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Xavier Thery La révolution numérique est totalement incontournable. Leica l’a bien compris et a décidé de rattraper son retard. On attend tous un boîtier R9d, mais plus encore un boîtier M7d qui apporterait une réelle différence par rapport à la concurrence. Sur la base d’un boîtier M7, Leica pourrait y placer un capteur 6 Mpx au format 24x36 pour conserver le rapport de focale et l’enregistrement au format brut Raw ou Raw+Jpeg. Pour conserver l’esprit M, il ne disposerait pas de programmes sophistiqués, si chers à la concurrence, mais une simple priorité à l’ouverture comme sur le M7. Un écran 2,5” comme sur le Digilux. Une carte XD 1GO et un port fire-wire seraient les bienvenus. En attendant, Leica nous a livré un compact soigné avec le Digilux. L’objectif a un excellent piqué pour un appareil de cette catégorie. Appréciable le débrayage de tous les automatismes. Notons toutefois que la mise-au-point manuelle, restant tributaire d’un télémètre électronique à défaut d’un télémètre optique, est assez difficile à utiliser... Le menu de paramétrage des différentes fonctions ne présente pas la meilleure ergonomie et est encombré de fonctions trop souvent inutiles. Les hautes lumières manquent de relief et Leica a encore des progrès à faire pour la mise au point des logiciels qui traitent l’image issue du capteur. Pour les images non compressées, le format brut Raw aurait cependant été plus judicieux que le Tiff qui suppose, même s’il n’opère pas de compression, une interprétation logicielle des données brutes enregistrées par le capteur. De toute façon, quand on utilise ce format, c’est qu’on a l’intention d’effectuer soi-même ses corrections sur Photoshop (c’est l’intérêt, discutable diront les puristes, et le privilège du numérique... La photographie argentique est de toute façon une interprétation chimique qui dépend de la pellicule et des bains de développement...) ; dans cette perspective, partir du format brut (Raw) des données du capteur aurait semblé plus intéressant. En faible luminosité, oubliez le Digilux qui se comporte mal (mais pas plus que les autres numériques équivalents). C’est dû à la concentration des pixels (4 millions) sur un capteur de taille très réduite. Dans un futur M7d que nous attendons, un capteur très sensible de 6 Mpx serait sans doute plus judicieux qu’un 11 Mpx sur une surface de 24x36 mm. Avec 4 Mpx, on peut effectuer des tirages excellents en 24x30 et avec un 6 Mpx on atteint sans aucun problème le 30x42. Le choix d’un 11 Mpx au détriment de la sensibilité et de la luminosité, semblerait donc superflu. Rappelons qu’une pellicule 100 ISO correspond, en définition, à un capteur théorique de 14 Mpx et une pellicule de 400 ISO à une pellicule de 6 ou 7 Mpx... A contrario, en sensibilité, un capteur de 6 Mpx en 24x36 devrait avoisiner une pellicule de 400 Iso, alors qu’un 11 Mpx serait plus proche d’une 100 Iso (voire moins...) En conditions de prise de vues non extrèmes, les couleurs du Digilux sont très équilibrées et douces et moins agressives que sur la plupart des concurrents japonais qui sont paramétrés pour des goûts d’amateurs “modernes”. L’équivalent Panasonic du Digilux est d’ailleurs paramétré pour des images plus contrastées. Le choix de Leica est le bon, car il est plus facile de redonner du contraste et de la saturation, si on le désire, avec Photoshop, que de retrouver une image douce et équilibrée à partir d’une image trop contrastée et saturée. En résumé, le Digilux, est un très bon appareil numérique. On le trouve à 1000 euros sur internet et il est certainement très supérieur à bien des appareils japonais à un prix comparable. Son design est incomparable et donne la sensation à son propriétaire de posséder un “vrai” Leica. Pour tous ceux qui ont goûté à la réelle révolution numérique, c’est une manière heureuse d’entrer dans l’univers mythique de Leica et peut-être un jour de “craquer” pour un hypothétique M7d et les merveilleux objectifs de la série M... Exemples : |