diaf 22 pour un leica ?

Fox
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Je vous propose un sujet du bac :

"Utiliser l'hyperfocale avec un 21mm Asph, on peut?!"

C'est juste pour taquiner un peu... :wink:
phipessac
    Un peu de sel
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Quel débat ! Je ne résiste pas au plaisir de rajouter mon grain de sel :

1) la diffraction à f22, on ne la voit que sur les courbes MTF de Erwin !
La taille de l'ouverture du diaphragme, même à f22, reste énorme
devant la longueur d'onde du rayonnement visible. J'ai pu
tester mon Summaron 2.8/35 à toutes les ouvertures, sur pied,
avec une Velvia 50 (grain hyper fin). Même en scannant à 4000 dpi,
il n'y a aucune différence de piqué visible de f5.6 à f22.

2) l'hyper focale c'est juste une profondeur de champ particulière,
dont une limite est l'infini ! Il serait dommage de s'en passer,
Leica a d'ailleurs toujours fait l'effort d'indiquer les repères de
profondeur de champ sur ses objectifs. Cela peut quand même
être très pratique de ne pas avoir à faire une map pour une prise
de vue rapide.

3) la Tri-X : je n'en ai jamais utilisé, j'aurais donc du mal à donner
un avis. Les images postées sur Summilux faites au Tri-X sont
effectivement superbes, un rendu bien particulier. Maintenant,
en terme de résolution, on fait beaucoup mieux, cf. Velvia 50.
Si le but est d'exploiter pleinement les incroyables performances
des objectifs asphériques par exemple, autant prendre un film
adapté, non ?

Ce ne sont que quelques considérations techniques, rien à voir
avec des attitudes "coup de coeur" (cérébrales dirait Jean D.)
à mon avis tout aussi respectables, qui me feront répondre à
mes trois points précédents :

1) Les objectifs sont toujours meilleurs à f5.6-f8 !
2) Qu'il est agréable d'utiliser ce télémètre Leica !
3) Rahh, le rendu d'une bonne Tri-X !

Amicalement,
Philippe
alain.besancon
    pas si simple
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Vieux briscard
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Pas si simple Philippe; OK on chipotte un peu, mais:
1) Leica a de lui même limité une bonne partie de ces cailloux à f:16 ... et pourquoi?
2) Il serait ABSOLUMENT imbécile de ne jamais utiliser l'hyperfocale, et peut être surtout avec des cailloux aussi pointus ... mais le drame est qu'une certaine "école" en a fait un quasi dogme et là ..... c'est donner de la confiture à des cochons surtout quand ce sont des cailloux modernes, asphériques.
3) je ne suis pas un maître de la Tri-X mais je connais un peu; cette pellicule est fabuleuse par sa souplesse (on peut la booster facilement), sa richesse de gris, un grain "ni trop, ni trop peu" et fait certainement des merveilles absolues surtout avec des objectifs un peu anciens. Ne jurer que par elle, surtout avec des objo modernes serait un peu réducteur ... mais, pour peu que l'on apprécie un tant soit peu un côté "rétro années 60" cette pellicule est purement merveilleuse. Je pousse un peu à l'extrême: optiques Leica modernes + pellicule 400 ISO moderne .... et bien je n'aime pas trop: ça arrache un peu l'oeil, on manque de velouté, de "peau de pêche", de douceur ... Je l'ai souvent dit, je ne fais plus de N&B, mais les nouvelles émulsions, en portraits, nus me "heurtent" un peu et, je dois bien le confesser (est ce l'âge?) mais je trouve que l'on va vers trop de discrimination (optiques, films) et je reprends goût à du "vaporeux", feutré, flouté, velouté ..... mystère :wink:

Alain
4) je ne connais absolument pas la Velvia
Tex
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Oui, 400 asa (NB) et objectifs Leica M:

c'est l'expression "tirer le maximum de mes objectifs" qui m'a interpellé, le choix de rendu est un autre sujet.

Par exemple: essayez votre Summicron de 50 avec une Pan F à 50 ou 25asa, développez juste équilibré et faites un tirage baryté 30x40, résultat?:

un monde nouveau et insoupçonné apparait soudainement, les détails et les subtilités de nuances sont véritablement sans égal et autorisent vraiment à affirmer que les objectifs Leica/Leitz sont sans équivalent dans ce format. J'affirme que seulement à ce stade on atteint le merveilleux exprimé à travers la pureté de ces verres.

Quand à la 400 asa, j'en ai utilisé une fois (ah le traitre!), en basse lumière, et c'était de la Fuji Néopan.
J'ai été surpris de la qualité de la gamme de gris, mais ce n'est pas mon type de surface, je cherche à la finale une image contrastée ET finement détaillée.

Voilà, chacun ses choix bien sûr, mais vraiment, pour faire jaillir des objectifs M le meilleur d'eux-même, donnons leur une surface de haute qualité (et pas de filtre! (ooohh)).

T.

(finalement je comprend mieux pourquoi certains ne voient guère de différence avec le numérique...
Quand à l'hyperfocale, c'est bien sûr de l'Instamatic pas de la composition)
Argentique, sinon rien.
Jean D.
    ARGUMENT MASSUE... Souvenez-vous de la parallaxe !
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Bonjour !

Phipessac a écrit :
L'hyperfocale c'est juste une profondeur de champ particulière, dont une limite est l'infini !
Il serait dommage de s'en passer, Leica a d'ailleurs toujours fait l'effort d'indiquer les repères de profondeur de champ sur ses objectifs.
Cela peut quand même être très pratique de ne pas avoir à faire une map pour une prise de vue rapide.

D’accord, Philippe, admettons, dans certains cas particuliers…
Mais Philippe, tu confonds deux notions lorsque tu écris que << Leica a d'ailleurs toujours fait l'effort d'indiquer les repères de profondeur de champ sur ses objectifs >> : cette double gravure symétrique n’a pas été faite pour faciliter le réglage sur l’hyperfocale (qui n’est qu’une utilisation annexe), mais pour évaluer la profondeur de champ de part et d’autre du plan de mise au point (en fonction d’un diamètre de "cercle de confusion" de 30 micromètres). Ce n’est pas du tout la même chose ! :wink:
D’autre part, << ne pas avoir à faire une map pour une prise de vue rapide >> signifie par exemple régler la distance sur 3 mètres et se dire, après avoir consulté ladite échelle de profondeur de champ, "ce sera net entre tant et tant, et roule, ma poule !" :wink: : il n’est pas non plus question là de mise au point sur l’hyperfocale…

:D Je vais en rajouter une sacrée couche contre l'hyperfocale "systématique" au Leica…
Attendez-vous à une révélation, et pourtant vous le savez déjà ! :wink:
Fort justement, Alain Besançon a écrit :
Il serait ABSOLUMENT imbécile de ne jamais utiliser l'hyperfocale (…) mais le drame est qu'une certaine "école" en a fait un quasi dogme et là..... c'est donner de la confiture à des cochons surtout quand ce sont des cailloux modernes, asphériques.

(même quand ce sont d’excellents objectifs anciens, Alain…)
Le raisonnement suivant s’applique au Leica IIIg et à tous les Leica "M"...
(sauf les MD et MDa, ça va de soi, aurait chanté Georges Brassens s’il avait été leicaïste :wink: ) :
N’oubliez pas que le réglage de la mise au point conditionne la correction de la parallaxe : en clair, le viseur d’un Leica dont l’objectif est réglé sur l’hyperfocale procurera un cadrage rigoureux uniquement dans le plan de la mise au point, situé évidemment à la distance sur laquelle l'objectif a été réglé ! En toute rigueur, lorsqu'il compose son image dans le viseur de son Leica sans utiliser le télémètre, un photographe "pratiquant l’hyperfocale" n’obtiendra pas exactement le résultat souhaité, parce que le "sujet principal" n’est généralement pas dans le plan de la mise au point d’un objectif réglé sur l’hyperfocale…
Vous avez suivi ?
( :D argument imparable, n’est-ce pas, Alain Besançon ? :wink: )
Aussi je laisse conclure Juan Carlos, en rappelant ce qu’il a écrit :
Si le leica possède un télémètre, c'est justement pour s'en servir.

:wink: et bonsoir !

Jean D.
« Wir werden Barnacks Kamera bauen ! » (Nous fabriquerons l'appareil photographique de Barnack !)
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phipessac
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D'accord Jean, il n'en reste pas moins que l'hyperfocale dont on
parle tant (et peut-être que l'on utilise trop systématiquement
semble-t-il) reste une bête profondeur de champ.
Si tu fais la mise au point sur un sujet situé à 2,5 m à l'ouverture
f16 sur un 35 mm, tu t'apercevras que tu es réglé sur l'hyperfocale !

Ton argument de correction de parallaxe est effectivement très bon.
Cela dit, on peut le retourner dans l'autre sens : si je met au point
sur mon sujet principal, qui ne va pas forcément remplir tout le
champ de vision, qu'en est-il de la correction de parallaxe de mon
arrière plan et, surtout, de mon avant plan ? Elle sera mauvaise,
le résultat souhaité ne sera pas forcément atteint non plus.

Ce problème de correction de parallaxe, qui a donné lieu à un très long
et intéressant échange avant l'été, ne condamne à mon avis pas
l'hyperfocale. Il est tout simplement présent quelle que soit la map,
il faut en tenir compte (si possible !).

Amicalement,
Philippe
Jean D.
    Médiocre solution...
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Bonjour !
Maintenant totalement imprégné de l'esprit "Leica", l'oeil rivé au viseur de son M4-2 :wink: , Phipessac a écrit :
D'accord Jean, il n'en reste pas moins que l'hyperfocale dont on parle tant (et peut-être que l'on utilise trop systématiquement semble-t-il) reste une bête profondeur de champ.
Si tu fais la mise au point sur un sujet situé à 2,5 m à l'ouverture f16 sur un 35 mm, tu t'apercevras que tu es réglé sur l'hyperfocale !

Ben oui, Philippe, mais ça tombe fortuitement comme ça en ce cas, qui a dit le contraire ?
TU AS CHOISI de faire la mise au point à 2,5 m et de fermer à f:16, mais TU N'AS PAS CHOISI de régler sur l'hyperfocale... :wink:

Mais c'est un Leica que tu as entre les mains, Philippe :wink: ...Phipessac a écrit :
Ton argument de correction de parallaxe est effectivement très bon.
Cela dit, on peut le retourner dans l'autre sens : si je mets au point sur mon sujet principal, qui ne va pas forcément remplir tout le champ de vision, qu'en est-il de la correction de parallaxe de mon arrière plan et, surtout, de mon avant plan ? Elle sera mauvaise, le résultat souhaité ne sera pas forcément atteint non plus.

...Eh bien oui encore, Philippe ! Ceci est inhérent au principe de la visée télémétrique avec correction de parallaxe !
Cela ne retourne pas du tout l'argument dans l'autre sens, car c'est un choix et - en principe... - on est au courant au départ... Si l'on souhaite s'affranchir de cette délicieuse incertitude, il faut utiliser un appareil reflex ! Re- :wink:

Il ne s'agit pas vraiment de condamner l'hyperfocale... Phipessac a écrit :
Ce problème de correction de parallaxe, qui a donné lieu à un très long et intéressant échange avant l'été, ne condamne à mon avis pas l'hyperfocale. Il est tout simplement présent quelle que soit la map, il faut en tenir compte (si possible !).

Sans aucun doute, Philippe, mais ce problème, inhérent au Leica, n'a aucun rapport avec le réglage de la distance sur l'hyperfocale !
Mon opinion, partagée par d'autres ici, est simplement de déconseiller le réglage de la distance sur l'hyperfocale avec un Leica, de ne le pratiquer que dans certains cas bien particuliers.
L'hyperfocale ? C'est un pis-aller, c'est la médiocre solution retenue sur les "box" d'antan et autres "Ultra-Fex" des années 50, et actuellement appliquée aux appareils jetables et à ces kyrielles d'appareils bon marché. L'hyperfocale n'est pas digne du Leica, car cette pratique dédaigne la perfection de son viseur-télémètre et engendre un cadrage approximatif du "sujet principal" ! Re- re- :wink:

Un petit :evil: pour la route ...et bien à vous, :wink:

Jean D.
LaurentT
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Ile de France, petite couronne
Un petit grain de sel dans ce débat impressionnant...

J'ai pour maxime que seul le résultat compte. Il est évident que le réglage sur l'hyperfocale peut sauver des images à la volée. D'ailleurs certaines grandes images du 20ème siècle, faites au M, sont souvent bien peu piquées si ce n'est carrément un peu floues. Ce qui prouve que la force d'une image n'est pas dans sa technique mais dans son expression, et qu'en conséquence une photo ne s'apprécie pas avec un compte fil mais au contraire "au mur" avec quelques mètres de recul.

Cela dit le choix du plan de MAP est l'essence de l'expression photographique. Combiné au cadre, c'est ce qui fait l'image, et composer une photo sans réfléchir au plan de MAP (ou à son absence) c'est pour moi la composer à moitié.
Donc pour moi le réglage de MAP est l'acte essentiel de la PDV, et c'est pour cette raison que j'aime les AF pour l'image en mouvement car l'AF permet de s'affranchir de la facilité de l'hyperfocale et donc continuer à réfléchir au plan de MAP même si le sujet bouge.

Quant au diaph maxi de 16, combiné à l'obtu au 1/1000ème, c'est un anachronisme du M qui rend inutilisable les films rapides en plein jour, mais c'est pour ça qu'on l'M :D
Jean D.
    Les films de très faible sensibilité ont disparu !
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Paris
Rebonjour !
Fort judicieusement, LaurentT a écrit :
Il est évident que le réglage sur l'hyperfocale peut sauver des images à la volée. D'ailleurs certaines grandes images du 20ème siècle, faites au M, sont souvent bien peu piquées si ce n'est carrément un peu floues. Ce qui prouve que la force d'une image n'est pas dans sa technique mais dans son expression, et qu'en conséquence une photo ne s'apprécie pas avec un compte fil mais au contraire "au mur" avec quelques mètres de recul.

C'est tout à fait vrai. Il n'est pas question de condamner à 100 % le réglage de la distance sur l'hyperfocale, mais je le déconseille simplement dans la plupart des cas, pour les raisons évoquées plus haut.
Quant à ces "grandes images du 20ème siècle, faites au M, (qui) sont souvent bien peu piquées si ce n'est carrément un peu floues", eh bien elles n'ont - dans la très grande majorité des cas - pas été faites "sur l'hyperfocale", mais sur un réglage de distance approximatif, "voisin" du réglage idéal (qui n'a pas été fait au télémètre) : il ne s'agit pas d'hyperfocale mais d'"encadrement" entre les deux index de profondeur de champ en fonction du diaphragme utilisé, ce n'est donc pas du tout la même chose... :?

Sur le plan théorique, ces images un peu floues sont constituées de la juxtaposition d’innombrables "cercles de confusion", d’où leur manque de "piqué". Si la mise au point avait été réellement faite sur le "sujet principal", ces images seraient constituées d’autant de "points-image" réellement ponctuels (= non dilatés en "cercles de confusion") et le "piqué" apparaîtrait.
C'est ça, le "piqué" : un "point-image", c'est "pointu", ça pique ! :wink:

LaurentT a écrit :
Cela dit le choix du plan de MAP est l'essence de l'expression photographique. Combiné au cadre, c'est ce qui fait l'image, et composer une photo sans réfléchir au plan de MAP (ou à son absence) c'est pour moi la composer à moitié.

...Entièrement d'accord ! :)

LaurentT a écrit :
Quant au diaph maxi de 16, combiné à l'obtu au 1/1000ème, c'est un anachronisme du M qui rend inutilisable les films rapides en plein jour, mais c'est pour ça qu'on l'M :D

...Oui, c'est pour ça qu'on l'M, peut-être ; mais les films de très faible sensibilité ont disparu (25 ISO par exemple, en couleur), c'est là aussi que réside un problème, c'est même à mon avis plutôt là ! :evil:

Bien à vous,

Jean D.
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