Bonsoir à tous,
Cela fait très longtemps que je n’ai pas posté sur le forum (ancien compte bardamu).
Je souhaitais vous présenter mon dernier travail sur la mémoire de la guerre en Bosnie. Ce travail a donné lieu à un livre de photographies qui sera disponible prochainement en librairie (il est toujours possible de le
pré-commander à un prix préférentiel).
Ce travail à été exposé l'année dernière à Nantes. Il est actuellement exposé en Bosnie au mémorial de Srebrenica, et le sera peut-être prochainement en Belgique (je croise les doigts).
Présentation du livre :"Presque trente ans après la fin de la guerre en Bosnie-Herzégovine, le photographe Fabrice Dekoninck a exploré, dans ce qu'elle a de plus intime, la mémoire des survivants du siège de Sarajevo, de l'épuration ethnique de Prijedor et du génocide de Srebrenica. Tel un anthropologue de la mémoire, il s'est rendu sur les lieux où ces événements se sont déroulés, au contact des témoins survivants. Ce travail dresse le portrait d'une société bosnienne qui, par défaut de volonté politique dans l'établissement d'une vérité historique, demeure figée dans la mémoire de la guerre au risque de la voir resurgir. Mais l'espoir demeure. Partout où il a séjourné, le photographe a rencontré des membres de la société civile, artistes ou activistes, qui ont décidé de se libérer du fardeau d'une mémoire collective imposée et continuent à croire en la possibilité d'une cohabitation apaisée entre communautés. À l'aune du retour de la guerre en Europe et au Proche-Orient, ainsi que de la résurgence des nationalismes, ce travail offre un éclairage essentiel sur les risques que représente l'instrumentalisation de la mémoire des conflits récents pour la paix."Quelques photos réalisées au Leica MP, Leica M240 et au Rolleiflex sur la période 2020-2022 :
Site de détention dit de la prairie de Sandici, où, le 13 juillet 1995, des centaines de fugitifs Bosniaques de Srebrenica se rendirent aux soldats serbes, après que ceux-ci aient endossé des uniformes des casques bleus de l'ONU et promis qu'ils seraient traités selon le droit humanitaire international. Tous ces prisonniers furent ensuite exécutés, dont certains
dans l'entrepôt agricole à proximité, quelques heures seulement après s'être rendus.
Maison détruite dans le centre de Srebrenica
Une femme se recueille devant les cercueils des victimes du génocide de Srebrenica identifiées au cours des 12 derniers mois
Une église orthodoxe a été construite illégalement sur le terrain d'une survivante du génocide à Konjevic Polje, près de Srebrenica. Après des années de procédures judiciaires, y compris devant la Cour européenne des droits de l'homme, le bâtiment a finalement été démoli.
"Intersection de la mort" pour les milliers de fugitifs bosniaques de Srebrenica qui tentèrent de fuir à pied par les bois pour rejoindre le territoire libre de Tuzla, distant de plus de 110km. Chassés par les chiens, harcelés jours et nuits par les patrouilles et les bombardements d'artillerie et d'aviation,
rares sont ceux qui réussirent à rejoindre ce point de passage et à traverser cette route entre le 11 et le 16 juillet 1995. Certains mirent plus de 6 mois avant de rejoindre Tuzla. Konjevic Polje (Srebrenica)
Survivante du génocide. Salihah a perdu ses deux fils et son mari entre le 6 et le 13 juillet 1995. Srebrenica.
Bureau du commissaire divisionnaire de police Jean-René Ruez, ancien responsable du groupe d'enquête Srebrenica au bureau du procureur du Tribunal pénal international pour l'ex. Yougoslavie. Chambéry.
Sur le terrain de football de Kozarac, une ville du nord-ouest de la Bosnie qui a été complètement dévastée lors du nettoyage ethnique du printemps 1992, l'équipe junior bosniaque affronte l'équipe du village serbe voisin d'Omarska. C'est à Omarska précisèment que fut établi
l'un des trois camps de concentration de la région de Prijedor, où des milliers de prisonniers Bosniaques et Croates furent détenus, torturés, et de nombreux exécutés.
Centre ville de Bratunac, la ville serbe voisine de Srebrenica où de nombreux meurtres de prisonniers bosniaques furent commis après la chute de l'enclave.
Le général et héros de Sarajevo Jovan Divjak, défenseur de la ville assiégée et humaniste convaincu, photographié quelques mois avant son décès. Sarajevo.
Funérailles de Jovan Divjak. Sarajevo.
Cédric, ancien casque Bleu français souffrant de graves troubles post-traumatiques suite à son séjour en Bosnie. Birmingham UK.
Commémorations annuelles des mères de Srebrenica devant les sites d'exécution des membres de leurs familles. Srebrenica.
Ahmed, le jeune imam de Srebrenica, survivant du génocide. Tous les hommes de sa famille, y compris son père et ses deux grands-pères, ont été tués en Juillet 1995. C'est le témoin principal du livre. Srebrenica.
Shakir a survécu au génocide en se cachant dans la montagne, traqué par les soldats et leurs chiens, il a finalement réussi à regagner le territoire libre bosniaque. Srebrenica.
De nouveaux ossements du père d'Ahmed ont été retrouvés. Reconstitution médico-légale du squelette avant une nouvelle cérémonie d’inhumation. Un deuil impossible pour les familles de victimes. Srebrenica.
Théâtre de Pilica, l'un des sites d'exécution du génocide. 500 personnes y ont été assassinées par les soldats serbes nichés dans la cabine du projectionniste à l'étage. Il n'y eut aucun survivant.
Théâtre de Pilica. Les familles des victimes ne peuvent y pénétrer qu'une fois l'an pour un dépôt de gerbes, et ce sous strict encadrement de la police serbe.
Portrait du général Serbe Ratko Mladic installé à l'entrée du village de naissance de celui qui fut surnommé "le boucher des balkans". Principal artisan du génocide de Srebrenica, Ratko Mladic a été condamné à la prison à perpétuité par le Tribunal pénal international. Kalinovik (Bosnie).
Fête foraine dans la ville de Kozarac, où des milliers de membres de la diaspora bosniaque se retrouvent chaque année au mois de Juillet. L'ombre de la guerre n'est jamais loin.
J'espère que ce travail au long cours vous intéressera; des informations complémentaires sont disponibles sur mon site internet.
Fabrice