Je pense important de noter ici les précisions données par l'auteur, suite à un fil similaire sur photim:
C.Tauleigne a écrit :
Précisions (c'est long, désolé...)
Je me permets d'intervenir pour apporter quelques précisions à cette discussion. Le tout, je le précise, sans but publicitaire (je sais c'est pas évident).
* Mon livre "Leica MP" est auto-édité. Il n'a donc rien à voir avec l'éditeur avec lequel j'étais en procès (pas plus que mon précédent livre "Leica M7" dont l'éditeur est tout à fait honnête). Tout ça pour dire que je n'ai absolument aucun intérêt à ce qu'il ne se vende pas puisque c'est moi qui l'ai financé... et qu'il n'enrichit que moi (et les diffuseurs, ce qui est normal).
* Les personnes qui ont tenté l'expérience de l'auto-édition le savent : le problème c'est justement la diffusion. On est trop "petit" pour que notre livre soit mis en rayon dans toutes les grandes librairies. Le livre "Leica MP" est donc présent dans quelques points de vente (dont la boutique Chasseur d'Images que je remercie au passage - sans aucune flagornerie -). Or, sans "visibilité", il est difficile de vendre des livres (en plus, je l'admets, du sujet de mon livre, qui limite le public potentiel !). Résultat : la plupart des ventes se font "en aveugle" ; beaucoup de lecteurs ont acheté mon livre par correspondance, sans même le feuilleter (bon, en même temps, la presse spécialisée a donné de bonnes critiques sur ce livre - mais bon, la suspicion de copinage est toujours possible -). Belle confiance de la part des lecteurs ! Mais bon, je suis comme tout le monde : j'ame bien "bouquiner" avant d'acheter un livre ou une revue. Les couvertures sont parfois trompeuses...
* J'ai donc décidé de diffuser librement mon livre. Le principe est simple : cela permet de le tester. S'il ne convient pas, direction la corbeille : personne n'est perdant, c'est une opération blanche. S'il plait, je fais le pari qu'un jour ou l'autre, le lecteur aura envie d'acquérir une version "papier" pour lui ou pour offrir ( car lire un bouquin à l'écran c'est pas génial et imprimer le tout, c'est pas vraiment rentable...) Au pire, il en parlera à d'autres amis ou sera incité à acheter le prochain livre. Et si le "téléchargeur" ne souhaitait obtenir qu'un petit renseignement pratique sur l'appareil, y'a pas vraiment de mal.
* Douce utopie ? Pas vraiment, quelques éditeurs indépendants (étrangers pour l'instant) commencent à tenter cette méthode... avec succès. Ce n'est donc absolument pas un système qui tue l'édition, mais une autre forme de communication, qui utilise les moyens techniques (et l'éthique originelle) d'internet. Sans partir dans les grands discours sur "l'autre mondialisation", ça vaut le coup de tenter l'expérience. De mon côté, cette expérience n'en est qu'à ses débuts. Mais j'ai déjà eu quelques commandes (moins que de téléchargements du livre certes...) directement liées à cette mise en place. A chaque fois, un mot sympa par mail, un tirage photo (voire plusieurs pour certains) par courier, un dessin... Rien que pour ça, ça valait le coup !
* Et ne mettre que des "extraits" ou conditionner le téléchargement à un don, je trouve que ça ne s'écarte pas assez de l'échange marchand "standard". Je préfère ce "potlatch" réinventé (système de don somptuaire appelant d'autres cadeaux en retour - mot d'ailleurs repris pour le titre du bulletin de l'internationale lettristes au milieu des années 50). Un certain nombre de personnes ayant téléchargé le bouquin l'ont spontanément acheté pour soutenir le principe et/ou m'ont offert une/des oeuvre(s) en échange, gratuitement.
* Maintenant, je sais parfaitement que je ne concurrencerai jamais les giga-groupes d'édition avec des principes commerciaux aussi "tarés". Mes ambitions étant plus modestes (j'espère seulement arriver à financer le prochain bouquin qui est en préparation), je ne risque pas grand'chose...
Merci à ceux qui auront eu le courage de suivre jusqu'au bout cette (très longue) précision...