Bonjour.
Cette série d'images n'est pas la suite logique des photos publiées précédemment.
J'ai visité une petite ville au nom de Palekh connue dans le monde entier pour la production de ses icônes orthodoxes. Comme toute bourgade éloignée de la civilisation, sombrée dans la boue et la misère, on y trouve toutefois une très belle église du XVIe siècle, des magasins de souvenirs pour les pèlerins orthodoxes aux prix astronomiques et surtout des écoles de production d'icônes qui attirent les peintres de tout pays.
La ville accueille avec le portrait du dernier tzar installé par un nostalgique de la grande Russie dans son jardin privé; en face de l'entrée à l'église, entretenue par des croyants et pour les croyants, trône, dans toute sa majesté, le buste de Lénine ressuscité du néant de la maudite Pérestroïka et remis à la vénération par les mélenchonistes russophones. Tous ces véritables patriotes, fanatiques et parasites, naturellement, à la solde de l'Etat.
La production de ces planches de bois est très importante puisque ces dernières sont exportées dans toute la Russie et aussi à l'étranger. Le mythique Andreï Rublev, en réalité un simple fruit de l'imagination du talentueux cinéaste Andreï Tarkovski n'aurait pas plus de chance de créer un moindre chef-d'oeuvre aujourd'hui comme il n'a jamais crée sa Trinité hier. Leur fabrication n'a rien de frivole et reste très encadrée par l'église locale qui impose les sujets, la manière de faire et le design de chaque icône.
Pour pouvoir les vendre, les peintres indépendants sont obligés de les faire bénir par les popes fonctionnaires qui touchent au passage une confortable commission, ce petit business bien juteux étant le rêve inavoué de tout prétendant au paradis céleste.
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André Chastel a écrit un magnifique ouvrage sur mon tableau préféré intitulé ‘L’illustre incomprise’. De mon côté, je dédie cette série de petits zakouski à tous les amateurs de Fiodor Dostoïevski et à cette grande et toujours introuvable incomprise qu'est l'âme russe, avec mon immense respect pour toutes ces personnes photographiées.
PS. Les images doivent leur vie à la sainte Trinité de conception et fabrication humaine, et composée d’un Leica MP, d’un Summicron 35mm et de quelques bobines de la 3X.