Je lis dans certaines de vos réaction exactement tout ce que j'ai pu compulser de la littérature artistique comprise entre l'avènement du romantisme et la fin de l'Entre-Deux-Guerres.
Je juge inutile de préciser que sur l'ensemble de cette littérature, une bonne partie ne sentait pas très bon. Le haut niveau de culture dont vous faites tous preuve en tant que fins connaisseurs de toute chose m'en dispense certainement, et les plus avertis d'entre vous possèdent certainement déjà l'intégrale des écrits de Camille Mauclair, ou de ses amis, ou de ses continuateurs.
Vous n'êtes pas les premiers, et de loin messieurs, à trainer quelqu'un dans la boue au simple motif que :
- Il a produit une œuvre qui ne répond pas à vos canons académiques.
- Il a produit une œuvre radicale, au delà de ce que vos yeux peuvent supporter, votre cerveau comprendre et vos doigts réaliser.
- Il a produit une œuvre qui vous interpelle, vous dérange, vous choque ou vous dégoutte.
- Il a produit une œuvre qui trouve en vous un écho incertain situé entre la raison et l'instinct.
- Il a produit surtout - crime suprême - une œuvre meilleure que les vôtres qui suintent la banalité et la suffisance.
J'ai vu un bon paquet de photos de cet individu, sur un forum qui au contraire du votre ignore quasiment toute forme de modération et de censure. Et j'ai parfois été profondément heurté par ses images.
Cependant, si elles m'ont parfois choqué, elles ne l'ont jamais fait au point de me faire perdre tout sens critique sur mes réactions, et jamais au point de contester ni leur sincérité ni leur qualité. La conclusion que j'en ai tiré c'est que ce qui me choque ne me laisse pas indifférent et me donne à réfléchir sur moi même, sur mon regard, et sur la conscience que je peux avoir des autres.
J'ai lu beaucoup de posts de cet individu, et j'ai toujours été saisi par son humilité, son bon sens, son gout de l'autodérision et surtout sa profonde humanité.
Critiquer des représentations incluant des connotations en lien avec la violence et/ou des scènes contenant des éléments à (vagues) connotations sexuelles ou scatophiles est loin d'être nouveau, tant du côté des créateurs que de celui des critiques. Néanmoins l'art vient de la vie, et il se trouve que la vie est aussi ainsi, peine de sexe, de violence et d'excréments. S'insurger contre leur représentation est nettement moins fatiguant que de lutter contre la réalité qui les fait naitre, et c'est bien pour cela qu'il y a dans le monde bien plus de gens qui vitupèrent que de gens qui apportent des solutions. Il faut dire que l'on peut vitupérer en tout confort matériel et qu'agir conduit le plus souvent à des choix de carrières misérables, qui ne rapportent même pas assez de thune pour s'acheter un quatrième exemplaire du dernier summicron.
Alors il est bien facile de se retrancher derrière le bon goût, les principes ou la morale pour descendre une série qui ne vous plait pas. Ne pas aimer est d'ailleurs votre droit le plus strict. Mais pour ce qui est de vos vitupérations moralisantes, de la calomnie et de la diffamation, quoi qu'ait pu en dire Talleyrand, il n'en restera rien, et cela ne vous grandit pas.
Je ne doute pas que fidèle à ses principes la modération supprime ou tronque mon post, mais pour peu qu'il aura vécu ça aura valu le coup.
Et je renouvelle mes félicitations au vainqueur.
