Merci
Robert pour ton compte rendu complet de cette soirée à la
Galerie Echo 119 (définitivement un endroit que je vous invite à découvrir !). En ce qui me concerne, j'ai été enchanté par l'accueil fait au projet et tous les retours positifs sur la qualité des tirages d'épreuve. Ceux-ci, rappelons-le, ne sont "que" des tirages de travail qui sont voués à être malmenés mais serviront néanmoins de référence pour l'impression du livre.
Nous avons d'ailleurs eu la première réunion dans ce sens la semaine dernière avec Hemeria et Printmodel (qui a, entre autre, travaillé sur
"A Criminal Investigation" de Yukichi Watabe, éditions Xavier Baral, et
"Shi Nikli (Private Diary) for Robert Frank" de Araki, éditions Delpire). C'était une nouveauté pour moi, puisque, autant je commence à avoir un bon aperçu de ce qu'il est possible de faire avec un tirage baryté et un tirage jet d'encre (merci à Guillaume Geneste et sa pédagogie), autant les subtilités de l'offset m'échappent vraiment. Ce que j'en retiens surtout, c'est qu'avec toutes les subtilités dans les nuances de noirs plus ou moins noirs, imprimer MIZUWARI ne va pas être une rigolade (et je serai intraitable sur la qualité et la fidélité du rendu final, parce que j'ai pas autant travaillé et donné de ma personne pour qu'un imprimeur mal luné gâche tout ça avec un tirage à la sauvette !)
Ci-dessus : Alain Trouminet (à droite sur la photo), fondateur de Printmodel, découvre pour la première fois les tirages d'épreuve. La dernière fois qu'il avait vu mes photos sur du papier, c'était lors des Rencontres d'Arles 2022. À cette époque, mes photos n'existaient physiquement que sur du papier "bureautique", imprimées à l'arrache avec ma Canon multifonction (celle qui me sert à imprimer mes bordeaux de livraison, ma paperasse diverse, et scanner mes justificatifs quand j'en ai besoin). Bref, un grand bond qualitatif en avant
Ci-dessus : Le petit appareil que l'on voit en bas à droite de la première photo puis sur la deuxième est un spectroscope (ou un spectromètre ? Je ne me souviens plus...) qui donne les coordonnées L*a*b* des couleurs (en l'occurence, des nuances de gris et noirs) mesurées sur les papiers. Sur le papier d'épreuvage utilisé par Guillaume, avec une impression jet d'encre classique (pas de piezo, ce serait inutile), le noir le plus profond est mesuré avec une luminosité aux environs de L= 10 (de mémoire) et sur une échelle qui va de 0 à 100, 0 étant un noir pur (aussi parfait que théorique) et 100 un blanc pur (aussi parfait que théorique). En vrai, il faudrait plutôt parler de "clarté" plutôt que de "luminosité", puisqu'il s'agit plutôt d'une histoire de réflectance plutôt que d'émissivité.
Ce qu'il faut retenir, c'est surtout que, avec la technique d'impression offset en général, et avec le papier Munken Print White 115g 1.8 que nous avons choisi pour
MIZUWARI, le noir le plus noir qu'il est possible d'imprimer à une valeur L qui se trouve plutôt aux environs de L=18... donc le noir le plus noir du livre sera malgré tout moins noir que le noir le plus noir mais pas encore parfaitement noir du tirage d'épreuve, lui-même moins noir que le noir le plus noir du négatif argentique ! Alain a pu m'en faire la démonstration en faisant ses mesures de noir sur un exemplaire de "
S'élever au milieu des ruines, danser entre les balles" de Maryam Ashrafi, également édité avec Hemeria, "photogravé" par Printmodel et imprimé sur le même papier que pour
MIZUWARI (donc c'est un papier qu'ils connaissent). Et bien sûr, ce que je dis pour les noirs est aussi valable pour les blancs.
Ce n'est donc pas peu dire que, entre l'image argentique initiale et l'image finale dans le livre, il y a de la perte et de la concentration d'information à toutes les étapes, tout le challenge (et donc le talent des artisans qui interviennent tout au long du processus) consiste donc à ce que cette déperdition passe inaperçue. Je sais pas si je suis très clair mais, personnellement, tout ça m'impressionne, et je suis d'autant plus content d'avoir décidé de ne pas faire mon livre tout seul dans mon coin (et d'avoir eu la chance de m'être bien entouré).
Ci-dessus : MIZUWARI comportera 79 photos qui, pour 45 d'entre elles, ont été prises en argentique, sur de la Tri-X. Pour les autres, il s'agit donc de photos numériques, très majoritairement au Leica M9, Leica M10-D et Leica X1, mais aussi au Sony-Nex 7. Pourquoi le préciser ? Parce que, typiquement, sur ces deux photos, celle de droite a été prise avec un Leica M9 + Summicron 28 mm ASPH en 2011, et celle de droite avec un Sony Nex-7 + Zeiss Touit 12 mm f/2.8 en 2013. Le travail de Guillaume Geneste, lorsqu'il "interprète" mes photos pour le livre ("
interpréter" est le verbe qu'il utilise lui-même), est de faire correspondre la "couleur" des images entre elles, quelle que soit la technologie de prise de vue utilisée. Oui, Guillaume préfère parler de "
couleur d'une image" plutôt que du "rendu", et ce même s'il s'agit d'une image en noir et blanc. Pour lui, chaque photographe a une "couleur bien à lui/elle", et son travail de tireur consiste à la comprendre, la révéler, l'appliquer (c'est très beau quand il parle, et je souhaite à toutes et tous d'avoir un jour l'opportunité de longuement converser entre lui). Bref, sur ces deux images, donc, l'une est prise avec un CCD, l'autre avec un CMOS, l'une avec une optique Leica au rendu chaud, l'autre une Zeiss au rendu froid, et à la fin, il faut qu'il se débrouille pour que la paire, qui se fera face sur la même double page, soit cohérente, tout en ne dénotant pas avec le reste du livre, dont la
couleur globale est dictée par la Tri-X et ma manière de l'exposer. Ça donne un peu le tournis tout ça, j'avoue...
PhD69 a écrit :
Très belle mise en avant pour le projet de Bruno ce jour dans la lettre de Phototrend.
C'est
ici .
BRAVO Bruno !
Merci Philippe ! Pour tout t'avouer, je ne suis même pas certain que mon éditrice ait remarqué l'article
Et je suis particulièrement content que le premier article sur
MIZUWARI soit sur Phototrend, puisque Damien Roué, le fondateur du site, est un bon copain et ancien confrère avec lequel nous avons voyagé au Japon quelques années que le projet de livre ne germe dans ma tête. Ce qu'il s'y est passé, plus particulièrement dans les
izakayas et autour de quelques bières, restent entre lui et moi
Victor.P a écrit :
Salut Bruno,
Je viens de lire tout ce fil de discussion et whouaahhh ! Bravo pour tout ce travail et ta ténacité, c'est énorme les retombées que tu as obtenues grâce à ce projet et à ta passion sans faille !
Toutes mes félicitations !
[...]
Je vais de ce pas sur l'espace de crowdfunding d'Héméria pour participer et recevoir dès que possible ton
Mizuwari.
Merci Victor pour ta contribution ! Quand j'ai vu apparaître un certain Victor Pirès dans la liste des contributeurs ce matin, le nom me disait quelque chose mais je n'arrivais pas à le remettre. Avec la magie d'internet, voilà qui est arrangé !
GUIRAUD a écrit :
En prime, une belle pub chez Leica France sur ce futur ouvrage
Je ne l'espérais plus, cette pub, parce que la responsable de la communication de
était en vacances et je savais seulement que "le dossier a été confié à [leur] agence digitale, ils vont s'y mettre". Me voilà donc soulagé, d'autant plus que c'est une manière d'officialiser le soutien qu'apporte Leica Camera France à
MIZUWARI.
Pour la suite, voici ce qui, pour l'heure, semble être prévu (et qui reste à confirmer, mais c'est en bonne voie) :
- En juin, il devrait y avoir une signature du livre au Leica Store Beaumarchais, Paris 11, et éventuellement une exposition (selon la disponibilité des murs).
- En juillet, à Arles, il est prévu que Leica parle du livre lors des Rencontres.
- À la rentrée scolaire, une exposition de MIZUWARI est prévue au Leica Store Marseille, avec signature, vernissage, tout ça tout ça. L'exposition devrait au moins rester aux murs jusqu'en novembre.
- En 2024, si tout se passe bien (notamment si les travaux du nouveau Leica Store Paris 8 sont achevés), l'exposition MIZUWARI devrait remonter à Paris, là encore pour plusieurs semaines, là encore avec signature, vernissage, etc.
- Il est prévu que quelques exemplaires de MIZUWARI soient disponibles dans les Leica Store français (Paris 8, Paris 11, Paris Rive Gauche, Lille et Marseille) au tarif public de 55€. C'est plus sympa que d'aller l'acheter à la Fnac, et ça évite de payer des frais de port.
Bon, bien sûr, tout cela n'est valable que si nous parvenons à boucler la campagne de financement dans les délais impartis (je redonne le lien :
https://crowdfunding.hemeria.com/project/mizuwari-bruno-labarbere/), campagne qui, ce jour, approche des 33% de l'objectif de 12000 €.
Au risque de me répéter :
le succès du crowdfunding est essentiel pour l'avenir du livre !Sans cela, nous ne pourrons pas lancer la production (impression + façonnage). Dans le moins pire des cas, la sortie de
MIZUWARI serait simplement retardée, mais ça décalerait tous les évènements prévus. Dans le pire des cas
MIZUWARI serait tout simplement annulé, et j'aurai travaillé pour rien.
Je vous invite donc à participer dès aujourd'hui, pour m'aider dans cette aventure, et parce que c'est l'occasion d'acquérir le livre à un tarif préférentiel. Si votre budget vous le permet et que vous en avez le goût, vous pouvez aussi acquérir un tirage, signé et numéroté (et tiré par Guillaume Geneste, soit en piezo, soit en tirage argentique baryté si la photo de base est argentique).
Voilà voilà.
cirta a écrit :
Bruno, viendras-tu à l’AG de Summilux ? Peut-être as-tu déjà répondu à cette question ? Ce serait sympa de se rencontrer !
Malheureusement, je ne pourrai pas être de l'AG cette année car, le jour de la réunion, je serai à l'autre bout du monde. Plus précisément, je serai en Australie, à Perth, chez un certain
Max Pam (avec qui j'ai sympathisé lors de ma résidence à Deauville).
Je ne sais pas encore ce que nous avons prévu de faire, probablement boire des bières et parler photographie, lui de ses voyages et de ses mémoires, moi de mes projets en buvant ses conseils (et peut-être même du whisky australien si ça existe). Et ensuite, je file à Tokyo pour quelques jours.