Les Olympiades sont un quartier du XIIIe arrondissement de Paris. Témoins d’une époque riche de pensées architecturales, elles ont été bâties dans les années 70 et s’inscrivent alors dans un plan national visant à réaliser des rénovations urbaines de grande ampleur.
‘‘Plus vaste entreprise d’urbanisme tentée depuis Hausmann’’, ce grand ensemble fut au cœur des réflexions et engagements pour un Paris moderne. La dénomination du quartier fait référence aux Jeux olympiques, tous les immeubles portant le nom d’anciennes villes hôtes.
J’ai choisi d’y établir une série photographique car ce quartier est, à mes yeux, une expérience urbaine tout à fait unique dans le spectre parisien en cela qu’il incarne le ‘‘vrai Paris’’ tout en étant, paradoxalement, si peu parisien.
Vrai Paris car il recèle d’une mixité rare pour un ensemble de cette taille et représente un Paris en voie d’extinction dans une ville largement gentrifiée.
Si peu parisien par son urbanisme en rupture nette avec le tissu architectural de la capitale : constructions verticales, utilisation massive du béton, façades en parallèles et angles droits, surfaces extérieures sans ornements, toits plats. Un urbanisme en opposition absolue avec l’ensemble du paysage esthétique parisien.
Vrai Paris car il demeure un îlot urbain calme et reposant où les gens aiment flâner, contempler, prendre le temps, préservés de la métropole en mouvement perpétuel.
Si peu parisien par son architecture sur dalle, en surplomb de la ville, qui sépare totalement les cheminements piétons de la circulation automobile et libère ses 11 000 habitants du trafic.
Vrai Paris parce qu’il incarne l’idée d’une ville à la recherche du bien-être commun qui pense et invente des lieux de possibles.
La série Olympiades est mon premier travail photographique et regroupe 158 photographies argentiques prises entre 2018 et 2020 à l’aide d’un Leica-R6.2 accompagné d’un Summicron-R35.