
Convention du paysage, satanée convention du paysage. Réflexe inconscient, d’appréhender la nature de gauche à droite, comme le temps qui passe. Imaginaire collectif de vacances au soleil, de plages… d’horizons plats ! Ici, point de gauche ou de droite, la verticalité règne sans partage. En haut, les temps géologiques, le royaume des cieux peuplé de gigantesques cathédrales de roches et de glaces. En bas, l’instant, uniquement l’instant. Alpages, pierriers, glaciers, peu importe. Un sujet prédomine malgré son absence du cadre : le moment présent, le prochain pas. Négligeable et insignifiante temporalité humaine.
Perclus par la fatigue de ce départ en milieu de nuit, et sous un ciel désespérément uniforme, la pensée s’intériorise. L’esprit divague, ressasse en oubliant progressivement les merveilles environnantes. La liberté du nomade solitaire à un prix, sa difficulté à évacuer maussades et inquiètes pensées, quand le souvenir du lever de soleil au sommet s’estompe à la première distraction venue… La divagation comme seul remède. Je rêve de ce ciel bleu sombre, unique, que la nature offre en cadeau à ceux venus tutoyer les hautes altitudes. De nuages noirs déferlant dans de calmes vallées ensoleillées. De fines percées lumineuses révélant soudain de sombres et glaciales combes rocheuses.
Antagonisme irréconciliable du marcheur et du photographe. Le premier fuyant eau et nuages quand le second n’aspire qu’à flirter avec l’orage. Les heures passent, les pas s’amoncèlent jusqu’à s’oublier dans la masse. Douleur du corps et sourire aux lèvres. La brume se lève enfin, les montagnes se parant alors de leurs plus beaux atours. Nimbés de leurs robes cotonneuses, les reliefs s’effacent comme écrasés par de trop lourdes étoffes. A mesure que les sommets s’évanouissent, les souvenirs s’enracinent… et la curiosité pour la prochaine vallée s'exalte. Espérons que le ciel n’y soit pas au beau fixe !
Perclus par la fatigue de ce départ en milieu de nuit, et sous un ciel désespérément uniforme, la pensée s’intériorise. L’esprit divague, ressasse en oubliant progressivement les merveilles environnantes. La liberté du nomade solitaire à un prix, sa difficulté à évacuer maussades et inquiètes pensées, quand le souvenir du lever de soleil au sommet s’estompe à la première distraction venue… La divagation comme seul remède. Je rêve de ce ciel bleu sombre, unique, que la nature offre en cadeau à ceux venus tutoyer les hautes altitudes. De nuages noirs déferlant dans de calmes vallées ensoleillées. De fines percées lumineuses révélant soudain de sombres et glaciales combes rocheuses.
Antagonisme irréconciliable du marcheur et du photographe. Le premier fuyant eau et nuages quand le second n’aspire qu’à flirter avec l’orage. Les heures passent, les pas s’amoncèlent jusqu’à s’oublier dans la masse. Douleur du corps et sourire aux lèvres. La brume se lève enfin, les montagnes se parant alors de leurs plus beaux atours. Nimbés de leurs robes cotonneuses, les reliefs s’effacent comme écrasés par de trop lourdes étoffes. A mesure que les sommets s’évanouissent, les souvenirs s’enracinent… et la curiosité pour la prochaine vallée s'exalte. Espérons que le ciel n’y soit pas au beau fixe !