Bonne présentation de MCTuomey sur les objectifs des fonds de « Private Equity (PE) ». Nous arrivons d’ailleurs à des chiffres de rendement attendu assez proches (15-20% pour lui, 16% dans mon exemple). En revanche, il se prend les pieds dans le tapis dans sa conclusion en confondant la valeur boursière de l’entreprise et les bénéfices qu’elle produit.
Au cours de son exercice 2010/2011 se terminant en mars 2011, Leica a généré un bénéfice net de 36,3m (tous les chiffres en euros). Au cours de clôture de vendredi dernier, soit 19,65€, Leica a une valeur boursière d’environ 324,3m. Ceci représente 9 fois (8,9 fois pour être exact) les bénéfices de l’année 2010/2011. En jargon financier, on dit que la valeur boursière capitalise 9 fois les bénéfices (pour faire savant : PER ou Price/Earnings Ratio dans la langue de Shakespeare et de David Beckham).
Si on reprend les hypothèses de MCTuomey, pour satisfaire aux objectifs de rendement de Blackstone, Leica devra donc valoir 600m dans 5 ans. Si la bourse évalue toujours Leica de la même façon (9 fois les bénéfices), c’est-à-dire si le ratio cours sur bénéfice reste le même, elle devra donc générer 66,7m de bénéfices dans 5 ans (600 divisé par 9). En partant de 36,3m pour arriver à 66,7m dans 5 ans, les bénéfices devront croître de 12,9% par an. Encore une fois, ce serait une bonne performance mais ce n’est pas surhumain. Pour information, les bénéfices de la société sont passés de 3,2m en 2009/2010 à 36,3m en 2010/2011. Certes, c’était une année de retournement pour Leica et on ne peut pas en attendre un tel bond tous les ans, mais 12,9% par an me semble faisable, pas du tout le « véritable défi » dont parle MCTuomey. D’ailleurs, pour l’exercice en cours se terminant en mars 2012, au cours du premier trimestre (juin 2011), Leica a produit 10,8m de bénéfice net soit une progression de 14,9% par rapport au premier trimestre de juin 2010.
Le prix du bouchon arrière d’un objectif M -certes déjà cher- ne devrait pas devenir exorbitant