Samedi soir, fumant une cigarette devant un bar archi bondé de la rue du Faubourg Saint-Denis, j'aperçois du coin de l'oeil une silhouette qui s'est subrepticement glissée en plein milieu du trottoir à deux mètres de moi et qui me fixe avec ce que je reconnais être un M (que j'imaginais être un M8/9) devant le visage. Un peu incrédule mais plein de bonne volonté, je présente mon meilleur profil et ne bouge pas trop afin de faciliter la mise au point et le cadrage qui prennent de loooooonnnnnngues secondes, et puis un premier clac, suivi d'une nouvelle looooooooonnnnnngue phase de mise au point/cadrage de ma petite personne, puis, enfin, un second clac, suivi d'une nouvelle looooooooonnnnnngue phase de mise au point/cadrage qui me fait penser que non finalement ce ne peut pas être moi que l'on photographie ainsi avec tant d'insistance mais quelque donzelle par devers moi passante (enfin surtout patiente, vu la cadence), mais que nenni, point de donzelle derrière moi, c'est bien à mon bouc et à mon blouson en cuir qu'on en veut. Votre serviteur de revenir à sa pose de profil de départ, pour subir une ultime looooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnnnggggggggggguuuuuuuuueeeeeeeuuuuuuuuuhhhhhhhhhhh phase de mise au point/cadrage et une ultime clac.
L'appareil découvre enfin le visage du jeune photographe, je fais un pas vers lui et, surpris, m'exclame, Oh! un MP! (noir laqué pour la petite histoire). Et votre serviteur de s'entendre dire, Ah ! vous aimez la photographie ! Ou plutôt non, ce sont les beaux appareils que vous devez aimer…
Et le jeune Miste tout fier de sa prise et de son tour de langue de pute de se retourner et de foutre le camp sans me laisser demander si ses images sont visibles quelque part, ni entendre que je possède certes un M5 mais que c'est la photographie qui m'inté….foutu'l'camp. Ni bonjour ni au revoir ni merci.