue pour ce film reste à savoir de combien il faut réduire le temps de développement. Par exemple pour une HP5 exposée à 200ASA et traitée avec de l'ID11 1+1, 10' serait-il un temps convenable? Faut-il passer en 1+2, 1+3? Faut-il choisir un autre révélateur?
Comme indiqué, je ne veux pas me lancer dans ce type d'opération dès à présent mais c'est pour essayer de comprendre et aussi par curiosité, j'ai tellement à apprendre sur ce sujet (et sur d'autres aussi).
Posté:
mardi 12 avril 2011 - 19:24
par SRT-101
Oui il y a ce que l'on appelle la sensibilité nominale du film (indication de sensibilité à titre commercial) et la sensibilité dite "réelle". Un film vendu en 400 asa peut par exemple être plus proche des 200 asa.
Après comme tu l'as bien compris si on "sur-expose" le film on écourte le développement, si on le "sous expose" on augmente la durée du développement. Dans certaines limites bien entendu. Un film 400 asa peut par exemple être exposé à 200/400/800 parfois 1600. Tout dépend de la latitude d'exposition de l'émulsion et de la chimie utilisée pour le développer.
Posté:
mardi 12 avril 2011 - 20:35
par DARKVADOR
Super explication, claire et précise.
Merci
Posté:
mardi 12 avril 2011 - 20:56
par jeanly
Merci fotd pour tes explications claires et précises qui me permettent de mieux appréhender ces notions de pousser/retenir un film. La notion de pied est un paramètre qui m'avait complètement échappé jusqu'à ce soir.
Posté:
mercredi 13 avril 2011 - 18:53
par SRT-101
Merci fotd,
Ton explication c'est le pied
Posté:
jeudi 14 avril 2011 - 8:11
par Aurélien87
fotd a écrit :
Quand on retient un film, on gagne en profondeur dans les ombres, on baisse le contraste (qu’il faudra augmenter au tirage) et on gagne en modelé car l’échelle de densité plus grande. La question quand on retient est la capacité du tireur ou scanner à rendre correctement les hautes lumières qui peuvent devenir très très dense.
Dans le cas où on surexpose le film, il faut évidemment modifier le temps de développement , pour que les HL ne soient pas intirables. Dans ce cas, on rajoute augmente les détails sans les ombres grace à la surexposition, et on baisse le contraste en diminuant le temps de développement. Sinon le Gamma du film sera bien trop important.
Posté:
jeudi 21 avril 2011 - 17:44
par Couplex
Une question concernant un film 400 retenu à 200 + développement ad hoc : comment ça se passe au scan puis à l'impression ?
Sous l'agrandisseur on intervient sur le temps d'exposition du papier mais là ? Avez-vous de l'expérience sur le mode opératoire ?
Posté:
jeudi 21 avril 2011 - 18:34
par Richard
un film comme la Tri-X traité à 200 se traite avec une minoration du temps de 20% environ et en ressort avec un résultat tout à fait comparable à un traitement à 400 et ne pose aucun problème pour être scannée...si le process de développement en respecté, bien entendu...De même que sous l'agrandisseur l'exposition se ferra tout à fait normalement...
Posté:
jeudi 21 avril 2011 - 22:15
par amansjeanphilippe
hello
j'ai un truc que je comprends mal...
certes, je suis tout à fait d'accord sur le pied de courbe qui est bien immobile et sur les normes ASA et DIN qui reposent sur le pied de courbe (0.1D au dessus du voile pour être exacte) pour donner une sensibilité. Il suffit d'avoir lu un bouquin de sensitométrie et les doc techniques des films pour le voir (et le comprendre).
Par contre, là où j'ai des doutes c'est sur la nécessité de retenir le développement en cas de sur exposition...
De ce que j'en ai compris, le temps de développement joue sur le gamma, la pente de la courbe caractéristique (CC). D'ailleurs, les doc des révélo donnent deux temps pour un film, un à gamma 0.7 pour les agrandisseurs à éclairage semi diffus et 0.45 pour ceux à condenseur. Si on prend un gamma de 0.7 (cas le + défavorable pour le calcul), une sur-ex de 2 diaph (Log(2)=0.3) va donner un accroissement de la densité du gris neutre de 0.3x2x0.7=0.42 soit l'équivalent d'un filtre neutre ND absorbant 1.5 diaph environ.
Si on observe un film NB correctement exposé et développé, on a jamais de haute lumière HL aussi dense que l'amorce. Donc cela veut dire qu'on a de la marge du côté droit de la CC vers les HL. Quand je scanne ces mêmes négatifs, je vois bien dans l'histogramme d'acquisition que je n'utilise pas toute la dynamique de mon capteur...
Donc je me pose la question de l'utilité de retenir le développement pour un film surexposé volontairement par rapport à l'incidence sur le gamma (donc sur le contraste des détails) et sur un glissement vers la droite de 0.42D des densités.
Est-ce que 0.42D de + rend réellement les négas non tirable, car visiblement, mon scanner (de Mer..de je le précise) n'utilise pas toute se dynamique (mes néga ont une Dmax entre 1.5D à 2D alors que l'amorce doit tourner autour de 4D)
Pour moi, le temps du révélateur est un choix technique pour le gamma et un choix esthétique pour le grain.
Vos avis?
J.Ph.
Posté:
vendredi 22 avril 2011 - 6:43
par Coignet
Il existe une manière de faire qui marche toujours : exposer un film à la sensibilité écrite sur la boîte, puis le développer de la manière écrite dans la notice.
Posté:
vendredi 22 avril 2011 - 8:16
par Couplex
Tout à fait d'accord : pousser, retenir, ça fait beaucoup d'a coups...
Néanmoins je suis comme toi, j'aime bien le soleil pour faire des photos et si je n'ai qu'une 400 je vais la retenir. D'où la question.
Mais c'est vrai que le choix des sensibilités ça alimente les forums photo depuis qu'ils existent (surtout poussées !).
Posté:
vendredi 22 avril 2011 - 8:37
par Paradoxal
Pour moi également, le mieux est d'exposer et développer comme le préconise le fabricant.
Et s'il il a trop de lumière pour le 400 ISO, par exemple, une solution simple est de placer un filtre gris ou un polarisant. Cela fait deux ouvertures de gagnées.
Posté:
vendredi 22 avril 2011 - 9:28
par amansjeanphilippe
hello
ces 4 derniers posts sont intéressants...
Toutefois, je pense que c'est un choix personnel et on est libre d'acheter du 400 asa et de le développer dans la soupe qu'on veut, le temps qu'on veut en l'exposant éventuellement à l'aide d'un posemètre réglé sur la sensibilité qu'on veut (en admettant que tous avons un posemètre étalonné sur des appareils eux-mêmes étalonnés, ce qui est loin d'être évident...).
J.Ph.