Ce n'est pas si simple. Par exemple, en raison du mécanisme de couplage du diaphragme, il n'était pas possible de faire une version Noctilux R, car impossible d'avoir les bons diamètres de lentilles en partie arrière. En fait, bien que la baïonnette soit de grand diamètre, le choix d'avoir intégré tout le mécanisme de couplage à l'intérieur de la baïonnette au lieu de l'extérieur, comme l'a fait Nikon (au hasard...

) a bloqué beaucoup d'évolutions possibles.
Un certain nombre d'optiques R sont identiques, ou presque, à celles de la gamme M, étant généralement sorties d'abord en version R.
Dans les années 70, Wild-Leitz croyait plus en la gamme R qu'en la gamme M.
Pourtant, les choix ont rapidement été fort mauvais, au travers du R3 et du R4, insuffisamment professionnels, et insuffisamment fiables.
Autre point, il était plus complexe, dans ces mêmes années, de concevoir et fabriquer des grands angles rétrofocus pour R que des grands angles symétriques pour M. Leitz, qui n'en avait pas les compétences, a sous-traité pas mal d'optiques les premières années : Minolta, Schneider, Zeiss. Ces optiques d'exception, en particulier les Schneider, se sont trouvées rapidement au-dessus de la qualité qui existait alors dans la gamme M, et en tout état de cause, au sommet de tout ce qui pouvait exister en 24x36 toutes marques confondues.
Malheureusement, la politique concernant les boîtiers a toujours été mauvaise, et a petit à petit éloigné les amateurs comme les professionnels de la gamme R.
Je me souviens que dans les années 85-86, des revendeurs parisiens, pas des moindres, ont refusé de me vendre des R4, indiquant que ces boîtiers leur causaient trop de soucis d'après-vente, en raison des pannes.
Je me souviens aussi du refus des mêmes de me racheter des R, alors qu'ils me reprenaient
cash des M ou des Nikon F-F2.
Voilà comment petit à petit Leica a tué sa gamme R... Le coup de grâce a été de ne pas sortir un bon numérique, mais il était trop tard.