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Laver films et papiers... à l'eau de pluie ?

MessagePosté: mardi 27 juillet 2004 - 21:59
par perlinpinpin
:idea: voila je lisait dernierement que l'eau du robinet n'est pas forcément geniale pour le rinçage car "pleine" des sels minéreaux,de calcaire et de chlore... et je me disait es ce que l'eau de pluie serait utilisable ? sans sels mineraux, sans chlore (sauf si usine pas loin :D ) et sans calcaire ,un peu comme de l'eau déminéralisée, non ? :?
Qu 'en pensez vous ?

MessagePosté: mardi 27 juillet 2004 - 22:15
par Bernard
ça dépend de quelle toiture qu'elle descend le cuivre le zinc à mon avis ça ne doit pas être trop génial de même que la mousse ou autre végétation...

MessagePosté: mardi 27 juillet 2004 - 22:30
par Richard
pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ?
Rincer sous pression une trentaine de minutes avec le raccord Paterson ou mieu le Jobo qui permet de régler le débit, puis tremper dans de la Volvic, de l'eau déminéralisé... additionnée de qqs gouttes de fotoflo de chez Kodak, secouer et mettre à sécher en utilisant une pince lestée. Film nickel assuré.
Une des recettes du développement c'est la routine : tjs pareil avec tjs les même produits avec tjs la même T°... :wink:

MessagePosté: mercredi 28 juillet 2004 - 5:03
par MMP
L'eau de pluie est tout sauf pure. On ne s'imagine pas la quantité de composants chimiques que charrient les beaux nuages au dessus de nos têtes (pluies acides…). La pollution atmosphérique entraîne directement la pollution des eaux de pluie. On y trouve fréquemment (dans des concentrations qui diffèrent selon les régions, l’époque de l’année) du dioxyde de soufre, des sulfates, du sodium, du calcium, de l’ammonium, des nitrates, des pesticides… Et ensuite, comme le rappelle Bernard, glissant sur les toits, dégringolant le long des gouttières, elle se charge d'un dernier bagage d'organismes de tout poil, particules & autres. Donc, brute de récupération, c'est la plus contre-indiquée des eaux pour le laboratoire.
Richard te donne la bonne marche à suivre ; simplissime, nette et sans bavures :wink: .

MessagePosté: mercredi 28 juillet 2004 - 12:07
par perlinpinpin
:oops: ok mauvaise idée alors...merci de m'avoir eclairé
richard, vous lavez 30 min vos films ??? :shock:
les fabriquants prescrivent entre 5 et 10 min ,non ?
es ce mieux ?

MessagePosté: mercredi 28 juillet 2004 - 15:27
par MMP
Le lavage avec raccord de pression type Parterson ou Jobo c’est vachement chouette, ça coule tout seul et on n’a rien à faire. Mais ce n’est pas la seule solution (ni la meilleure à mon sens).
On peut très bien laver son film (idem pour les barytés) en eau renouvelée régulièrement (6 bains successifs de 5 minutes chacun pour les négatifs, 12 bains pour les barytés). Le lavage est parfait ainsi et la consommation d’eau moindre.
Le but du lavage est d’assurer le passage des résidus du fixage contenu dans la gélatine vers l’eau de lavage afin d’en débarrasser ladite gélatine. Ce qui importe est la durée de l'échange entre la gélatine et l’eau afin que les résidus passent de l’un à l’autre. Dès que les taux de concentration des résidus contenu dans la gélatine et dans l’eau de lavage s’équilibrent (en 5 minutes environ), et donc que l’échange entre les deux milieux n’est plus possible, on renouvelle l’eau afin de réamorcer le processus, ce jusqu’à épuisement des fameux résidus.
Cette méthode est un peu plus contraignante car elle nécessite notre présence constante ; mais avec les œuvres complètes de Balzac (version non annotée toutefois) et un chronomètre à la sonorité claire et vigoureuse, le temps du lavage se passe sans que l’on y pense…

MessagePosté: mercredi 28 juillet 2004 - 15:43
par Richard
vous avez raison c'est un peu excessif mais j'ai tjs fait comme celà, on est jamais trop prudent. :)
Le lavage sous pression à pour effet de faire remonter le fix hors de la cuve et cette méthode ne demande pas de surveillance particulière. :wink:
J'applique le même temps à mes barytés mais là cela se passe en cuve de lavage Deville :wink: résultats garanties ou remboursé. :P

MessagePosté: mercredi 28 juillet 2004 - 16:23
par LaurentT
Strovoï, profite des vacances : fais le calcul !
Tu as juste besoin de trouver la constante de diffusion de l'hyposulfite dans la gélatine :D Bonne recherche :D :D

Mais ce que tu dis est parfaitement vrai... à un détail près : l'agitation.
Le lavage statique n'est intellectuellement satisfaisant que si la première "pellicule" d'eau qui se trouve au contact de la gélatine est renouvelée avec un temps petit devant le temps de diffusion. En effet en eau statique l'évacuation de l'hyposulfite hors de la gélatine s'arrête lorsque que les teneurs en hypo (pas en hippo) dans la première couche d'eau et dans la gélatine sont égales. Si la diffusion dans l'eau est plus rapide de quelques ordres de grandeur que dans la gélatine, c'est bon, car la teneur au contact restera toujours basse, et une température élevée peut assurer cela. Sinon, il faut agiter pour aider à l'évacuation de cette première pellicule (problème des tirages empilés dans une cuvette).
Là où tu as donc parfaitement raison, c'est que modulo un rinçage dans une quantité "suffisante" d'eau, les deux paramètres jouant au premier ordre sur la diffusion sont le temps et la température, la concentration en hypo de l'eau de rinçage n'intervenant qu'au second ordre.

Bon sens : si c'était le contraire, il suffirait de plonger la gélatine pendant un temps court dans une grosse baignoire !

Donc rincer longtemps dans de l'eau pure = ceinture ET bretelles...

MessagePosté: mercredi 28 juillet 2004 - 16:33
par MMP
LaurentT a écrit :
à un détail près : l'agitation
Exact pour l’agitation, mais agitation douce car si trop vigoureuse contrarie le processus d’échange (& chez-nous autres du sud fait chaud & on évite de trop s’agiter).
De plus, parfaitement toqué que je suis, je ne lave qu’un seul baryté par cuvette... (au moins, je suis sûr de terminer mon Balzac avant la fin du millénaire…) et j'agite...

LaurentT a écrit :
Strovoï, profite des vacances : fais le calcul !
Tu as juste besoin de trouver la constante de diffusion de l'hyposulfite dans la gélatine :D Bonne recherche :D :D
Fastoche ! quasi équivalent à la constante de diffusion du 51+eau+glaçon dans gosier sec (mesure prise au niveau de la mer +1 mètre, à 17h40, Vieux Port, terrasse de la Samaritaine).
8)

MessagePosté: mercredi 28 juillet 2004 - 16:56
par LaurentT
Et oui peuchère, les agités de Paris, tousseu des fadas... :D

Et n'oublie pas le carré de l'hypothénuse dans le calcul, à ne pas confondre avec l'hyposulfite... :lol:

MessagePosté: mercredi 28 juillet 2004 - 20:29
par francois
strovoï
Comment arrives tu a lire du Balzac en ayant les papates dans l'eau, qui tournes les pages ?
Au prix du m3, c'est interessant ! Pour du baryté cela fait donc 12*5 min par bain soit 60min: c'est cela ?
merci

MessagePosté: mercredi 28 juillet 2004 - 20:36
par MMP
francois a écrit :
Comment arrives tu a lire du Balzac en ayant les papates dans l'eau, qui tournes les pages ?


té, avé le pif !

francois a écrit :
Pour du baryté cela fait donc 12*5 min par bain soit 60min


DA ! Economique, d'autant plus que je remets une tournée après le virage au sélénium ou à l'or... (120 minutes de lavage au total pour un baryté : yaplustimbrédanslasalle?)

MessagePosté: jeudi 29 juillet 2004 - 10:37
par perlinpinpin
citation :
On peut très bien laver son film (...) en eau renouvelée régulièrement (6 bains successifs de 5 minutes chacun pour les négatifs

vous faites ça dans la cuve , ou transferez la spire ds un contenant plus grand (pour plus d'échanges hypo-eau) ?

MessagePosté: jeudi 29 juillet 2004 - 11:00
par MMP
perlinpinpin a écrit :
vous faites ça dans la cuve , ou transferez la spire ds un contenant plus grand(pour plus d'échanges hypo-eau)?


Dans la cuve, ouverte et remplie à ras bord, avec mouvement lent de bas en haut pour l'agitation (très lent). Le volume contenu par la cuve me paraît suffir largement aux échanges entre l'eau et l'émulsion.

Mais il est vrai qu'en matière de lavage (et pour tout ce qui touche aux trucs de labo), chacun a ses manies. Hormis les cas où l'on fait de grossières erreurs d'appréciation (et en ce cas la sanction est immédiate), et du moment que l'on applique les principes du processus du traitement, chacun de nos petits trucs de laboratoire relèvent davantage du domaine de la foi, voire de la magie, que de la pure raison. Et c'est heureux qu'il en soit ainsi. La pratique du laboratoire doit conserver cette part de mystère quelque peu irrationnel qui nous fait que mieux apprécier la joie de l'image révélée.

(& avouons aussi que nous tous un peu dingo :mrgreen: )

MessagePosté: jeudi 29 juillet 2004 - 12:43
par Bernard
et ne pas oublier le super agent mouillant " sun rinçage " le même que madame se sert pour son lave-vaisselle ( économique car il est dans le placard de la cuisine ... )