Posté: samedi 25 novembre 2017 - 6:50
H / Point Zéro
Le dernier souffle des bombes dans le Sahara
Ces voyages sahariens commencés en février 2017 ne ressemblent guère à ceux que j’ai déjà entrepris. Là où, des pellicules « noir et blanc » plein les poches, je pars découvrir les victimes algériennes des essais nucléaires des années 60, je ne peux que me confronter à ma propre histoire. Moi, français, fils, petit fils, neveu de militaires stationnés en Algérie, je comprends, en cours de route, que le chemin ne me mènera pas au point zéro des explosions, mais bien à ma propre origine : mon point zéro, mon point de départ et d’interrogations.
De Adrar à Reggane, je photographie sans cesse, dans les transports, dans ma chambre, dans ma solitude, dans mes nuits sans sommeil, avec ces hommes que je rencontre et dont j’ écoute les récits surréalistes de champignons éclatants en plein ciel et de lumières transperçant les murs. Le désert qui m’entoure est le non-dit, composé de milliards de minuscules silences de sable qui finissent par créer un tout, quasi infini. Je photographie la solitude, la mienne, au travers d’innombrables silhouettes, et la leur, leur anonymat d’habitants du Sud, de ces zones dites, à l’époque, inhabitées.
« Pourquoi vas-tu là bas, il n’y a que des irradiés ? ». Cette phrase glissée lors d’une discussion autour d’un café à Oran a résonné tout au long des voyages. M’attendais-je en y allant à ne rencontrer que des spectres difformes errant dans une ville dévastée ? J’y ai rencontré des hommes et des femmes. Mais au travers de mes images, je me demande qui sont aujourd’hui ces fantômes nocturnes que l’objectif a emprisonnés.
Je suis musicien de profession et ayant entendu parlé de ces 17 essais nucléaires sahariens il y a 6 ans à la radio, j'ai créé une pièce musicale sur ce sujet en 2016, sur la rencontre du touareg et de l'atome... Puis la photographie est apparue dans ma vie et l'a chamboulée. Ceci est mon premier travail d'auteur, après avoir commencé la photographie il y a 2 ans et l'argentique il y a 1 an et demi (et j'ai beaucoup appris en lisant vos forum). Cette sélection fait partie d'une série en cours que je finirai lors d'un dernier voyage à In Ekker (région de Tamanrasset) dans les prochains mois, puis éventuellement au travers de rencontres de vétérans français fortement irradiés avec qui je suis entré en contact, afin de créer un livre, une exposition et un concert photographique pour l'été 2018.
Toutes ces images ont été réalisées lors de deux voyages dans la région de Reggane (lieu des premiers essais) en février et juin 2017, avec mon Leica M6, un Summicron 35mm et un Elmarit 28mm III (acheté sur ce site), sur de la TriX, scannées avec mon plustek 8200. Il y avait également des fois un ricoh GR1S et un FM2 dont j'ai exclu les images pour cette sélection.
Ma démarche se veut poétique, littéraire, expressionniste, et absolument pas documentaire, car ce ne sont que des impressions qui m'ont traversé, le temps arrêté, le vide, l'abandon... Le travail d'editing me passionnant absolument pour arriver à une narration forte de 60 à 70 images, j'y travaille donc d'arrache pied tout en attendant impatiemment le prochain voyage dans ce coin de désert qui me hante.
Le dernier souffle des bombes dans le Sahara
Ces voyages sahariens commencés en février 2017 ne ressemblent guère à ceux que j’ai déjà entrepris. Là où, des pellicules « noir et blanc » plein les poches, je pars découvrir les victimes algériennes des essais nucléaires des années 60, je ne peux que me confronter à ma propre histoire. Moi, français, fils, petit fils, neveu de militaires stationnés en Algérie, je comprends, en cours de route, que le chemin ne me mènera pas au point zéro des explosions, mais bien à ma propre origine : mon point zéro, mon point de départ et d’interrogations.
De Adrar à Reggane, je photographie sans cesse, dans les transports, dans ma chambre, dans ma solitude, dans mes nuits sans sommeil, avec ces hommes que je rencontre et dont j’ écoute les récits surréalistes de champignons éclatants en plein ciel et de lumières transperçant les murs. Le désert qui m’entoure est le non-dit, composé de milliards de minuscules silences de sable qui finissent par créer un tout, quasi infini. Je photographie la solitude, la mienne, au travers d’innombrables silhouettes, et la leur, leur anonymat d’habitants du Sud, de ces zones dites, à l’époque, inhabitées.
« Pourquoi vas-tu là bas, il n’y a que des irradiés ? ». Cette phrase glissée lors d’une discussion autour d’un café à Oran a résonné tout au long des voyages. M’attendais-je en y allant à ne rencontrer que des spectres difformes errant dans une ville dévastée ? J’y ai rencontré des hommes et des femmes. Mais au travers de mes images, je me demande qui sont aujourd’hui ces fantômes nocturnes que l’objectif a emprisonnés.
Je suis musicien de profession et ayant entendu parlé de ces 17 essais nucléaires sahariens il y a 6 ans à la radio, j'ai créé une pièce musicale sur ce sujet en 2016, sur la rencontre du touareg et de l'atome... Puis la photographie est apparue dans ma vie et l'a chamboulée. Ceci est mon premier travail d'auteur, après avoir commencé la photographie il y a 2 ans et l'argentique il y a 1 an et demi (et j'ai beaucoup appris en lisant vos forum). Cette sélection fait partie d'une série en cours que je finirai lors d'un dernier voyage à In Ekker (région de Tamanrasset) dans les prochains mois, puis éventuellement au travers de rencontres de vétérans français fortement irradiés avec qui je suis entré en contact, afin de créer un livre, une exposition et un concert photographique pour l'été 2018.
Toutes ces images ont été réalisées lors de deux voyages dans la région de Reggane (lieu des premiers essais) en février et juin 2017, avec mon Leica M6, un Summicron 35mm et un Elmarit 28mm III (acheté sur ce site), sur de la TriX, scannées avec mon plustek 8200. Il y avait également des fois un ricoh GR1S et un FM2 dont j'ai exclu les images pour cette sélection.
Ma démarche se veut poétique, littéraire, expressionniste, et absolument pas documentaire, car ce ne sont que des impressions qui m'ont traversé, le temps arrêté, le vide, l'abandon... Le travail d'editing me passionnant absolument pour arriver à une narration forte de 60 à 70 images, j'y travaille donc d'arrache pied tout en attendant impatiemment le prochain voyage dans ce coin de désert qui me hante.