alain.besancon a écrit :
Il n'y a pas une mais 3 Royales:
- le célèbre coupé Napoléon à toit vitré, propriété personnelle de Ettore
- une conduite intérieure ... désolé j'ai oublié le nom (Darlmat ???)
- et "la" fameuse 7° longtemps perdue, le splendide coupé Ender (de mémoire, je ne suis pas sûr du mot) .... en fait il fut prouvé que c'était une fausse que les frères Schlumpf étaient en train de se faire construire
Les spécialistes disent que ce faux modèle n'a pas la pureté de ligne, la fluidité des ailes qui rappelle en plus grand le roadster 55 ... mais nul ne sait ce qu'est devenu cet original.
Aïe, aïe, aïe ! L'histoire des Type 41 "Royale" est maintenant bien connue, alors allons-y :
Bugatti a construit 7 Royale :
* 1 prototype
Moteur : 8 cyl. en ligne de 14,7 litres (A x C : 125 x 150 mm)
Châssis : empattement 4,60 m
Ce prototype portait le n°
41.100 et a porté 4 carrosseries successives :
- torpédo (carrosserie récupérée sur une Packard)
- coupé fiacre (par Ettore Bugatti)
- berline de style hippomobile (par Ettore Bugatti)
- coach (par Weyman)
Le proto a été détruit au cours d'un accident (Ettore Bugatti était au volant).
*
6 voitures de série
Moteur :
8 cyl. en ligne
12,763 litres (A x C : 125 x 130 mm)
1 ACT ; 3 soupapes par cylindre
1 seul carburateur, construit par Bugatti sur mesure pour son moteur
Pas de compresseur
Puissance estimée : 300 ch à 1700 tr/min
Ce moteur était similaire au moteur des Type 35 "Grand Prix" (à l'exception de sa cylindrée hors normes...).
Châssis : empattement 4,26 m
Le 1er châssis de série portait le même n° que le prototype, ce qui a provoqué une certaine confusion chez les historiens de La Marque.
Correspondance des châssis et des carrosseries :
-
41.100 coupé de ville (un chef d'œuvre signé Jean Bugatti)
Cette voiture, le "coupé du Patron", était la voiture personnelle d'Ettore Bugatti. Il est aussi connu sous le nom de coupé Napoléon.
-
41.111 roadster Esders (un autre chef d'œuvre de Jean Bugatti)
Le 2e propriétaire du châssis 41.111 a fait démonter la sublime carrosserie de Jean Bugatti pour la faire remplacer par une mauvaise copie du coupé du Patron exécutée par le carrossier Binder.
Après avoir déposé le roadster, Binder l'a conservé dans ses ateliers ; ce chef d'œuvre a malheureusement été détruit pendant ou juste après la guerre.
-
41.121 cabriolet (par Weinberger)
-
41.131 limousine (par Park Ward)
-
41.141 coach (par Kellner)
-
41.150 double berline style hippomobile (par EB)
Elles existent toujours. Le coupé Napoléon et la limousine Park Ward sont visibles au musée Schlumpf à Mulhouse.
La reconstruction du roadster Esders, ou 8e Royale
Les frères Schlumpf ont entrepris de reconstruire le roadster Esders à partir d'un châssis authentique faisant partie des pièces qu'ils avaient achetées après la fermeture des usines Bugatti et d'un moteur d'autorail Bugatti (les autorails Bugatti étaient motorisés par des moteurs de Royale légèrement modifiés). De l'avis des experts, la carrosserie, par ailleurs inachevée, n'était pas conforme au dessin de Jean.
Après la nationalisation du musée Schlumpf, la reconstruction du roadster a été reprise et une nouvelle carrosserie a été refaite par des compagnons d'après les dessins de Jean et selon les techniques de l'époque. Cette reconstruction du roadster Esders, bien que ne sortant pas des ateliers Bugatti, est digne de La Marque.
Petite anecdote concernant le roadster Esders : Armand Esders ne conduisait jamais la nuit et il avait donc demandé à Bugatti de lui livrer sa Royale sans phares, et c'est toujours ainsi qu'elle apparaît sur les photos d'époque. La reconstruction exposée au musée Schlumpf est parfois présentée avec des phares. Il ne s'agit pas d'une erreur : Bugatti avait effectivement équipé le roadster Esders de phares, mais ceux-ci étaient amovibles (Bugatti avait même fourni un coffret pour les ranger une fois démontés) car il arrivait que le chauffeur d'Esders doive ramener la voiture de nuit pendant que son patron rentrait en train...