
Hélas non, Bertrand ! Parmi la longue liste du code Leitz à cinq lettres, la référence LHOOQ n’existe pas ; elle aurait pu qualifier un accessoire servant à évaluer la profondeur
Duchamp…
La question de Papageno portait en effet probablement « sur un accessoire pour faire des photos
aujourd'hui ». Mais, aujourd'hui comme hier, recourir à une "bonnette" (c’est-à-dire augmenter la convergence de l’objectif) n’est pas la meilleure solution sur le plan optique, encore moins avec un appareil non-reflex car au compromis optique s’ajoute la complication de contrôler le cadrage. Voici pourquoi, à mon avis, aucune réponse satisfaisante ne peut être apportée à cette question, qui s’avère en quelque sorte contre-nature (si j’ose écrire). Dans le seul cas du Leica IIIg, Leitz a choisi la solution de la bonnette : curieuse parenthèse dans une lignée vouée à l’allongement du tirage ; l’explication tient probablement au fait que le dispositif ADVOO/16503 (une lentille convergente et une lame prismatique) fut plus simple à concevoir et moins coûteux à fabriquer que ne l’aurait été l’équivalent du NOOKY/16500 (voir une illustration du NOOKY dans le
dico).
Ainsi, le cadrage procuré par l’association Leica M8 / Macro-Elmar-M f:4/90 mm et son correcteur de viseur serait peu précis ? Peut-être en effet à cause du M8. La mise au point serait délicate à conserver ? Cela me semble normal, inhérent au procédé de la visée télémétrique confronté à de telles conditions : à main levée, comment conserver avec certitude la mise au point si on « recadre la composition », c’est-à-dire si on écarte du centre du champ l’objet sur lequel le télémètre a été aligné ?
Le Summicron f:2/50 mm à mise au point rapprochée (ou le dispositif SOMKY/16507), qui permet un cadrage et une mise au point étonnamment précis, demeure parfaitement opérationnel de nos jours ; le Macro-Elmar-M en constitue l’actuelle extrapolation à une distance focale plus longue.
Bien sûr « un réflex fera le travail plus efficacement, plus précisément, plus confortablement » ; les ingénieuses solutions permettant la photographie rapprochée avec un Leica à vis ou "M" ne doivent toutefois pas être qualifiées de "désespérées" : je le répète, il faut se situer dans une
perspective historique pour percevoir le génie industriel et apprécier la perfection technologique qui permirent de telles réalisations. A l’opposé d’« accessoires désespérés », ces dispositifs variés constituèrent la fierté et la renommée de Wetzlar, qui étendait opiniâtrement les possibilités et de son "système Leica" en le diversifiant afin d’en accroître perpétuellement l’universalité.
Jean D.