
Ayant été contacté à titre privé par des membres de ce forum sollicitant un avis sur cette optique peu fréquente, je prends le parti de mettre un descriptif accompagné de mon appréciation sur le site.
●Cosina-Voigtländer Heliar 3,5/50mm, formule 5/3, corps rétractable, 146gr. [avec bouchons, filtre UV et pare-soleil : 198gr.], 47x42mm (replié: 47x23mm), map. min. 1 mètre, filtres 27mm. x 0.5 (‘27E’), pare-soleil spécial, monture 39mm vissante. Produit par Cosina à 2000 exemplaires en finition chromée en 2001 (dit « 101st Anniversary », livrée en série avec le Bessa T-101), puis à 600 exemplaires en monture 39mm et finition nickel en 2009 (dit « 10th Anniversary »). Quelques exemplaires dits « S-Heliar » à fût rigide ont été produits en monture Nikon-S en 2005 pour accompagner le Bessa R2S.
Le filetage de la monture du filtre est de 0.5mm (code ‘27E’) ; les filtres à filetage de 0.75mm (code ‘ES’) peuvent être montés sur l’objectif, mais il sera ensuite impossible de monter le pare-soleil sur le filtre. Les gammes de filtres construits jusqu’en 1971, par Zeiss, Heliopan et BW à destination des Contaflex et Ikonta sont utilisables et faciles à trouver, alors que les anciens filtres Canon, au filetage japonais, ne sont pas compatibles. Le pare-soleil spécial, en métal noir, est curieusement lourd pour une longueur (filetage inclus) de 16mm sur un diamètre externe de 39mm et un diamètre interne de 35/36mm.
En position rétractée, l’Héliar f/3.5 pénètre de 14mm dans le boîtier, ce qui le rend compatible avec tous les boîtiers Leica, y compris les modèles Leica CL, M8, 8.2, M9, à l’exception, toutefois, du M5 (limite : 13mm).
La construction mécanique est très soignée, mais l’ergonomie est inhabituelle : la bague de sélection des diaphragmes est solidaire de la bague de mise au point et tourne avec elle ; les chiffres, de petite taille, ne sont visibles que de face, ce qui demande de retourner le boîtier vers soi pour régler l’ouverture ; le crantage (progression par demi-diaphragmes) est très peu marqué, ce qui permet de modifier l’ouverture sans entraîner de modification de la mise au point, mais rend la bague sensible à un quelconque effleurement involontaire (la bague des diaphragmes en monture Nikon n’est pas du tout crantée).
Une fragilité potentielle de cet objectif est qu’à mise au point à faible distance, le fût s’écarte de la base sans protection particulière, en laissant apparaître, à l’arrière du bloc optique, le filetage hélicoïdal et la graisse de la came de mise au point. On peut soupçonner qu’à terme, une accumulation de poussières et de saletés diverses nuiront à la douceur de la course. Il est prudent de laisser cet objectif réglé sur l’infini quand on ne s’en sert pas.
Optiquement, cet objectif reprend la formule Heliar, élaborée en 1903, généralement mise à contribution pour des focales plus élevées (à la seule exception du Asahi Auto Takumar 58mm/2.4 de 1957 à la résolution très moyenne).
La définition est exceptionelle dès la pleine ouverture et s’améliore relativement peu jusqu’à ƒ/8, avant de décroître après ƒ/11. L’optimum est à f/5.6 pour la résolution au centre et à f/8 pour l’homogénéité centre-bords. Le déséquilibre entre le centre et les bords est remarquablement faible. La distorsion est visuellement nulle, le vignettage insignifiant. Le macro-contraste est remarquablement soutenu sur l’ensemble du champ sans écraser les zones les plus ou les moins éclairées, y compris dans les scènes très contrastées ; le micro-contraste est très élevé. Pratiquement insensible au flare. Outre sa résolution, le point fort de cet objectif est une restitution du contraste qui parvient à rester élevée tout en préservant les nuances des zones les plus et les moins illuminées. Je ne connais aucun autre objectif capable de détailler pareillement les extrêmes sous un éclairage très violent comme, par exemple, à la plage ou à la montagne (le Summilux asphérique est sous cet aspect, nettement moins bon).
Selon plusieurs spécialistes, les seuls rivaux de cet objectif sont le Summilux 1.4/50mm ASPH et le Zeiss Planar ZM 2/50mm. Selon Herbert Keppler, Popular Photography, March 2002, p. 48, cet objectif est «the best lens we have ever tested». Tom Abrahamsson, pour sa part, estime que l'Heliar est l’un des trois meilleurs objectifs de 50mm jamais produits en monture Leica. Il semble que, comme souvent, les performances sur film sont moins saillantes sur capteur numérique.
En résumé, si son ergonomie ne constitue pas un obstacle, cet objectif est véritablement exceptionnel, au moins avec du film.
●Cosina-Voigtländer Heliar 3,5/50mm, formule 5/3, corps rétractable, 146gr. [avec bouchons, filtre UV et pare-soleil : 198gr.], 47x42mm (replié: 47x23mm), map. min. 1 mètre, filtres 27mm. x 0.5 (‘27E’), pare-soleil spécial, monture 39mm vissante. Produit par Cosina à 2000 exemplaires en finition chromée en 2001 (dit « 101st Anniversary », livrée en série avec le Bessa T-101), puis à 600 exemplaires en monture 39mm et finition nickel en 2009 (dit « 10th Anniversary »). Quelques exemplaires dits « S-Heliar » à fût rigide ont été produits en monture Nikon-S en 2005 pour accompagner le Bessa R2S.
Le filetage de la monture du filtre est de 0.5mm (code ‘27E’) ; les filtres à filetage de 0.75mm (code ‘ES’) peuvent être montés sur l’objectif, mais il sera ensuite impossible de monter le pare-soleil sur le filtre. Les gammes de filtres construits jusqu’en 1971, par Zeiss, Heliopan et BW à destination des Contaflex et Ikonta sont utilisables et faciles à trouver, alors que les anciens filtres Canon, au filetage japonais, ne sont pas compatibles. Le pare-soleil spécial, en métal noir, est curieusement lourd pour une longueur (filetage inclus) de 16mm sur un diamètre externe de 39mm et un diamètre interne de 35/36mm.
En position rétractée, l’Héliar f/3.5 pénètre de 14mm dans le boîtier, ce qui le rend compatible avec tous les boîtiers Leica, y compris les modèles Leica CL, M8, 8.2, M9, à l’exception, toutefois, du M5 (limite : 13mm).
La construction mécanique est très soignée, mais l’ergonomie est inhabituelle : la bague de sélection des diaphragmes est solidaire de la bague de mise au point et tourne avec elle ; les chiffres, de petite taille, ne sont visibles que de face, ce qui demande de retourner le boîtier vers soi pour régler l’ouverture ; le crantage (progression par demi-diaphragmes) est très peu marqué, ce qui permet de modifier l’ouverture sans entraîner de modification de la mise au point, mais rend la bague sensible à un quelconque effleurement involontaire (la bague des diaphragmes en monture Nikon n’est pas du tout crantée).
Une fragilité potentielle de cet objectif est qu’à mise au point à faible distance, le fût s’écarte de la base sans protection particulière, en laissant apparaître, à l’arrière du bloc optique, le filetage hélicoïdal et la graisse de la came de mise au point. On peut soupçonner qu’à terme, une accumulation de poussières et de saletés diverses nuiront à la douceur de la course. Il est prudent de laisser cet objectif réglé sur l’infini quand on ne s’en sert pas.
Optiquement, cet objectif reprend la formule Heliar, élaborée en 1903, généralement mise à contribution pour des focales plus élevées (à la seule exception du Asahi Auto Takumar 58mm/2.4 de 1957 à la résolution très moyenne).
La définition est exceptionelle dès la pleine ouverture et s’améliore relativement peu jusqu’à ƒ/8, avant de décroître après ƒ/11. L’optimum est à f/5.6 pour la résolution au centre et à f/8 pour l’homogénéité centre-bords. Le déséquilibre entre le centre et les bords est remarquablement faible. La distorsion est visuellement nulle, le vignettage insignifiant. Le macro-contraste est remarquablement soutenu sur l’ensemble du champ sans écraser les zones les plus ou les moins éclairées, y compris dans les scènes très contrastées ; le micro-contraste est très élevé. Pratiquement insensible au flare. Outre sa résolution, le point fort de cet objectif est une restitution du contraste qui parvient à rester élevée tout en préservant les nuances des zones les plus et les moins illuminées. Je ne connais aucun autre objectif capable de détailler pareillement les extrêmes sous un éclairage très violent comme, par exemple, à la plage ou à la montagne (le Summilux asphérique est sous cet aspect, nettement moins bon).
Selon plusieurs spécialistes, les seuls rivaux de cet objectif sont le Summilux 1.4/50mm ASPH et le Zeiss Planar ZM 2/50mm. Selon Herbert Keppler, Popular Photography, March 2002, p. 48, cet objectif est «the best lens we have ever tested». Tom Abrahamsson, pour sa part, estime que l'Heliar est l’un des trois meilleurs objectifs de 50mm jamais produits en monture Leica. Il semble que, comme souvent, les performances sur film sont moins saillantes sur capteur numérique.
En résumé, si son ergonomie ne constitue pas un obstacle, cet objectif est véritablement exceptionnel, au moins avec du film.